Film en noir blanc de 1931. Les scènes sont pensées comme des tableaux, avec une lumière qui met bien en valeur les décors, ce qui est montré. Ellipse. Proche d’un expressionniste allemand.

MESSAGES

Danger de la science

Il y a des expérimentations qu’il ne faut pas tenter. Avancées dangereuses que l’on ne peut pas maîtriser. Utiliser de nouvelles énergies. Accéder au savoir peut demander des sacrifices. Science interdite. Éthique nécessaire dans ce qui est tenté. Science-fiction. À partir des connaissances de l’époque, on parle de dépasser l’ultra-violet et on utilise l’électricité pour gérer une nouvelle sorte de rayon qui permettra de faire revivre un corps.

Rester à sa place

On critique l’homme qui veut devenir Dieu, qui veut façonner du vivant. Proche du mythe de Prométhée, qui sera puni pour avoir voulu changer la condition de l’homme, en lui offrant une nouvelle énergie, le film sauve de justesse le savant qui a osé fauter. L’homme doit mettre son énergie dans le couple et la famille, ne pas vouloir la folie des grandeurs.

Rejet de la différence

On a peur de l’étranger, de la monstruosité. La créature n’a pas une grande intelligence, elle réagit à ce qu’on lui fait. On la voit prendre du plaisir quand on joue avec elle. On la voit ne pas maîtriser ses actions, entre sa force qu’elle ne maîtrise pas et les choses qui ne se font pas, elle est finalement dangereuse et doit être enfermée ou détruite.

Craindre le changement

Les personnes qui partent dans de nouvelles directions sont hors la loi, mais peuvent générer de nouvelles découvertes. Ici, on nous montre bien que les nouvelles découvertes sont dangereuses.

Pouvoir de Dieu

On nous renvoie bien que c’est Dieu qui a créé les humains, et que l’homme n’a pas à vouloir tenter de lui ressembler.

Travail

Danger de s’enfermer dans son travail, ne voir plus que ça, ne plus avoir de relations avec l’extérieur. Créer de ses mains. Prendre plaisir à créer soi-même des choses. Se sentir investi d’une tâche et s’y livrer corps et âme. Maîtrise du projet. Celui qui gère le projet peut avoir besoin d’aide, le docteur a un serviteur bossu, juste bon à faire les basses besognes, mais un ami éclairé peut aussi être utile. Ambition. Danger de vouloir atteindre des sommets.

Faire justice soi-même

Face à une grande menace, la vindicte populaire peut se permettre d’aller lyncher un tueur.

Stéréotype de genre

Vu l’époque, il y aura forcément des scènes qui montrent la différence entre l’homme fort et la faible femme (le mari enferme sa femme pour la protéger. Ce ne sont que des hommes qui vont rechercher la créature, les femmes sont toutes cachées dans les maisons. Beaucoup de stéréotypes dans le mariage).

Engagement amoureux

On nous montre un homme qui ne se soucie pas de la femme, il a une promise, mais focalise sur son travail, ne pense pas au mariage (certainement une époque où les mariages étaient arrangés). Triangle amoureux. On voit bien que l’ami de l’amoureuse aurait bien voulu s’engager avec elle (mais il respecte son engagement). Amour. On nous montre que c’est surtout la femme qui est amoureuse, et l’homme est protecteur (mais la femme sait aussi bien s’occuper du mari malade). Des gens qui s’aiment finissent par vivre ensemble. Descendance. Importance pour le grand-père, d’avoir une descendance, de perpétuer le nom des Frankenstein.

Handicap

La créature peut avoir des réactions de personnes handicapées mentales. On nous montre qu’il faudrait mieux pouvoir fonctionner dans le respect avec eux. Rien ne sert de se montrer violent avec une personne qui ne comprend pas les choses.

La mort

On nous montre un enterrement, on souffre de la mort d’une enfant. Peine de mort. On punit par la mort ce lui qui a donné la mort.

Soutien des amis

On peut voir que ceux qui tiennent à nous peuvent être inquiets et suivre ce qui font. Aider. Protéger l’autre, ce n’est pas forcément aller dans son sens.

Rapport au père

Le père de Frankenstein ne s’intéresse pas vraiment à lui, ce qu’il veut c’est qu’il se marie.

Argent

Pouvoir des riches. On nous montre bien que le Baron (père de Frankenstein) est plus puissant que le Bourgmestre (le maire de la ville). Le savant qui avait pourtant créé la créature n’aura aucun problème (autant pour avoir volé des morceaux de cadavre que pour avoir mis en danger des personnes).

Peur

Un film d’épouvante d’époque, pour entraîner l’enfant dans ce monde.

