Le Retour de Mary Poppins est une comédie musicale de 2018, avec parfois les acteurs qui sont incrustés dans des images animées. Le film se déroule 20 ans après le premier opus, mieux vaut l’avoir vu pour apprécier l’évolution des personnages, mais ce n’est pas nécessaire. Nous avons affaire à une succession de scène de music-hall, mais plutôt bien liées entre elles. On renoue avec les décors de cinéma plutôt que l’utilisation à outrance d’images de synthèse, on nous propose des effets spéciaux dans le même style que le premier film (et le générique se dévoile aussi comme à l’époque, au début du film, avec des peintures de scènes qui feront plus tard partie de l’histoire).
MESSAGES
Deuil
Une famille doit faire face à la mort de la maman. Le film se déroule une année après, on voit des enfants déjà bien parentalisés, qui se mettent la pression pour bien faire, car le père doit tout assumer et on voit que ce n’est pas facile pour lui. On nous explique que la personne qui est morte existe encore en nous, qu’on peut aller la rechercher. On nous explique que la personne morte existe encore dans ses enfants qui ont ses traits, ses attitudes. La chanson Où vont les choses (The Place Where Lost Things Go) est centrée sur cette thématique.
Famille
Les enfants sont la chose la plus précieuse, il faut préserver le lien et les préserver. Relation au père. Intéressant de voir que l’adulte peut crier sur ses enfants surtout lorsqu’il ne maitrise plus ce qui arrive où lorsqu’il a peur ou qu’il risque un gros problème. Parce que sinon on voit bien que c’est un père qui aime ses enfants. Fratrie. De bonnes interactions dans une fratrie de trois enfants. On voit que le plus jeune est encore dans l’âge de l’amusement et de l’insouciance.
Imagination
Un enfant doit pouvoir s’amuser en vivant des jeux extraordinaires, en faisant aller son imagination, en croyant que tout est possible. L’adulte doit parfois pouvoir retrouver ce monde, surtout lorsque l’on est parent et que l’on peut se retrouver excédé par l’énergie de l’enfant. Avec la grande sœur, on voit bien que l’on se trouve dans le besoin de logique et de choses qui doivent être réalisables (une chanson met en avant l’imagination). Jeu extérieur. On nous montre les enfants apprécier aller au parc et s’amuser. On verra que les aventures qu’ils vont vivre avec Mary Poppins sont souvent dehors, et c’est sympa pour eux. On critique l’idée qu’il est interdit de marcher sur la pelouse des parcs.
Comédie musicale
On chante, on danse avec chorégraphie et on met en avant une musique entrainante, présente dès les premières images. Les chansons amènent souvent un thème propre au moment de l’histoire (le deuil, l’imagination, la lecture et les apparences, …).
Soucis financiers
L’action se situe durant la grande dépression (la crise économique des années 30). Danger des emprunts. Michael Banks a emprunté de l’argent à la banque en faisant une hypothèque, il n’a pas géré ses paiements mensuels et le vilain banquier va en profiter pour tenter de lui prendre sa maison. Cupidité. On critique le banquier qui a déjà plein d’argent et qui fait en sorte d’exploiter les autres. Responsabilité. Ce ne sont pas les enfants qui doivent avoir des soucis d’argent, cela appartient aux parents. On voit ici comme les trois petits imaginent pouvoir aider leur père, ils ne font qu’augmenter les problèmes et après culpabilisent. Économie. C’est grâce aux petits sous économisés par le petit garçon dans le premier film que la maison est sauvée. C’est bien d’économiser et de faire fructifier son argent.
Romance
Il ne faut pas finir vieille fille, Jane Banks va rencontrer l’amour (on nous montre comme on peut petit à petit s’amouracher d’une personne). On sent bien qu’il manque quelque chose à Mary Poppins, c’est peut-être un compagnon, on la voit partir seul.
Optimisme
Jack joue le rôle de la personne toujours souriante et toujours disponible. Espoir. Il y a toujours une petite lumière à suivre quand on est perdu (c’est le thème d’une des chansons).
