Dumbo est un film réalisé par Tim Burton en 2019. Incrustations de synthèse dans un film avec acteurs réels. On suit deux enfants et un éléphant, dans un film linéaire qui dans sa première partie reprend plus ou moins la trame du film Disney classique Dumbo. Le rythme peut être rapide. Les effets de synthèse peuvent être impressionnants, ils font très réels. On voit parfois à travers les yeux du petit éléphant. Le film a une colorimétrie particulière qui lui donne un certain charme rétro.
MESSAGES
Deuil
Faire face à la disparition de sa mère (si on craint cela pour le petit éléphant, c’est clair dès le début du film que Milly et Joe viennent de perdre la leur). Importance de parler de la disparition de l’être aimé, ne pas faire comme si cela ne s’était pas passé, importance de partager notre souffrance, car à souffrir chacun dans son coin, c’est trop dur. Importance de la transmission, avec une fillette qui va mettre beaucoup d’importance sur un objet donné par la maman, mais qui va aussi apprendre à se faire confiance et ne plus en avoir besoin. Ne pas rester coincé dans le passé, oser avancer.
Famille
On met une grande importance à la famille, même dans le nom du cirque où on sent le besoin de recréer cela. Les animaux aussi ont droit d’être auprès de leur famille. Relation au père. On nous montre la difficulté d’un papa qui doit s’occuper de ses enfants, et qui se trouve démuni sans sa femme qui était plus capable que lui de parler à ses enfants, de trouver les bons mots. Famille monoparentale. C’est quand même mieux lorsque l’on est entouré, on voit bien les limites du père. Et on est tous rassurés à la fin de voir qu’il a trouvé une gentille femme qui semble beaucoup aimer les enfants. Amour maternel. Besoin du tout petit d’avoir des contacts avec sa maman, nécessité d’avoir de l’affection. Durant tout le film, on voit la souffrance de Dumbo d’avoir été séparé de sa mère. Et pour les deux petits enfants, difficulté de se passer d’une mère lorsqu’elle est morte et si le papa peut retrouver un substitut maternel en se mettant en couple avec une gentille dame qui fait des câlins, c’est bien. Naissance. Le début du film nous parle d’une naissance, si on évite les cigognes (elles n’apparaissent que pour un clin d’œil), on n’explique pas vraiment comment il est arrivé. Un bébé doit être mignon, s’il a une différence, c’est montré comme problématique (on critique un peu le besoin de jouer la carte du mignon). Couple. Colette est en couple avec Vandevere, elle n’est pas heureuse, elle est avec lui uniquement pour qu’il puisse montrer qu’il a une jolie femme à côté de lui, on sent le rapprochement avec Holt, le gentil papa.
Handicap
Pouvoir vivre avec une différence, et même en tirer avantage, être accepté par les autres. Vaincre son complexe, une différence crée de la personnalité. On parle ici autant du petit éléphant que du père qui a perdu un bras à la guerre (sauf que lui, il n’en tire aucun avantage, et si on voit qu’il subit des pressions pour porter une prothèse où pour que son handicap soit mis en avant dans un numéro, il finira avec un bras bionique qui gomme sa différence).
Confiance en soi
Faire face à des difficultés et oser quand même avancer. Dans ce film, ce thème est accroché à celui du deuil. La petite plume de Dumbo ressemble à la petite clé que possède Milly, cela doit donner confiance, et autant le petit éléphant que la petite fille vont devoir apprendre à avoir confiance en eux, même sans ces objets, ils y parviendront.
Aider les autres
Importance de pouvoir compter sur les autres (des enfants qui développent le potentiel d’un petit éléphant) (des hommes qui donnent la liberté aux éléphants) (une troupe qui aide l’éléphant). Courage. Les personnes qui se montrent activent et agissent sont mieux que celles qui n’osent rien faire. Et cela plait aux femmes. Coopération. Quand on agit en groupe, on a de meilleurs résultats.
Espoir
Face à une difficulté, il ne faut pas perdre espoir, les enfants veulent racheter la maman éléphant et mobilisent Dumbo pour qu’il persévère dans son apprentissage du vol. Mais tout n’est pas évident, les adultes n’ont pas la même perception des choses, et il va falloir passer par d’autres moyens pour arriver à ses fins. Motivation. Si l’on veut réellement quelque chose, les droits de la propriété, ce n’est pas vraiment important.
