Toy Story 4 est un film en images de synthèse de 2019. Très bonne qualité d’image, il y a une énorme évolution depuis le premier film, surtout dans le visage des humains. Le début nous montre pourquoi la Bergère avait disparu neuf ans plus tôt puis le générique nous montre la transition entre les deux propriétaires des jouets, Andy et Bonnie (mais il vaut mieux quand même avoir vu les précédents films pour gouter à celui-ci). Effets de flash-back. Il peut se passer différentes choses en même temps. Trois scènes après la fin du film qui nous montrent de petits épilogues.

MESSAGES

Quête identitaire

Fourchette doit comprendre qui elle est, sa fonction dans la vie. On nous parle de la voix intérieure, ce qui nous motive à faire des actions, une forme de conscience (Buzz semble moins autonome que Woody et a besoin de ses boutons pour le guider). Woody s’est conditionné dans un type de relation, il se serait peut-être perdu dans ce type de besoin et ses loyautés, importance d’oser changer.

Amour

Woody va devoir choisir entre sa vie avec ses amis et sa vie amoureuse. Il faut parfois faire des choix dans sa vie, et ils sont souvent liés à l’évolution de notre rapport à l’autre (ici Woody va quitter la petite Bonnie, pour retrouver la Bergère). Il y a un peu la symbolique du parent qui va vivre son histoire de couple en s’occupant moins de son enfant qui a moins besoin de lui.

Femme performante

L’animé nous présente enfin une femme performante et autonome. On la voit mener son groupe et vivre une vie libre de toute contrainte. Bonnie est plus motivée à mettre en avant Jessie, elle prend l’étoile de Sheriff sur Woody pour la lui mettre. On voit que le rôle de l’homme est plus compliqué dans cette chambre, ce n’est plus lui qui commande, car il y a déjà un autre jouet qui est leader, et c’est une peluche fille de Bonnie (avec le thème de la femme performante, on nous montre ici que l’homme ne sait plus vraiment comment se positionner et perd de son utilité).

Sens de l’amitié

Aider l’autre. Quand on a des amis, on fait tout pour les aider. Woody fait beaucoup pour aider Bonnie, il lui donne du matériel à l’école, il fait en sorte que Fourchette reste avec elle. Appartenance. Mettre le groupe comme plus important que soi-même et finalement réaliser que l’on évolue et que l’on peut quitter ses amis. Groupe. Il faut un leader pour qu’un groupe fonctionne. Leader. C’est lui qui guide les autres, qui a les idées. On ne reste pas toujours leader, le film nous montre une trajectoire possible. Don de soi. Woody va finalement accepter de donner sa boite vocale pour que Gabby Gabby libère Fourchette.

Liberté

Un jouet n’est pas obligé d’être lié à un propriétaire, il peut aussi prendre du bon temps en dehors d’un lien privilégié et trouver une autre raison de vivre que de soutenir un enfant. On va ici aller interroger les liens qui peuvent nous enfermer, comme le besoin de Woody de tenter de maintenir présent ce qu’il a vécu avec Andy (son ancien propriétaire qui adorait jouer avec lui) et mettant toute son énergie à s’inquiéter de ce que pourrait vivre Bonnie lorsqu’elle pourrait perdre un jouet qu’elle apprécie.

Obsolescence

La chose qui est jetée, pas parce qu’elle est forcément cassée, mais parce qu’elle ne plait plus, que le temps est passé par là. Les jouets d’enfants ne peuvent pas être pensés pour durer dans leur contexte, l’enfant va forcément grandir et en vouloir d’autres (on voit comme les jouets de la petite enfance de Bonnie sont moins utilisés). Les jouets anciens peuvent être moins motivants pour les enfants d’aujourd’hui, Gabby Gabby est une poupée rejetée parce qu’elle est vintage. On voit aussi qu’un jouet comme Woody qui était le préféré d’Andy est typé garçon et perd de sa superbe comparé à Jessy. Temps qui passe. Si les jouets ont toujours la même apparence, ce film nous parle du temps qui passe, on ne peut pas toujours avoir la même place, Woody ne prend pas de rides, mais c’est tout comme, et il doit accepter le changement (un peu comme une voiture de course dans un autre Pixar).

Toy Story 4

Toy Story 4

Estime de soi

On peut tous avoir des difficultés à être reconnus, bien avec soi-même. Difficile de ne plus se sentir être le préféré. Pour mieux se sentir exister, les jouets doivent comprendre le lien qui les unis à leur propriétaire, c’est tout le chemin que va faire Fourchette, guidé par Woody convaincu que l’on trouve le bonheur dans l’amour d’un enfant et l’importance de l’utilité que l’on peut avoir pour lui. Gabby Gabby croit qu’elle doit être parfaite pour être acceptée. C’est beaucoup à travers l’autre que l’on existe.