Vélo
Un moyen de locomotion bien mis en évidence (on peut y placer trois enfants et une Mary Poppins en plus du conducteur). Une séquence nous montre une armada de vélo (et en pleine nuit, c’est mieux d’avoir une lumière à l’avant, par contre personne n’a de casque). Exemple d’acrobaties impressionnantes avec vélo.
Magie
Marie Poppins a des pouvoirs magiques, elle peut nous embarquer dans un monde peuplé d’animaux anthropomorphes, faire voler les choses, et résoudre les problèmes.
Voisin
Importance du bon voisinage. On nous montre comme les voisins sont présents lorsque les Banks doivent partir.
Se décentrer
On peut avoir tendance à ne pas apprécier certaines choses, et avoir l’impression que tout est sens dessus dessous certains jours et que tout est compliqué. Mais il suffit de regarder les choses autrement et tout peut changer.
Méfiance
Il ne faut pas se fier aux apparences, les personnes souriantes ne sont pas forcément gentilles (le loup ou le banquier).
Éducation
Les enfants sont déjà bien assez éduqués comme cela, Mary Poppins doit juste faire semblant de se montrer sévère pour qu’ils se lavent, mais ce n’est qu’un prétexte à passer du bon moment ensemble. Il faut faire attention de ne pas faire vieillir les enfants trop vite (leur donner des responsabilités ou qu’ils se mettent en tête des soucis d’adulte). Les enfants sont faits pour jouer. Autorité. Un exemple de femme qui sait imposer les choses, on la sent sévère, inflexible (même si elle est bien à l’écoute). Hygiène. Quand on est sale, c’est mieux de prendre un bain. Rangement. Ce n’est pas bien de tout laisser trainer.
Livre
Une chanson revalorise les livres et l’idée qu’il faut aller lire ce qu’il y a à l’intérieur (c’est aussi une métaphore de ne pas se fier aux apparences). Une chanson utilise des jeux de mots, en mélangeant différents sens (une approche de la poésie).
Vieillesse
On nous montre plusieurs personnes âgées (on retrouve le capitaine de la maison d’à côté, maintenant en chaise roulante), M. Dawes Junior, la vendeuse de ballon. Ces personnes sont toutes dynamiques et montrent un bon exemple de personnes âgées sympathiques. La cuisinière est montrée comme sympathique, mais qui ne maîtrise plus vraiment tout, l’âge fait un peu perdre la tête. Temporalité. On joue contre la montre dans ce film, avec le besoin de maitriser le temps. Le banquier et le loup ont une montre.
Femme performante
Mary Poppins sait ce qu’elle veut, elle maitrise souvent la situation, c’est un exemple de femme forte (et en plus, elle a conscience qu’elle est bien, une femme fier de ce qu’elle est). Jane Banks se montre activiste, est active dans un syndicat de travailleur. La petite Annabel se montre responsable, on voit qu’elle est l’ainée et qu’elle veut tout faire pour arranger les choses.
Angleterre
On nous montre une jolie vision de Londres. Avec des accents anglais comme il faut (en tout cas dans la version originale). Historique. On nous montre les allumeurs de réverbères et une ville avec un charme ancien. Les gens n’ont plus spécialement de nounous ou de cuisinières, les Banks s’en rendent compte.
SCÈNES DIFFICILES
Mises en danger
Georgie Banks fait fonctionner un cerf-volant, mais il y a tellement de vent qu’il risque d’être emporté, il appelle à l’aide. Georgie réalise que le loup est en train d’embarquer leurs affaires, il a volé son précieux doudou que sa mère avait fabriqué pour lui, il tente de l’arrêter, mais va se faire kidnapper dans le véhicule. Son frère et sa sœur tentent de le rattraper, il s’en suit une poursuite trépidante, avec des effets de nuits et des arbres sombres. Le loup a des yeux fous et tente de renverser la carriole où sont les deux enfants. L’action se déroule sur le bord d’un saladier, la gravité est étrange, on voit les enfants marcher sur le côté du véhicule. John veut détacher le crochet, il y a des effets d’étincelle et c’est un peu périlleux. Le loup va donner un coup dans le sol qui est de la céramique et cela se fend, les enfants vont finir par tomber en dehors de la coupe, dans le noir, c’est plutôt inquiétant (et ils se réveillent, ils ont tous fait un cauchemar). Jack va monter sur Big Ben, il pose des échelles à la suite, c’est un peu stressant, il risque de tomber et se rattrape d’une main, suspendu dans le vide. Pour passer un surplomb, il va mettre une échelle à la verticale et avancer jusqu’au bout, c’est vertigineux. Tristesse des enfants lorsque, dans leurs lits, ils pensent à leur mère.