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

Gros éclairs, orage. Frankenstein n’apprécie pas qu’on le traite de lui. Le savant impose aux autres de s’assoir, on sent qu’il n’y a pas à s’opposer à lui. Arrivée du monstre inexpressif, les yeux éteints, il marche lentement, il a une apparence impressionnante, on craint qu’il se montre agressif. La lumière du feu effraie le monstre, il s’excite, mouvement incontrôlé. On entend Fritz crier, le savant descend voir avec son mentor, il le retrouve pendu derrière le monstre qui ne veut pas qu’ils s’approchent, ils doivent se mettre à deux pour fermer la porte, il n’est plus enchainé. Leur tentative d’endormir la créature tourne mal, un des docteurs est pris à la gorge, va être étranglé, mais tombe inconscient juste avant. Waldmann, le mentor de Frankenstein veut disséquer la créature qu’il a posée inconscient sur une table, on voit ses yeux tressaillir, sa main se lève lentement en direction du cou (il finira étranglé). On réalise que la créature va sortir du laboratoire, il avance étrangement, ouvre la porte et se retrouve sur l’extérieur. Après avoir tué la petite fille, il se retrouve dans la maison des Frankenstein, on entend du bruit dans les toits, puis au-dessous, ce sera finalement derrière la fenêtre de la chambre où se trouve la mariée qu’il apparait. Il avance derrière elle, et quand elle l’aperçoit c’est trop tard, elle crie (les gens vont à son secours, mais la porte est fermée à clé). On craint pour sa vie, mais elle est juste évanouie sur le lit. Battue dans la nuit, avec chiens qui aboient et torches, pour trouver la créature, on voit une personne à terre qui l’a croisé, il agonise en montrant la direction où il est parti, le savant part seul dans une direction, et sa création l’observe depuis derrière un rocher, il lui fonce contre, n’a pas peur du feu, le savant est jeté à terre, inconscient il a un filet de sang à la bouche, on peut le craindre mort, le monstre le transporte sur son dos. Les habitants le voient et lancent les chiens, mais il s’enferme dans un moulin. Le docteur est au sol et bouge, il veut s’enfuir, mais est repéré, il tente de se cacher, mais se fait rattraper, il risque de tomber ne bas du moulin. Finalement, c’est le monstre qui le projette en bas (il tombe sur une aile du moulin, ce qui le sauve, mais il est mal en point, inconscient au sol). La population met le feu au bâtiment, on l’entend hurler, il gesticule, a peur, il est coincé sous une poutre et tout brule.

Mort d’une enfant

On voit la créature arriver à côté d’une petite fille, mais celle-ci n’a pas peur et joue avec, elle lui offre des fleurs, il est content, elle lui montre comme les fleurs peuvent être des bateaux sur l’eau, et la créature après avoir jeté une fleur à l’eau, prend la petite fille et la jette dans le lac. Elle coule, il réalise qu’elle a disparu et part. On a bien des doutes sur la mort de la petite, car on ne la voit plus. Les doutes s’estompent quand le père traverse le village, hagard, avec le cadavre de la petite dans ses bras.

Visuel effrayant

La créature est inquiétante, on sent son corps désarticulé et rigide. On peut être impressionné par son facies étrange.

Malaise

Un avertissement avant le lever du rideau, une personne vient nous informer que cette histoire risque de nous faire frémir, de nous choquer ou de nous horrifier (on est prévenu). Le générique propose une musique tendue, avec des yeux qui tournent. La première scène est un enterrement avec des personnes qui pleure, dans un sombre cimetière où on voit en arrière-fond une statue de la mort et des personnes qui observent la scène sans se faire voir. On ne comprend pas pourquoi les deux hommes déterrent le cercueil, puis coupent la corde d’un pendu et s’intéressent au cerveau du mort. Le serviteur fait tomber le cerveau d’homme sain et prend celui du meurtrier pour le donner à son maître. On croit comprendre que Frankenstein est intéressé par la vie humaine pour la tuer pour ensuite la recréer. Frankenstein ne laisse pas entrer son amoureuse dans son laboratoire, pourtant il y a un gros orage. Les savants doivent se résoudre à tuer la créature, ils craignent qu’il enfonce la porte, décident de l’endormir. Frankenstein décompense, après tout ce travail qu’il perçoit comme inutile, il délire, se sent responsable. Un père laisse sa petite fille seule à la maison, on sait que la créature est dans les parages. La mariée a un pressentiment, elle est inquiète et craint qu’il soit arrivé quelque chose au professeur Waldmann qui est au retard au mariage.

Tension

Un bras dépasse du drap. Après avoir passé la foudre, on voit la main bouger.

Santé

Des hommes fument en discutant. On voit le docteur Frankenstein dans un jardin idyllique avec son amoureuse, il est en convalescence et il fume. L’alcool doit se partager dans un mariage, on voit des personnes prendre plaisir à boire (la bière rend les gens agréables, dira le conte).

Tristesse

Le monstre semble vouloir s’emparer d’une lumière du ciel, on le sent dépité quand ils referment l’orifice.

Maltraitance

Le monstre est attaché au sous-sol, le serviteur vient lui donner des coups de fouet pour le calmer, mais cela envenime les choses (quand son maître lui demande de le laisser tranquille et lui enlève le fouet, Fritz prend une torche et continue de l’embêter).

VOCABULAIRE

Il n’y a pas de parole. Nécessité de pouvoir lire les textes intercalaires.

Le film qui a fait découvrir Frankenstein au grand public. Cette production démarre doucement, mais dès que la créature est créée, les tensions vont aller en croissant. La créature finit dans un moulin qui brule (on l’imagine morte, ce qu’elle est certainement, sauf qu’il y aura deux suites, il a survécu). Un bon moyen de commencer à se faire peur tout en découvrant un classique du cinéma. Des scènes sont dures (surtout la mort de la petite fille), il mérite un accompagnement.

L’Amérique nous propose certains monstres, comme Frankenstein, l’homme invisible, une créature aquatique, un King Kong… ici présentés tous en classique noir blanc

Partager cette page :

 

Vous pouvez nous soutenir sur Tipeee !