Handicap

Gabby Gabby a une vision tronquée d’elle-même, elle a un handicap (sa boite vocale est défectueuse) et considère que c’est en modifiant cela qu’elle pourra être appréciée par une petite fille. On peut être aimé malgré notre apparence (lorsque l’on voit l’affection que porte Bonnie à Fourchette, il y a un message d’acceptation de l’autre bien présent là derrière) (même si dans une des dernières scènes il va tomber amoureux d’un autre jouet bizarre fabriqué et que l’on se rapproche d’un thème plus moyen qui est que les moches peuvent sortir uniquement avec les moches). On peut regretter l’idée qu’une personne handicapée imagine devoir être réparée pour plaire.

École

Intégration. On nous montre comme ce n’est pas facile pour Bonnie d’intégrer une nouvelle classe, avec des enfants qu’elle ne connait pas et qui ne viennent pas à elle.

Persévérance

Woody a de la suite dans les idées et n’abandonne pas Bonnie, en faisant en sorte de toujours ramener Fourchette auprès de la petite fille. Espoir. Gabby Gabby va espérer pouvoir changer, elle se fait des idées sur ce qu’il faut pour enfin être adopté par une enfant.

Doudou

Elle se fabrique un personnage qu’elle va investir comme une forme d’objet transitionnel pour faire face à ce monde difficile. En s’occupant d’un jouet, d’un doudou, l’enfant peut avoir l’impression de pouvoir s’occuper de quelqu’un et devenir plus fort (c’est le cas de la petite fille perdue dans le parc d’attractions qui osera demander de l’aide lorsqu’elle est avec une poupée dont elle imagine avoir besoin d’aide). Intéressant de voir comme des choses peuvent être importantes pour un petit enfant (Bonnie apprécie beaucoup Fourchette, les parents ne s’inquiètent pas vraiment lorsqu’elle le perd, et imagine qu’elle peut en refaire un).

Tolérance

Il faut comprendre l’autre et le connaître, après cela va mieux. On nous présente un nouveau jouet, un peu bizarre, que l’on va voir être intégré à la famille des jouets. On nous montre que l’on peut fonctionner en ne faisant pas comme les autres, le groupe des jouets perdus, libre, est bien accepté et Woody va même finalement en faire partie. Une poupée que l’on pourrait considérer comme méchante (c’est elle qui pose des problèmes aux héros) va finalement être comprise et aidée.

Autonomie

Si la petite Bonnie va encore avoir besoin de Fourchette ou ses autres jouets, c’est Woody qui va tourner la page d’un morceau de son existence. Oser abandonner un lien ou un peu du sens de notre vie (Woody était convaincu qu’il ne pouvait que trouver du plaisir dans la relation aux enfants, il va oser se lancer dans autre chose).

Abandon

Avoir peur d’être seul ou que l’autre se sente seul ou voir le lien se tarir ou de se perdre. Des jouets qui nous renvoient une crainte bien ancrée, qui se résout en pouvant compter sur l’autre, mais surtout finalement en osant changer son fonctionnement et en recherchant d’autres appartenances. Appartenance.

Courage

Woody ose se mettre en danger, foncer pour aider l’autre. Il va prendre des décisions et oser sortir de son placard, sortir de ce qui est normalement convenu. Bergère ose aussi beaucoup agir et se montre performante.

Jeux symboliques

Avec les jouets, les enfants parviennent à avancer, se donner du courage, se raconter une histoire où ils peuvent prendre un autre rôle.

Toy Story 4

Toy Story 4

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

Karting a été oublié dehors, il pleut, il fait nuit et il va être emporté dans le caniveau, Woody et la Bergère vont à son secours, le cow-boy saute par la fenêtre en étant maintenu par ses amis, mais on craint qu’il n’y arrive pas, car il n’y a pas assez de longueurs pour atteindre la petite auto. On craint qu’ils soient écrasés par une grosse voiture. Woody se fait marcher dessus, il a le visage tout écrasé. Fourchette semble se suicider lorsqu’il se jette en dehors du camping-car, par la fenêtre, pendant qu’il roule, en pleine nuit (Woody va aussi sauter pour tenter de le retrouver). Moments bien stressants quand des marionnettes poursuivent les héros pour s’emparer de la boite vocale de Woody, ils ont une apparence désarticulée plutôt effrayante (et c’est sans parler du visage un peu inexpressif), Fourchette est maintenu, seul le cow-boy parvient à s’enfuir. Buzz est accroché à comme prix dans une fête foraine, les peluches au-dessus de lui le frappe. Le bras de Bergère se brise, cris de frayeur. Woody et le cascadeur doivent faire un grand saut, on craint qu’ils n’y parviennent pas. Woody risque de se faire arracher sa boite vocale, son dos se déchire à moitié, on craint qu’elle sorte. On a l’impression qu’une des brebis de Bergère s’est cassé une patte. Giggle se fait avaler par le chat. Ils doivent s’enfuir, y parviennent, mais sans Fourchette. Risque de se faire écraser par des barres qui tournent sous un manège.

