Loulou, l’incroyable secret est un film d’animation de 2013, différentes ellipses, on reste assez longtemps dans le flou et le mystère, intrigues entre personnages. Il se passe plusieurs choses en même temps.

MESSAGES

Ouverture sur l’autre

Ne pas céder aux tentations de la discrimination, même si l’on est différent, on peut s’apprécier. L’amitié est plus forte que tout, et même une fille ne pourra pas séparer deux amis.

Quête identitaire

L’adolescence et le passage dans le monde adulte. Recherche de ses origines. Importance de connaître d’où on vient, avoir conscience de sa lignée, importance du parent. Tenter de découvrir qui l’on est.

Maîtrise de l’agressivité

On peut posséder une force agressive, mais il est possible de la dompter, de ne pas se laisser attirer par elle ou par ceux qui voudraient nous entraîner avec eux. Importance de l’éducation qui permet d’améliorer sa personnalité. Impulsivité. Maîtrise de soi. Critique de la mauvaise fréquentation. On voit comme des personnes peuvent entraîner à jouer au dur, modeler l’autre. Ne pas se faire influencer par les mauvaises personnes. Critique de l’agressivité. À travers les chasseurs qui s’en prennent aux sans crocs, on nous montre que les personnes qui s’en prennent aux autres ne sont pas sympathiques. Égalité, on n’accepte pas le fonctionnement du prince qui pense pouvoir soumettre les autres, la forêt, tuer comme il veut.

Femme séductrice

On nous montre ici une demoiselle qui sait user de ses charmes, qui en fait un pouvoir conscient, on la voit pouvoir glisser du côté du mal si cela devait la servir. Femme intrigante, manipulatrice, qui peut utiliser l’autre. On ne sacralise pas la femme qui recherche aussi ses intérêts. Femme forte. On nous propose différentes images de la femme, plutôt dans la maîtrise de ce qu’elle génère, même si elle peut jouer un jeu dangereux.

Discrimination

On critique les régimes où tout le monde n’a pas le droit de fréquenter les mêmes lieux (les « sans-crocs » sont montrés comme inférieur, ne sont pas admis partout, ils sont traités de nourriture, exploité et sont facilement maltraités). Critique de celui qui suit les ordres et fait le mal par obéissance. Racisme. Mariage mixe, ici les gentils n’hésitent pas à se mettre en couple avec une autre espèce.

Il faut se méfier des inconnus

On ne saisit pas tout de suite qui est gentil ou pas, on ne peut faire confiance qu’en sa famille proche ou ses amis. Danger de l’apparence. L’habit ne fait pas la personne respectable, les invités ont des allures de la haute bourgeoisie, et se laissent aller à leurs bas instincts. Le festival de Carne fait penser au festival de Canne, avec des personnes bien habillées qui peuvent partir dans n’importe quel excès. Critique de la noblesse avec un prince qui, imbu de lui-même, croit qu’il peut abuser des autres.

Respecter le vivant

Les carnivores sont méchants, il n’est pas utile de tuer des animaux pour se nourrir. Mort. On réalise que l’on peut mourir, on parle de la vie et de la mort.

Monde complexe des adultes

Les deux jeunes gens ne maîtrisent pas beaucoup le monde qui les reçoit. On n’a pas vraiment encore les armes quand on est des adolescents. