Là-Haut (Up) est un film d’animation de 2009. Un début de film complexe pour les plus petits : des actualités en noir blanc, nous sommes dans le passé, on suit un enfant qui va rencontrer sa future femme, se marier, vieillir et perdre sa femme morte de vieillesse. Tout ça en moins de 10 minutes. Il y a donc de nombreuses ellipses. Et nous arrivons dans le présent. Un film où le temps défile, avec le passé souvent en mémoire ou qui revient, assez subtil. Cela reste pourtant bien linéaire, à une exception près qui nous fait voyager dans une envie du personnage.
MESSAGES
Le deuil du conjoint
Le besoin de se rattacher à quelque chose, la possibilité d’évoluer encore, de se défaire de ses poids et de continuer son aventure (la maison est une belle métaphore du deuil).
Vieillesse
Ce film montre aussi la solitude des personnes âgées et les déchirements qu’elles peuvent ressentir lorsqu’elles doivent quitter leur domicile pour entrer dans un EMS. Retraite. Ce n’est pas la fin de tout, on peut recommencer son rêve.
L’importance des autres
Ne pas que fonctionner pour soi, oser laisser tomber un projet pour aider l’autre. Le lien humain-animal, avec le chien qui aime son maître, l’enfant qui apprivoise. Solitude.
Adoption
Un couple ne peut pas avoir d’enfant, on retrouve finalement un vieillard seul et devant un enfant plutôt livré à lui-même, il prendra une place de substitut parental.
Réaliser son rêve
Oser son aventure. La vieillesse n’est pas une fatalité, la fin de tout, on peut encore vivre des aventures.
Figure paternelle
La nécessité pour un enfant d’avoir une figure paternelle avec qui vivre ses aventures, réussir à se dépasser. Besoin d’attention.
Écologie
Découvrir un monde naturel, un animal en voie de disparition qu’il faut protéger de la cruauté de l’homme. Critique de l’entrepreneur qui veut démolir une vieille jolie maison pour y construire de gros immeubles sans âmes.
Critique des affaires
Le business qui parvient à ses fins et expulse un vieillard de chez lui.
Foyer
Importance d’avoir sa maison. Ne pas vouloir la quitter, mais vouloir voyagerquand même.
Obésité
Le petit héros de l’histoire a nettement trop de poids, mais on ne va pas lui faire suivre un régime et il est bien comme cela.
Force du faible
Un vieillard et un enfant peuvent vivre des aventures extraordinaires et combattre un méchant.
Scoutisme
Le jeune garçon semble faire partie d’un système scout, avec des badges qu’il peut gagner et l’idée de faire de bonnes actions. Estime de soi. Se revaloriser avec ses badges.
SCÈNES DIFFICILES
Mises en danger
De nombreuses tensions dans les airs : l’enfant est souvent à deux doigts de mourir écrasé au sol, suspendu à un fil ou attaché à une chaise. Sur le dirigeable où tous peuvent tomber (d’ailleurs le méchant finira écrasé au sol). Présence d’armes : utilisation d’avions qui mitraillent des fléchettes. Le fusil de Muntz et un combat à l’épée.
Malaise
Crainte de l’inconnu. On arrive dans un environnement avec du brouillard, on ne sait pas ce qui pourrait surgir. Personnages agressifs : les chiens peuvent montrer leurs dents, font des poursuites, contraignent les gentils à les suivre. Un chien est responsable d’une grave morsure à la patte de l’oiseau. Charle Muntz, l’aventurier, le héros d’enfance, montre son vrai visage durant un souper pesant, il devient le méchant de l’histoire (on comprend aussi pourquoi il est ainsi aigri, rejeté par ses pairs qui le prennent pour un menteur, il fait tout pour pouvoir être cru).
Tristesse
Autour de la relation familiale : la mort du conjoint, l’impossibilité d’avoir des enfants, ne pas avoir de papa. Tout cela est pesant, mais va être travaillé durant le film pour être moins difficile.
Visuel impressionnant
Des effets de projecteur impressionnants. Contraste noir blanc dans un moment de tension où l’oiseau est capturé juste avant de rejoindre ses petits. On voit du sang (la blessure au front qui fera condamner le vieillard à la maison de retraite, une blessure à la patte de l’oiseau).
VOCABULAIRE
Classique
Encore une grande réussite de Pixar. On y découvre la vieillesse et la mort dans un début de film très touchant. Puis on peut tenter d’avoir envie de rire face au vieillard qui reste et qui doit faire face aux autres. Heureusement le film ne va pas s’arrêter là, la vie reprend avec l’arrivée d’un petit garçon. Un hymne à l’autre, car pour être bien il faut avoir quelqu’un à côté de soi. Les personnages principaux, un vieil homme un petit garçon grassouillet, sont humains, burlesques et inattendus. Les interactions entre ces antihéros donnent de nombreux moments poétiques, drôles et touchants. Tout n’est pas expliqué et l’enfant qui n’a pas côtoyé une personne âgée, ne peut pas comprendre certains gags autour de son appareil auditif, des moyens de locomotion, le besoin de se rattacher à son ancienne vie, l’importance des objets. Un film pas vraiment pensé pour les touts petits.
En 2021 est sorti une série qui reprend un personnage : Bienvenue Chez Doug. En 2023 un court-métrage Le Rendez-vous galant de Carl.