Malaise

Woody ne veut pas écouter les autres jouets, il se glisse dans le sac de la petite fille pour l’accompagner à son premier jour d’école. Bonnie se retrouve seule à une table à l’école, un enfant vient vers elle, elle espère créer un lien, mais il n’en a rien à faire d’elle. Fourchette crée par Bonnie crie étrangement, il ne veut pas vivre et préfère être dans une poubelle, car il se considère être un détritus. Woody se retrouve seul sur la route en pleine nuit. Après avoir enfin convaincu Fourchette de revenir, Woody découvre quelque chose dans un magasin et veut absolument aller voir. C’est un magasin d’antiquité, plutôt sombre et inquiétant, il n’y a personne, puis arrive une vieille poussette dirigée par une ancienne marionnette ventriloque. Ils sont embarqués dans la poussette un peu de force et quand le cow-boy veut partir, on sent qu’il ne le peut pas, une petite poupée veut s’emparer de sa boite vocale. Woody se retrouve dans un parc, une bande d’enfants arrive, il fuit, une sorte de bête fonce contre lui. La Bergère n’est pas motivée à aller aider Woody à récupérer fourchette dans le magasin. On ne sait pas vraiment si la poupée qui a kidnappé Fourchette est méchante, elle semble gentille, mais impose ce qu’elle veut. Les parents veulent repartir avec le camping-car, on craint que les jouets soient séparés pour toujours. Dans le magasin, il y a des marionnettes qui surveillent dans les hauteurs, il faut se faire discret pour atteindre Fourchette, mais Woody se fait repérer. Après la première tentative de sauvetage, plus personne ne veut aider Woody à aller retrouver Fourchette. On ressent bien la déprime de Gabby Gabby, rejetée dans son carton. Une petite fille est perdue dans la fête foraine, on la voit pleurer. Les jouets conduisent le camping-car à la place du père, la police se repère qu’il y a quelque chose qui cloche, on craint que les parents puissent avoir des problèmes. Une des scènes après la fin nous montre un moment imagé où les deux peluches se transforment en géants qui tirent des lasers, c’est plutôt inquiétant.

Tristesse

On réalise que les parents donnent la Bergère a une autre famille, c’est une veilleuse et ils en ont plus besoin, Woody est désespéré, mais il accepte qu’elle parte ailleurs, car elle avait plus vraiment de fonction avec la petite sœur d’Andy qui avait grandi et plus besoin d’elle. Gabby Gabby est rejetée par la petite fille par qui elle espérait être adoptée, et cela malgré tous les espoirs qu’elle mettait à se défaire de son handicap. Les amis de Woody sont enfin arrivés à le récupérer, mais il décide de finalement rester avec son amoureuse, une triste séparation.

Moquerie

C’est plutôt rare dans un Pixar, mais un moment de rire est en lien avec des situations imaginées par deux peluches où elles veulent sauter contre une vieille dame pour lui piquer ses clefs (on craint la réaction de la vieille dame, mais on réalise surtout que ces deux peluches sont complètement à l’ouest). On se moque aussi un peu d’un personnage cascadeur canadien qui veut se mettre en avant (malgré sa petite taille et ses piètres capacités à faire le vrai cascadeur) (il a une pathétique histoire plutôt risible, il se fait jeter par son propriétaire qui se sent arnaqué par la publicité mensongère d’un jouet qui n’arrive même pas à faire ce qui était promis dans la pub). On se moque un peu de Buzz qui suit aveuglément sa voix intérieur. Il y a des personnages peluches un peu kaïra, avec un Jamel qui ose des dialogues de son cru.

VOCABULAIRE

Classique.

Un film qui joue la carte sensible de la séparation et qui nous montre qu’on peut la vivre bien quand les deux parties l’acceptent. Le thème de l’abandon est bien présent. Nettement moins stressant que les précédents, il y a quand même des moments dans un magasin d’antiquité avec des marionnettes aux allures désarticulées qui risque de bien stresser les plus jeunes, mieux vaut attendre 6 ans (les thèmes semblent plus adaptés à des adultes qu’à des enfants). Un film intelligent, sensible et avec de l’action.

Le premier film, le deuxième film, le troisième et le quatrième. Courts-métrages. Noël : Hors du temps. Halloween : Angoisse au motel. Toy Story Toons : Mini Buzz, Rex le roi de la fête, Vacances à Hawaï et Lamp Life.

Ce que disent les autres : Filmages le suggère à 8 ans « Ce quatrième volet, empreint de nostalgie, aborde des thèmes susceptibles d’être discutés : solidarité, persévérance, acceptation des différences, résilience, finitude ou obsolescence. Ce film d’action familial fait réfléchir sur le sens de la vie et la vocation personnelle. Malgré l’humour très présent, il faut noter quelques courtes scènes où les codes du cinéma d’angoisse et l’ambivalence de certains protagonistes pourraient provoquer du malaise chez les plus jeunes. L’intrigue dense et les relations parfois complexes entre les personnages font que ce long film n’est pas destiné aux tout-petits.« . Beaucoup d’articles sur le net apprécient ce film, ici un exemple.

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