Une cloche pour Ursli (Ursli, l’enfant des montagnes) est un film de 2015. Un film qui s’inspire d’un livre plutôt simple, mais pour faire un long métrage on y ajoute plusieurs intrigues qui le complexifient. On suit principalement Ursli, avec quelques personnages autour (on nous montre un quotidien d’enfant dans un village et dans la nature). Intrigue linéaire, qui se déroule sur un peu plus d’une saison (donc quelques ellipses).

MESSAGES

Une Suisse historique

On nous montre le dur quotidien d’une famille avant 1900 dans les montagnes des Grisons. Début du siècle en montagne. On voit les membres de la famille qui dorment tous dans le même lit. Manger de la soupe. Paysannerie. On nous montre comment se fabrique le fromage ou le pain, comment se passe la coupe les arbres. Être dépendant de l’environnement, avec l’hiver qui arrive la famille doit descendre de l’alpage (désalpe). Folklore Suisse. La Chalandamarz est une coutume d’un des endroits des Grisons pour fêter la fin de l’hiver (sonner les cloches pour envoyer au diable les esprits du froid).

Entraide

On nous montre des personnes dans le besoin qui peuvent recevoir de l’aide de leurs voisins. Le curé tente aussi de les aider. Recevoir du soutien de personnes qui n’ont eux même pas beaucoup de biens. Égoïsme. On critique ceux qui ne pensent qu’à eux.

Soutien de l’enfant

Une famille doit pouvoir compter sur ses enfants. On le voit garder les chèvres, chercher l’eau, nourrir les bêtes. Don de soi. Ursli est prêt à vendre ses jouets, la précieuse orange qu’il a reçue à Noël pour qu’il puisse obtenir du fourrage pour le bétail. Sacrifice de soi.

Importance du travail

On nous montre comme les parents peuvent travailler pour assurer la subsistance. Travail d’enfant. On voit un enfant être seul en montagne. Responsabilité. En grandissant, on obtient des responsabilités. Il faut grandir avant d’avoir sa propre chèvre.

Assiduité

Persévérance. On nous montre des personnes qui travaillent beaucoup, qui ont le coeur à l’ouvrage (à l’époque c’était surtout une question de survie). Courage. Oser se positionner face à un loup. L’histoire du père qui a reçu une belle cloche lorsqu’il a aidé des personnes en danger. Un enfant qui ose affronter la montagne pour parvenir à ses fins.

Autour l’argent

Un film qui traite de la pauvreté, des problèmes d’argent. Danger des dettes. Les personnes endettées risquent d’être exploitées par les personnes qui ont prêté l’argent. Pouvoir de l’argent. Une personne qui a de l’argent a le pouvoir. Le commerçant est celui qui gère l’argent, il est maire du village, c’est le mieux nourri et celui qui en plus se pose au-dessus des lois. Préserver l’enfant des soucis d’argent. Ce n’est pas une histoire d’enfant, Ursli ne devait pas se sentir concerné par les problèmes financiers de ses parents. Soucis financiers.

Critique de l’avarice

Critique de ceux qui veulent toujours plus d’argent. Entreprise voleuse. On nous montre un vilain profiteur, un marchand qui arrive à s’enrichir sur le dos des pauvres gens. Cupidité.

Noël de pauvre

On voit la famille qui n’a même pas de sucre, l’enfant est heureux de recevoir une écharpe en cadeau, ou une orange (tien ce n’est pas un mythe). On voit aussi l’enfant qui n’a rien offrir des cadeaux à ses parents.

Une cloche pour Ursli

Une cloche pour Ursli

Famille unie

On nous montre la solidarité dans la famille. C’est peut-être dû à l’époque, mais on nous montre une relation parentale sans grande affectivité. Être fier de son enfant. Ursli est un gentil garçon qui pense à bien faire, il se sacrifie souvent pour le bien de sa famille.

École

On voit bien la différence entre les deux enfants, Ursli doit travailler pour aider sa famille, il ne va pas à l’école, ne connaît pas de mots compliqués, ni compter. Seraina va plus à l’école et sait plus de choses.

Injustice

Ursli va vivre des moments d’injustice, on lui prend sa chèvre, on lui prend la cloche qui lui était destinée. Ce sentiment d’injustice génère chez lui un besoin de se sentir revalorisé.

Estime de soi

Sentiment de malaise, souffrance quand on a l’impression de n’être pas bien considéré, vouloir pouvoir se revaloriser un peu. Revalorisation.

Jalousie

On voit un jeune garçon se montrer envieux et faire en sorte d’obtenir ce qui devait appartenir à un camarade. Il ne sera pas apprécié, montré de manière négative.

Critique du vol

On peut parfois prendre des choses en se donnant des excuses. On peut s’imaginer avoir la conscience tranquille en s’emparant de quelque chose (comme de reprendre la chevrette à Roman), mais cela génère forcément des problèmes. On peut se donner des excuses quand on trouve quelque chose qui appartient à quelqu’un, mais c’est quand même du vol.

Apprécier des animaux

Ursli a de bons liens avec les animaux, autant sa petite chèvre, que le loup qu’il va même nourrir. Il ne faut pas maltraiter des animaux (critique de Roman qui n’apprécie pas les animaux, et se montre plutôt violent avec eux, il ne s’en occupe pas bien).

