Série de 2008. Générique beau et étrange qui semble nous montrer toute une série de personnages. Dès le deuxième épisode, une introduction explique le système de transmission des corps et on pourra commencer à saisir les sens. Si les dessins sont rétro (à la Osamu Tezuka), voire enfantins, le scénario est complexe. Nous sommes confrontés à un monde de science-fiction qui est vraiment différent du nôtre et que l’on doit apprivoiser lentement. Il y a un personnage principal, mais il est entouré de beaucoup d’autres et pour complexifier encore il pourra avoir des corps différents. Il y aura des flash-back, avec des épisodes entiers qui reprendront ce qui s’est passé avant le n°1, histoire que l’on comprenne. Il y a des moments de folie graphique, il faut être bien accroché, nombreux clins d’œil divers.
MESSAGES
Un voyage initiatique
Une quête de l’identité, qui questionne notre rapport à la mémoire, au corps. Une réflexion autour de la vie et la mort et du besoin de rester vivant, mais à quel prix.
Sexualité
Relations amoureuse et sexuelle en tout genre (du harem à l’auto plaisir en passant par l’exploitation de jolie fille, la transsexualité, ou la mort plutôt que la perte de l’être aimé, l’amour vrai).
Argent
Les puissants sont critiqués. Les riches exploitent les pauvres, ils recherchent de nouveaux corps, achètent de bons souvenirs qui ne leur appartiennent pas.
Consommation
Critique de la drogue, du jeu et du sexe que le riche pourra se payer.
Loi
Le shérif abuse de sa fonction de responsable de la loi, il peut tuer des personnes sans remords et sans procès juste par appât du gain. Le goût du pouvoir se retrouve partout.
Analyse de la méchanceté
La pauvreté et les accidents peuvent rendre les gens mauvais, mais il restera toujours les remords, la tristesse
Famille
Les traumatismes de la relation à la mère.
SCÈNES DIFFICILES
Violence
Les images ont l’air enfantines, mais elles peuvent se montrer violentes, même si elles sont souvent peu explicites (l’espèce d’orgasomodrome fera exploser une demoiselle en plein acte sexuel avec son soi dupliqué, vaux mieux que cela reste intime). Il y a des morts, des attaques, des fuites et la méchanceté humaine.
Tristesse
Il y a des situations tristes, comme quand une jeune fille qui voulait vendre son corps pour sa famille a sa mémoire détruite et l’on voit sa famille contente de s’être débarrassée d’elle, franchement glauque. Où la vieille grand-mère qui préfère mourir que vivre sans son compagnon. La mort du Shériff, qui se sacrifie pour un amour qui de toute façon était impossible et trompeur. Neiro a été trompée, son amour a été transformé en haine pour qu’elle tue Kaiba, qu’elle serve le système.
Complexité
Les messages sont plutôt complexes et le scénario difficile à appréhender.
VOCABULAIRE
En V.O. il y a des dialectes, des accents
Nous sommes, comme le personnage principal, projetés dans un monde où nous n’avons plus de repères et après passé les 20 minutes du premier épisode, on ne comprend pas grand-chose de ce qui se passe et après le second on n’est pas vraiment plus au clair. Ensuite, si cela reste complexe, on commence à apprivoiser la douce folie et on peut apprécier les différents messages. Ce n’est qu’à l’épisode 8 que l’on commence vraiment à saisir l’histoire, et le titre. On visitera différentes planètes durant les 12 épisodes, on rencontrera plusieurs personnages. Une grande fresque poétique contre le pouvoir, la méchanceté qui, sous ses airs enfantins, n’est pas à mettre devant tous les yeux. Les deux derniers épisodes méritent d’être vus deux fois si vous voulez finir par comprendre quelque chose. Cette série animée, aujourd’hui (juin 2009), n’est pas facile à trouver, on espère qu’il sera bientôt distribué en Europe.
Masaaki Yuasa ose des productions étonnantes : Devilman Crybaby – Inu-Oh – Mind Game – Kaiba – Lou et l’île aux sirènes – …