Malaise
Inondation chez les Banks, les enfants semblent devoir tout gérer. Deux avocats viennent mettre un avis de saisie sur la maison, on comprend que la famille n’a plus beaucoup de temps pour montrer à la banque qu’elle peut rembourser les dettes. Il faudrait retrouver les parts que leur père avait dans la banque, mais ils ne retrouvent pas les documents. Le voisin tire au canon, et cela fait tout trembler dans la maison. Les enfants entendent qu’ils risquent de perdre leur maison, ça les angoisse. Les enfants plongent dans un bain de mousse, on ne sait pas où ils sont descendus. Le père crie sur les enfants qui étaient tout impatients de lui raconter leurs aventures et qui faisaient du bruit. Les documents recherchés ne sont pas dans le coffre, ils sont déçus. Le directeur de la banque leur fait croire qu’il veut les aider, mais il brule les pages où c’est noté que la famille Banks détient des actions de la banque. Les deux grands imaginent pouvoir vendre une porcelaine Royal Doulton un bon prix (c’était une poterie appréciée de leur mère), mais en se disputant ils vont casser un morceau. Le regard du loup ne présage rien de bon, il fait le gentil, mais on voit bien qu’il cache quelque chose. Les enfants apprennent que le saladier de porcelaine de leur mère n’a aucune valeur pécuniaire. Les enfants entendent que le banquier utilise la dépression pour s’approprier des maisons, il va les découvrir et demande à ses avocats de les poursuivre, les petits vont se réfugier vers Mary Poppins et leur père, mais le père n’écoute que le banquier et ne croit pas les enfants (en plus l’homme se montre menaçant, il leur offre des bonbons, mais en même temps leur met la pression discrètement). Les enfants avancent sans réaliser qu’ils sont en train de se perdre dans le brouillard de Londres. On voit la souffrance du père qui est à bout, il craque devant ses enfants et verse quelques larmes (il a failli perdre son travail, il va perdre sa maison et il a perdu sa femme) (et il réalise qu’il s’énerve avec ses enfants). La famille doit vider la maison, un camion récupère les meubles, tout est vide, c’est triste. Le papier de la banque est retrouvé, mais il reste très peu de temps, on peut craindre que tout soit perdu. Le banquier demande à ses avocats d’aller fermer les portes de la banque pour que la famille ne puisse pas entrer. Même si le document est présent, il manque un morceau, il n’a donc aucune valeur. Mary Poppins s’en va, c’est un peu triste.
VOCABULAIRE
Classique, nombreuses chansons.
Une Mary Poppins qui renoue avec la magie du premier film, mais avec en plus un message sur la perte d’une personne aimée et les dangers des soucis financiers. On retrouve des acteurs entourés de dessins animés et la douce folie d’une nounou qui veut promouvoir l’imagination. Il n’y a que deux scènes un peu tendues dans le film (lorsqu’un vilain loup embarque les affaires des enfants, kidnappant le plus jeune et quand Jack va monter sur Big Ben) mieux vaut être présent pour les moins de 7 ans, surtout sur grand écran. Dick Van Dyke fait une apparition dans le film (et aussi Emily Mortimer, la petite Jane Banks de l’époque, mais elle n’est pas facile à découvrir).
Ce que disent les autres. Filmage suggère un âge de six ans pour voir ce film « La durée, plus de deux heures, n’est pas adaptée à un très jeune public et le déroulement de l’histoire risque de leur échapper. Les rues sombres et envahies par le brouillard du Londres des années 30 et les passages dans le monde imaginaire de Mary Poppins pourraient troubler les plus jeunes. Ce film s’inscrit dans la continuité du Mary Poppins de 1964 de Robert Stevenson, en mélangeant animation et prises de vues réelles, et avec la musique, les chansons et les chorégraphies qui rappellent les comédies musicales des années 50. «