Nature

Belle nature, sans béton. On nous montre des animaux, y compris un loup que Ursli prend la peine d’approcher. Saisons. On voit comme on est tributaire des saisons.

Danger du secret

On voit un adulte demander à un enfant de garder un secret, de ne pas parler de quelque chose qu’il a fait. On verra que l’enfant aura besoin de se libérer de ce secret, et le film fait plutôt en sorte qu’on le considère comme briseur de secret que comme enfant qui ne doit pas être dépositaire de ce type de chose.

Importance de la parole donnée

Quand on dit quelque chose, c’est important d’assumer (mais on voit que les gens ont des pressions qui sont parfois difficiles à vivre).

Religion

Un curé qui tente de faire comprendre au commerçant qu’il doit se montrer emphatique, faire le bien. On peut renvoyer la crainte d’aller en enfer quand on manque à sa parole. On cite souvent Dieu. On le loue on l’utilise, comme le pasteur qui fait en sorte que le marchand soit sanctionné dans l’église à un prêche, ou comme le marchand qui dit avoir imaginé que les fromages, qui lui tombaient littéralement du ciel, étaient l’oeuvre de Dieu. Croyance. On croit qu’une cloche peut protéger la famille, ou qu’elles peuvent chasser du démon. La culture païenne se mélange avec la religion chrétienne.

Une cloche pour Ursli

Une cloche pour Ursli

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

L’enfant se retrouve face à un loup qui montre ses dents, il le retrouvera plus tard, il tente de l’apprivoiser, il s’approche, c’est un peu tendu, il s’élance et lui passe par-dessus. La famille doit passer par un chemin incrusté dans une falaise, la charrette risque de basculer en bas de la falaise avec le cheval et tout le contenu, on voit la roue dans le vide (si la famille parvient à sauver le cheval, tout va tomber en bas du ravin). Ursli passe un pont vertigineux, il est glacé, il grince beaucoup, une planche va céder et le garçon risque de tomber, il se rattrape de justesse. Une avalanche s’est enclenchée, on retrouve des affaires d’Ursli dans la neige, on craint qu’il soit pris sous la neige, on le craint mort.

Tristesse

On voit le désespoir du père qui a perdu tout son travail dans un ravin. Risque de devoir vendre la belle cloche ou des animaux pour s’en sortir, Ursli est triste. Roman fait chanter son père, il parvient à obtenir la petite chèvre d’Ursli, le jeune garçon est triste. Roman refait chanter son père, il parvient à obtenir la cloche qui était réservée à Ursli. Le jeune garçon est moqué par tous les enfants du village, ils lui disent « tu es cloches Ursli ». Le garçon n’en peut plus, il va pleurer seul avec les animaux. Le père est désespéré, il demande aux autres de fouiller la neige pour retrouver son fils quand en fait il n’y a plus d’espoir de le retrouver vivant. Ambiance pesante au village.

Malaise

Le petit garçon voit la marque de son père sur les fromages vendus par le commerçant, il tente d’en parler au curé qui ne veut pas le croire. Le petit n’a pas d’argent, il est réduit à prendre les pommes que les enfants utilisent pour les bonshommes hiver. Il est prêt à vendre le peu qu’il a pour aider ses parents, le fermier à qui il demande de l’aide semble lui dire non. La mère d’Ursli doit se rendre en ville pour quelques mois, elle va dire au revoir à son fils qui fait semblant de dormir, il regrette ensuite et se dépêche de rattraper sa mère pour lui faire un gros câlin. Ursli est triste de voir que sa copine va chez Roman, il a l’impression d’être trahi. On réalise que Roman a des vues sur la petite chèvre, on craint qu’il puisse l’avoir, car il menace son père de dire à tout le monde qu’il a pris le fromage. Ursli avait oublié la distribution de la cloche, quand il arrive, il réalise que la cloche a été donnée à Roman, lui se retrouve avec une toute petite cloche. On voit Seraina faire en sorte d’endormir ses parents pour partir la nuit, il va entrer chez le commerçant, elle risque de se faire découvrir, car son chien va aboyer, il attire le maître des lieux et la petite doit se cacher. Quand elle amène la chevrette chez elle, elle se fait découvrir par son père, il l’a traite de voleuse. Seraina culpabilise, elle réalise que c’est à cause de son vol de la chevrette que Roman le traite de voleur et qu’il a fait en sorte d’avoir maintenant sa cloche, elle se sent responsable de la tristesse d’Ursli. Le garçon va chercher une grosse cloche, il monte en pleine montagne, c’est long, la nuit tombe, il doit monter une falaise, il tombe, se sent découragé.

VOCABULAIRE

Classique. Quelques rares mots vulgaires (gueuler, ferme là).

Une belle histoire simple (même si on peut mieux apprécier les livres illustrés par Carigiet). Intéressant pour l’enfant de se décentrer et de découvrir le quotidien d’un jeune garçon en Europe, il n’y a même pas si longtemps (oui il était content de recevoir une orange à Noël). Des situations pourtant parfois dures, avec des parents qui ont des soucis d’argent et un petit voisin qui n’arrête pas de lui prendre le peu qu’il peut avoir, mieux vaut avoir déjà 7 ans.

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