Autonomie
Ce thème est mis en avant, mais plutôt d’une façon critique où un businessman qui s’est créé tout seul met en avant l’autonomie pour séparer avant l’heure le petit éléphanteau de sa mère. Il y a un rythme à être attentif dans l’autonomie, ce n’est pas des personnes extérieures qui doivent gérer cela, mais le besoin de l’enfant. On retrouve cela avec la clé que va jeter Milly, elle est prête à se défaire d’une sécurité maternelle qu’elle gardait toujours autour du cou (c’est un peu moins le cas du pauvre Dumbo qui a vu bruler sa plume et qui doit être un peu poussé pour oser voler). Imposition familiale. Au début du film, on ressentait une certaine pression du père pour que ses enfants continuent d’être artiste, comme son épouse décédée et lui, mais sa fille veut être une savante. Importance de laisser l’enfant devenir ce qu’il veut. Importance de montrer que l’on croit à ce que veut réaliser l’enfant. Réaliser ses rêves. C’est presque le méchant de l’histoire, le businessman qui met en avant ce thème, rendre possible l’impossible. Des fois cela ne fonctionne pas (surtout quand on est un businessman trop égoïste) et des fois cela fonctionne (si on est une famille et qu’on se tient les coudes). On a pas besoin de clés pour ouvrir les portes de la vie.
Cirque
Il existe deux types de cirque, on critique celui qui exploite les animaux. Il ne devrait pas y avoir d’animaux derrière les cages (mais on garde le petit singe qui de toute façon va se balader partout et des chevaux parce que ce n’est pas sauvage). On critique aussi le business qui jette de la poudre aux yeux, mais qui déshumanise les attractions. Un beau cirque est une petite tente familiale avec une troupe qui devient une appartenance familiale, avec un sympathique chef qui prend soin de ses employés. Clown. La scène des clowns ne nous réconcilie pas avec eux, Dumbo semble triste et il se met en danger, avec du feu et de la hauteur. L’humour est moins méchant que dans le film original, ils ne veulent plus qu’il saute de haut, mais on sent qu’il est poussé à se grimer (comme le père des enfants d’ailleurs).
Show-business
Le monde du travail peut être dur, on critique les pressions que peuvent subir les employés (qui peuvent aller jusqu’à se mettre en danger, en faisant un numéro sans filet). Quand un spectacle devient trop grand, qu’il faut trop d’infrastructures et beaucoup d’argent pour le faire tourner, cela dénature la beauté de la chose et on sent bien que l’argent devient ce qui est le plus important (on critique l’effet bling-bling, même s’il fait envie). On critique ceux qui font miroiter de bons contrats pour mieux renvoyer les personnes ensuite où leur enlever leurs responsabilités. Sexualisation du spectacle, on voit des femmes en petite tenue et on voit le sourire de satisfaction d’un spectateur qui utilise des jumelles pour mieux voir. Consommation. On revalorise les petites entreprises familiales aux dépens des grosses boites (une certaine critique des parcs d’attractions qui en profitent pour vendre des peluches, c’est Disney qui doit être content de voir Burton créer ce film chez eux).
Tolérance
On accepte bien les différences dans un cirque, on nous montre aussi une certaine multiculturalité (en mettant en évidence un Afro-Américain qui est l’homme le plus polyvalent du monde). On voit qu’on peut avoir un peu tendance à vouloir cacher les différences (en mettant un bonnet à Dumbo pour cacher ses oreilles ou un faux bras pour ne pas effrayer les spectateurs lorsque l’on est manchot, mais c’est plutôt critiqué de faire cela).
Soucis financiers
On retrouve ce thème souvent associé au cirque, avec en effet la crainte de ne pas pouvoir toujours tourner, le besoin de se séparer d’animaux. Argent. On nous fait bien comprendre que sans l’argent, on ne peut pas faire grand-chose. Que cela soit le businessman qui a besoin des banques pour finaliser ses projets ou le petit cirque, tout le monde doit faire affaire avec les financiers.
