West Side Story est une comédie musicale américaine de 2021 de Steven Spielberg. Les chants et les chorégraphies sont très présents. Mise en avant des décors pensés avec les mouvements et les couleurs (on voit bien le soin mis derrière chaque scène). On reprend ici presque à l’identique un film sorti en 1961.

MESSAGES

Comédie musicale

Beaucoup de chansons, avec des personnages qui expriment leurs sentiments dans des duos ou solos. Chorégraphie. Impressionnantes chorégraphies. Danse. En dehors des chorégraphies de cette comédie musicale, la salle de danse est le seul endroit neutre où les deux groupent fonctionnent sans conflit (on voit ce qui pouvait être une forme d’ancêtre d’un battle).

Amour

Coup de foudre. Lorsqu’un garçon et une fille tombent amoureux dès le premier regard. Amour impossible. Lorsque l’on est de bande rivale, ce n’est pas évident de pouvoir s’aimer (cela finira d’ailleurs en sang). Une histoire qui joue avec le mythe de Roméo et Juliette. Danger. On renvoie à la femme qu’il faut savoir choisir son homme, car ils peuvent avoir tendance à vouloir coucher puis partir. Sexualité. Maria va accepter de faire un baiser, puis ira certainement plus loin (on la retrouve dans le lit avec le garçon qui est torse nu). Pour Anita c’est plus clair, on la voit se préparer à accueillir son homme après la bagarre (on l’entendra chanter dans une église « Anita va prendre son pied ce soir », elle espère qu’il rentrera excité). Apparence. On voit que chez les filles, l’estime de soi peut passer par l’intérêt que peuvent leur porter les garçons.

Appartenance

Groupe. Les jeunes vivent ici dans des bandes qui se sentent investies de territoires. Lorsque l’on fait partie de la bande, c’est difficile d’en sortir. Dans la bande, c’est clairement genré, les garçons ont des rôles et les filles en ont d’autres. Leader. Il y a les chefs de bande et il y a les autres. Un chef c’est fort, cela donne les ordres (il a en plus la plus jolie fille avec lui) (mais quand le chef est motivé par la bagarre, il peut mourir).

Combattre

On explique un peu mieux que cette situation de bandes agressives peut être due à une société qui crée des ghettos. Agressivité. Tony ne veut pas replonger dans l’agressivité, la prison l’a calmé et il sent qu’il ne veut pas replonger dans la violence. Il a pu faire un travail sur lui, veut changer. Arme. Des jeunes qui sont prêts à monter en escalade, ils disent se battre avec les poings, mais ont aussi des armes blanches avec eux, et iront jusqu’à sortir un révolver. Intimidation. On voit bien les jeux de regard, les besoins de montrer qui est le plus fort. Lorsqu’une bande rivale vient nous chercher des noises, il ne faut pas se laisser faire (même celui qui tente de calmer le jeu n’y arrive pas et se retrouve dans la bagarre). Force. On revalorise les mecs forts (celui qui est faible est plutôt moqué). Paix. Le message du film nous explique que les conflits nous amènent des morts et que l’on se sent mal finalement si on veut chercher la confrontation. Mieux vaut trouver d’autres solutions (Maria explique à la fin qu’elle souffre et qu’elle pourrait tuer tout le monde, mais qu’elle ne le fait pas, c’est un exemple d’une personne qui parvient à faire cesser le conflit).

Fratrie

Lorsque l’on provient de familles immigrées, c’est le frère qui se charge de l’éducation de la sœur (il décide les choses pour elles, pour la protéger) (cela n’est pas apprécié de Maria, qui va faire semblant d’accepter, mais qui n’hésite pas à faire ce qu’elle veut quand il a le dos tourné).

Police

Les jeunes ne respectent pas la police, ils font ce qu’ils veulent (ils jouent la loi du silence et font semblant d’être copains quand l’agent arrive) (mais à la fin on est bien embêté quand c’est parti trop loin et on risque de finir en prison). On critique un peu la loi qui abuse de son autorité.

