Jour de fête  est un film noir-blanc (ou en couleur) de 1949 de Jacques Tati. Plusieurs parties dans le film, le héros prend toute la place à la fin, une grand-mère semble lier l’histoire avec un rôle de narratrice. Ellipse, l’action se passe sur deux jours.

MESSAGES

Travail

On nous montre une personne bien investie dans son travail, un facteur qui croit à ce qu’il fait. Il ne faut pas dénigrer le rapport à l’autre au profit de la vitesse de réalisation. Travail en commun. Importance d’avoir un chef quand il a quelque chose à faire. Ne pas devoir faire deux choses en même temps. Responsabilité. Il a un statut particulier, n’étant pas paysan comme les autres, se sent investi d’une mission importante (mais l’est-elle tant que cela), et droit sur son vélo il tente de l’améliorer. Se dépasser. Il a un besoin de se croire indispensable un peu pathétique.

Drague

Le forain Roger a besoin de se sortir d’un quotidien, d’un travail et d’un mariage qui semble peu l’intéresser (va draguer une demoiselle, s’amusera à se moquer du facteur). Faire les beaux yeux à une jolie fille même si on a une femme (mais il ne faut que regarder).

Communauté

Une vieille dame observe et lie la communauté. On voit bien ce qu’est un village.

Vieille France

Campagne française du milieu du siècle passé. Beaucoup de véhicules sont encore tirés avec des chevaux. Nombreux animaux, des poules aux oies. Annonce publique faite au tambour. Barbier qui fait office de coiffeur. Gendarme en vélo. Locomotive à vapeur. Un petit carrousel tout simple, mais qui plait bien aux gens, des jeux de chance ou de tir. Objets d’époque, téléphone, piano qui fait de la musique tout seul. Un monde campagnard qui fait paradis perdu (entre monde de l’enfance et passé sans technologie, sans violence).

Plaisir de la fête

Fête populaire qui lie le monde dans une dimension collective présente dès la pose du mât où plusieurs personnes doivent s’entraider. Elle permet de s’échapper du quotidien l’espace d’un instant. Petits plaisirs de la vie avec l’animation d’un village. Les gens qui se préparent et se font beaux. Carrousel, fanfare, bar avec danse et alcool (des cul sec). Grosse tente avec cinéma. Une fête ne fait pas bon ménage avec le travail que l’on n’assume pas forcément le lendemain.

Accepter l’autre

Difficulté d’adaptation avec François le facteur est décalé et sujet aux moqueries, plutôt simple. Tolérance. Intégration de ceux qui peuvent être autrement.

Critique d’une vie basée sur la vitesse

Le mythe de l’Amérique progressiste, qui est en avance technologique et se donne les moyens de faire les choses à toute vitesse est critiqué par la vieille narratrice à la fin du film. « Les Américains, mon gars, font ben ce qu’ils
veulent ; c’est pas eux qui font pousser tout ça plus vite. Pour ce
qu’elles sont bonnes, les nouvelles, on a ben l’temps d’les r’c’voir ». La vraie vie c’est la nature et les moissons, c’est donner un coup de main au voisin qui en a besoin. On se moque de celui qui tente, sans avoir les moyens, de faire une tournée postale rapide.

Choix de vie

Un facteur ose tenter d’être différent, tente de choisir sa voie (en voulant ressembler à des Américains), il ne va pas parvenir à ses fins, et retournera aux vraies valeurs de la terre. Industrialisation. Même chez les facteurs on peut être poussé à un progrès pas si bien que cela.

Alcool

La boisson est présente dans le film. Elle se sert au bar, endroit populaire où les amis se rencontrent, on en fait donc une revalorisation. Mais elle est aussi utilisée pour enivrer le facteur à son insu, et se moquer de lui, on perçoit donc que ça peut être dangereux. Des villageoises rentrent, on voit qu’elles ont bu, elles rentrent tard.

Danger de la route

Critique de l’automobile qui peut foncer fort et empiète sur la voie publique La belle époque). Ne pas conduire ivre (même un vélo). Danger public quand on veut surtout la rapidité. Ne pas traverser une voie ferrée quand les barrières sont fermées.

Plaisir du jeu

Enfants qui s’amusent, font des farces et jouent à l’extérieur.

Triche

Mise en évidence de la triche dans un jeu de forain.

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

Mât qui risque de tomber sur le facteur. Petite bagarre. Le facteur se fait tirer dessus en pleine nuit, il tombe et va cuver son vin en dormant on ne sait pas bien où.

Moquerie

On se moque du facteur qui ne serait pas aussi performant que les Américains. On le fait boire et on rigole de lui, on lui fait des farces. Il est tout emprunté avec son vélo qu’il ne maîtrise pas à cause de son ivresse. On se moque de sa technique pour monter sur le vélo et on lui fait passer un faux apprentissage sur le manège. Les forains sont souvent moqueurs, il va courir après son vélo qui part sans lui.

Malaise

Bêtises. Sans faire exprès, le facteur ivre casse une vitre. Ivre, il dort n’importe où.

VOCABULAIRE

Peu de dialogues et ce n’est pas vraiment audible. Quelques termes ruraux (Qu’est-ce que je vais foutre. Qu’es-ce que tu fous là ?). Le son a une place spécifique, les bruitages sont mis en avant pour rendre important certaines actions ou choses.

Plein de petits gags, encore bien influencés par le burlesque. Beaucoup plus amusant pour les enfants que Playtime. Pour ceux qui veulent retrouver le facteur, vous pouvez regarder le court-métrage L’école des facteurs, mais il y a des scènes qui sont vraiment pareilles (dans Soigne ton gauche, il y a aussi un facteur). Sinon Mon Oncle (mais sans facteur). Si vous voulez montrer du Tati, montrez Les vacances de Monsieur Hulot. Il existe aussi un dessin animé, L’illusionniste, qui s’inspire de Tati.

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