Protection des animaux
Il ne faut pas d’animaux sauvages dans un cirque, on renvoie les éléphants en Inde où on réalise qu’ils sont bien mieux. On critique ceux qui se font des habits avec de la peau d’animaux (des chaussures en peau d’éléphant). On va dans le sens de ceux qui vont voler des animaux pour les remettre en liberté. On critique l’idée de s’approprier des animaux, et même si c’est dur de quitter Dumbo, on sait qu’il sera mieux ailleurs.
Historique
Un film qui se déroule en Amérique, en 1919. Les personnages sont d’un autre temps, mais avec le thème du cirque, on ne ressent pas vraiment la différence.
Militaire
On critique le milieu militaire (déjà c’est à cause de la guerre que le père se retrouve sans un bras). Ensuite avec Neils Skellig l’homme de main du businessman qui apprécie l’ordre militaire et qui est un des méchants de l’histoire.
Punition
Les méchants sont punis. L’agressif Rufus se fera écraser, les enfants moqueurs aspergés, V. A. Vandevere va perdre son parc d’attractions et son amoureuse. Quand on fait le mal, on perd, si on fait partie des gentils, on sera récompensé.
SCÈNES DIFFICILES
Mises en danger
Scène où Dumbo doit faire un numéro de clown, il doit monter haut (on voit qu’il a peur de la hauteur) et éteindre un faux incendie, sauf qu’un vrai va se déclencher et qu’il va se retrouver coincé tout en haut. Milly va le motiver à voler, mais elle va tomber de l’échelle à cause d’une corde qui a brulé, on craint qu’elle s’écrase au sol, elle tombe dans la bassine. Dumbo tombe, mais réussit à voler. Colette Marchant doit faire du trapèze avec Dubmo qui vole à côté d’elle, on craint un accident, ils vont finir par se heurter et ils tombent, heureusement il y a un filet de sécurité. Dumbo est monté très très haut, on craint qu’il n’ose pas voler et en plus le patron demande qu’on ne mette pas les filets de protection, Colette veut quand même tenter le numéro, elle va risquer de tomber, est suspendue à un tissu qui va céder, c’est bien stressant, elle va finir par tomber, mais parvient in extrémis à attraper la corde que lui a envoyé Holt. De son côté Dumbo est aussi en train de tomber, il glisse. La montée sur le chapiteau n’est pas évidente pour le papa qui n’a qu’un bras, on craint qu’il glisse (ce qu’il va finir par faire, mais il se rattrape). Neils Skelling course les deux enfants. Début d’incendie dans le parc, le public va fuir, le parc doit être évacué, les flammes sont de plus en plus présentes et les enfants poursuivis entrent dans le chapiteau en flamme, le père parvient à prendre l’homme au lasso et envoie le cheval l’expédier ailleurs, sauf qu’il se retrouve piégé avec ses enfants sous le chapiteau tellement enflammé qu’ils ne peuvent plus sortir.
Malaise
Les enfants semblent espérer voir descendre quelqu’un du train, mais on croit qu’il n’y a personne pour eux. Finalement ils voient leur père, mais ils réalisent qu’il lui manque un bras, ils n’osent pas bouger, ils mettent un certain temps à se prendre dans les bras. Soucis financiers pour le cirque qui se retrouve avec à moitié moins d’effectifs, les chevaux du père ont été vendus, on voit qu’ils vivent une situation difficile, le père et les enfants n’ont presque plus d’affaires. Vu son handicap, le père doit accepter un travail qui lui semble dénigrant, s’occuper des éléphants, c’est un autre standing que cavalier, ce qu’il était avant. Rufus Sorghum n’est pas gentil avec les éléphants, on le voit vouloir faire descendre de force un animal qui voulait en fait rester avec son nouveau-né. Holt ne croit pas ses enfants quand ils tentent de lui dire qu’ils ont vu voler Dumbo. Le bonnet de Dumbo va s’enlever et tout le monde va voir ses oreilles, il est moqué, le public lui lance des choses dessus, Rufus va inquiéter la mère pour qu’elle intervienne et elle arrive énervée dans le cirque on craint de l’agressivité, mais Holt parvient à la calmer et Rufus avec son fouet vient remettre de l’huile sur le feu, l’animal crée des tensions, tout le monde s’enfuit, le chapiteau va s’effondrer et le méchant Rufus est écrasé sous les escaliers à cause d’un poteau qui