Abus

Anita se retrouve entourée de garçons de la bande adverse qui va commencer à l’embêter, elle sera poussée, mise au sol, on risque d’assister à un viol et il est évité de justesse par l’intervention d’un tiers.

West Side Story

West Side Story

Égalité des sexes

Nous sommes ici clairement dans une grande différence des genres, les garçons trainent dans la rue en cherchant la bagarre pendant que les filles bossent dans le nettoyage des grands magasins. Féminisme. On voit pourtant les femmes qui tentent de faire face, qui ne se laissent pas dominer (elles savent user de certaines armes, l’argumentation et surtout la séduction). Un nouveau personnage féminin est l’exemple de la femme qui gère, c’est la vieille employée de Tony. Genre. Une fille aurait envie de faire partie de la bande des garçons, mais elle est souvent rejetée, même si on va reconnaitre son utilité et accepter son nouveau genre le temps d’un échange de parole (son nom, Anybodys, renvoie bien comme on a de la peine à l’accepter). Un bon exemple de comment une personne qui ne se sentait pas dans le bon corps était considérée à l’époque.

Chercher sa place

Les jeunes ont besoin d’un endroit pour se retrouver, comme si chez eux ce n’était pas possible, ils vont vivre dans la rue et se l’approprier. Foyer. Ici le lieu important pour les jeunes, c’est le quartier, que l’on n’apprécie pas être fréquenté par les autres. Difficulté de voir son quartier être transformé, risque de devoir le quitter. Travail. Avoir un job permet de sortir de la bande et peut aider à s’en sortir (c’est comme cela que l’on devient adulte).

Tolérance

On montre ces jeunes qui se rassemblent en groupe ethnique et qui se dénigrent parce qu’ils sont de culture différente. On illustre ici la méfiance envers l’autre, on critique cela, on veut espérer que cela change. Couple mixte. On met en avant un couple qui ose être mixte (et qui aura plein de problèmes à cause de cela). Racisme. On voit bien comme le groupe de jeune portoricain ne se sent pas accueilli en Amérique (il y a clairement une différence entre les garçons et les filles, le temps d’une chanson on voit comme c’est compliqué. Le policier n’est clairement pas du côté de ces nouveaux étrangers (le lieutenant Schrank est plutôt avec les Polonais) (il serait plutôt pour expulser les Portoricains).

Immigration

On nous montre l’immigration américaine, avec les Polonais de deuxième génération qui combattre les Costaricains de première génération. Le temps d’une chanson, on nous explique les problèmes d’intégration, l’envie d’un eldorado. On nous montre comme les pauvres communautés risquent de devoir laisser la place à des nouveaux immeubles pour les riches. Espoir. Les Sharks espèrent trouver en Amérique la terre promise. Historique. On ressent bien l’ambiance dans le New York de 1957.

Vengeance

On critique ceux qui veulent se venger, cela crée des escalades et risques de finir par des morts (et finalement cela ne rapporte rien et amène même en prison). On voit comme une personne qui était prête à aider après avoir été maltraitée va changer d’avis et se venger en donnant une fausse information qui mènera le héros à sa perte.

Désespoir

Que cela soit Maria quand elle apprend que son frère est mort ou Tony lorsqu’il croit que Maria est morte, on voit ces personnages vouloir mourir eux-mêmes.

Religion

Chant dans une église où on voit les deux amoureux avouer leur amour profond. Maria a toujours une croix autour du coup. On peut chanter le sexe dans une église.