lui tombe dessus (on en voit rien, juste la civière qui ensuite l’emmènera, on comprend qu’il n’a pas survécu). Le public se moque de Dumbo lorsqu’il arrive en scène, et qu’il marche sur ses oreilles (surtout trois enfants). Dumbo croit entendre sa mère, mais ce n’est que le bruit d’une voiture. Arrivée d’un homme qui ne procure pas confiance, on craint un problème, il propose au directeur du cirque un partenariat pour avoir Dumbo dans un parc d’attractions. Neils Skellig porte des chaussures en peau d’éléphant. Le directeur du cirque devient vice-président, mais on le voit être enfermé dans une sorte de placard avec une vieille secrétaire agressive. Étrange vision de Dumbo qui voit des bulles se transformer en éléphant (un clin d’œil au film classique). L’éléphanteau se rend dans l’île au cauchemar, des animaux inquiétants sont attachés derrière des barreaux, il fait sombre (on y voit une sorte de gros loup, crocodile à corne, une éléphante maquillée), il y retrouve sa mère, mais est sorti par Neils Skellig. Vandevere ne veut pas que la mère soit une distraction pour Dumbo, il ordonne discrètement d’en faire des bottes, il va vouloir la tuer. Milly est déçue que son père ne réagisse pas et laisse faire. Elle part et son père ne parvient pas de suite à la retrouver. Vandevere veut virer la troupe du cirque, il demande à leur ancien directeur de le faire. Ils vont faire leur adieu à Dumbo qui est prostré au sol, ils apprennent que sa mère va être tuée. Un plan est mis en action, mais tous sont confrontés à différents problèmes, il faut ne pas se faire arrêter par les gardes et passer le portail pour rechercher l’éléphante (en plus il fait sombre dans l’île au cauchemar), il faut monter sur le chapiteau et c’est périlleux et il y a aussi des gardes. Un serpent fait peur lorsqu’il apparaît dans un véhicule. Bruits inquiétants et brouillard. Les portes du parc son verrouillées, on craint que le plan ne puisse pas être finalisé. Milly jette sa précieuse clé dans les flammes pour faire comprendre à Dumbo que sa plume n’est pas si importante. Peur en sursaut. Quand soudainement le petit singe se retrouve contre la vitre.
Tristesse
On apprend que des personnes sont mortes de la grippe dans le cirque, y compris la mère des enfants. La maman éléphant est considérée comme dangereuse et enfermée avec des chaines aux pattes, on voit Dumbo rechercher du contact, elle arrive à peine à le toucher avec sa trompe, musique triste. Le cirque vend la mère, on la voit partir derrière les barreaux d’une camionnette, son bébé fait de petits cris et aimerait la rejoindre. On voit les yeux tristes de Dumbo quand il arrive déguisé en clown. Triste adieu à Dumbo qui doit partir en bateau.
Maltraitance
La naissance de Dumbo est attendue, il doit être la nouvelle attraction du cirque et quand ils découvrent ses oreilles, il est traité de monstre. Rufus Sorghum lui fait un cri dans l’oreille qui le fait sursauter, on entend des commentaires du style « seule une mère peut apprécier son visage ».
VOCABULAIRE
Vocabulaire classique. Juste deux chansons.
On revisite le mythe de Dumbo, en y ajoutant des histoires de deuil. Un film de Burton est forcément un peu sombre, même si ici, c’est clairement édulcoré pour être pensé pour des enfants, quelques moments tendus dans une attraction inquiétante (l’ile au cauchemar) où il fait sombre avec des ombres dangereuses. Une situation difficile pour ce petit éléphant qui est séparé de sa maman durant la majeure partie du film, qui va vivre deux moments dangereux entourés de flammes. Il faut au moins avoir sept ans pour regarder ce film. On rend cette production plus actuelle que l’original, car les animaux sauvages, il ne faut pas les laisser dans un cirque, ils doivent retrouver leur liberté.
Tim Burton a réalisé d’autres films, comme Charlie et la chocolaterie, Pee-Wee Big Adventure, Les Noces funèbres, Miss Peregrine et les Enfants particuliers, L’étrange Noël de monsieur Jack, Frankenweenie, Dark Shadows, Edward aux mains d’argent, Baman, Batman : le Défi, Alice au pays des Merveilles.
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