West Side Story

West Side Story

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

Une bande de jeunes polonais s’en prend à un mur peint avec le drapeau portoricain et le repeignent, cela provoque une bagarre. Un des garçons est pris à partie, on le voit appeler à l’aide. Le jeune se retrouve avec un clou dans l’oreille, il saigne, et quand la police intervient pour demander ce qui s’est passé, il ne dit rien. Tony apparaît vers les deux groupes pour les empêcher de se battre, mais il est pris à partie par Nardo qui le frappe quand il avoue qu’il aime Maria, les coups sont violents et on voit bien le sang, Tony a le dessus et frappe comme un fou le garçon à terre. Un couteau apparait et c’est Riff et Nardo qui se font face, Tony tente d’arrêter son ami qui se retourne et qui s’empale sur le couteau de Nardo et qui meurt. Tony va récupérer l’arme et poignarder l’assassin, grosse bagarre générale, et ils fuient tous quand la police arrive. Tony appelle Chino pour qu’il le tue, comme il croit que Maria a été tuée, il retrouve son amoureuse, mais Chinon lui tire deux balles dans le dos. Maria prend l’arme et montre qu’elle pourrait tuer tout le monde, elle braque les autres jeunes, elle dit connaître la haine, mais elle ne le fait pas finalement.

Malaise

On voit que des bandes volent, embêtent des commerçants. La police arrive, les jeunes font comme si rien ne s’était passé devant la police (loi du silence). Le policier renvoie clairement qu’ils vont devoir déménager, parce que des nouvelles habitations vont apparaitre. Le groupe fait une chanson qui met en avant la liberté devant le policier qui n’apprécie pas. On voit qu’il y a un racisme anti-couleur (par contre les blancs, les irlandais, les juifs ou les Italiens s’en sortent). Tony ne veut pas participer à une bagarre, il est en conditionnel et ne veut pas avoir de problème, on sent les pressions de ses potes. Une jeune fille veut faire partie de la bande en tant que garçon, elle se fait rejeter. Un des jeunes vole du chocolat dans le magasin où bosse Tony. Maria est obligée d’aller danser avec une personne choisie par son frère Bernardo. On voit qu’elle aimerait se faire plus sexy, mais qu’elle est bridée par son frère (elle enlève son rouge à lèvres, mais le remettra à la fin). Nobody est traitée de lesbienne, on sent que c’est dénigrant. On voit comme les danseurs ne veulent pas se mélanger. On sent bien l’attirance qu’il peut y avoir entre Tony et Maria. Les deux groupes se donnent rendez-vous pour organiser une bagarre (ils disent pouvoir tout utiliser sauf des couteaux). On entend des insultes racistes (sales cons de Polak).Les filles et les garçons ne sont pas du même avis concernant l’Amérique (on se rend compte que ces jeunes vivent des difficultés d’intégration). Maria se fait draguer sur son balcon d’acier par Tony (même si elle est juste à côté de son frère et son amoureuse qui ont été batifolé dans une chambre). Maria se fâche avec son frère qui veut l’empêcher de faire ce qu’elle veut. Un des Jet rejette Nobody, cela finit en bagarre dans le commissariat (puis les jeunes sont enfermés et font n’importe quoi dans le commissariat, en se moquant des policiers). Chanson difficile à saisir, mais où on a l’impression que les jeunes sont considérés comme délinquants ou malades lorsqu’ils veulent simplement faire ce qu’ils veulent (on critique l’idée d’aller voir un psy ou l’assistant social). Riff veut acheter un pistolet, les adultes se moquent un peu de lui et ne sont pas OK de lui le vendre, mais ils sont finalement OK et ils vont frimer avec l’arme dehors et il va s’en suivre une chorégraphie où Tony tente de récupérer le pistolet (avec une chanson qui ne se trouve pas au même endroit que le film original). La police se doute du combat à venir, ils veulent boucler le périmètre. On voit les jeunes trouver plein d’armes, battes et chaines. Tony tente d’arrêter le combat, il dit présenter ses excuses. Durant la bagarre, la police arrive, il y a les deux corps au sol et Tony qui rampe vers son ami et qui semble bien perdu, c’est Anybodys qui le motivera à s’enfuir. Pathétiquement, Maria danse, amoureuse, en attendant Tony, sans encore savoir ce qui s’est passé pour son frère. Anita doit aller voir son amoureux à la morgue. Quand Tony arrive vers Maria, elle le traite d’assassin, mais elle l’aime tellement qu’elle finira dans ses bras malgré qu’il ait tué son frère. Tony dit vouloir se livrer à la police. L’employée de Tony apprend la mort de Bernardo, elle chante une chanson triste.Tony part du lit de Maria. Anita arrive chez Maria et a besoin de lui parler, elle comprend que Tony a dormi avec elle, on craint qu’elle le dénonce, mais Maria parvient à lui faire comprendre qu’elle l’aime et la solidarité féminine fera que lorsque la police vient l’interroger, Anita acceptera d’aller avertir Tony qu’elle aura du retard. Anita qui a risqué d’être violée, va faire croire à la bande que Maria a été tuée par Chino. Après son meurtre, Chino est arrêt par la police.

Tristesse

Différentes morts, comme celle du leader des Jets, Riff, puis surtout celle de Tony qui sera pleuré par son aimée. Tony s’écroule, atteint par une balle et va agoniser dans les bras de Maria. Le film se termine avec des jeunes provenant des deux bandes qui transportent son corps (et Chino qui sera embarqué par la police).

Maltraitance

On se moque souvent d’Anybodys, une femme qui se sent homme, qui a l’époque ne pouvait juste pas exister et qui est souvent rejeté de la bande. La bande des Jets est dans le bar quand Anita arrive, ils ne veulent pas la laisser avancer, et commencent à s’en prendre à elle, ils vont la maltraiter, la mettre au sol et on craint un viol et malgré l’intervention d’une autre fille, ils continuent, c’est la vieille tenancière qui les arrête.

VOCABULAIRE

Moments bien vulgaires (va te faire fourrer ça te fera du bien. Va téter le nichon de ta sœur. Espèce de grosse tarlouse de rital à la bite molle de macaroni. Tu me fais chier avec ces conneries, merde). Lorsque les Portoricains parlent, c’est en langue originale non sous-titrée.

Romeo et Juliette revisités. Si c’est une comédie musicale avec beaucoup de chansons et des chorégraphies qui enlèvent un peu de la tension à l’histoire, la fin est plutôt sombre, avec beaucoup de héros qui meurent dans des bagarres avec coups de couteau et arme à feu (et même une tentative de viol plutôt violente). Ce film dénonce le conflit autour des territoires dans des bandes rivales de jeunes émigrés aux états unis, les jeunes doivent se montrer moins violents. Une histoire d’amour qui finit mal (peut-être que finalement les jeunes filles doivent mieux choisir leurs amoureux ?). Attendez 13 ans avant de montrer ce film, ou pensez un bon accompagnement.

Il existe ici la version de 1961.

Ce que disent les autres : En Suisse, Filmage le conseille pour les 14 ans « Dans cette nouvelle adaptation de la comédie musicale de Leonard Bernstein, créée en 1957, la reconstitution de l’époque est soignée, précise et fidèle au film de 1961. L’histoire est actuelle, intemporelle, avec les mêmes problèmes et les mêmes réflexions sur la ségrégation raciale et sociale. La difficulté d’abandonner la vie du gang pour les jeunes, qui naissent et grandissent dans ce milieu, reste forte et semble impossible, car il donne une certaine sécurité comme il exige une loyauté totale. L’amour en dehors du clan est impensable. Entre bandes rivales et même dans chaque groupe, la violence physique est omniprésente et banalisée, homicides, blessures, utilisation d’armes blanches, harcèlement sexuel et arnaques, et verbale, ton dur et sans pardon. Quelques images peuvent impressionner les personnes sensibles. Le rythme est assuré par la musique, les chansons et la chorégraphie. Ce très long film, qui présente un intérêt éducatif certain, s’adresse aux adolesent-e-s et aux adultes« .  ici une présentation du film plutôt positive, ici plutôt négative.

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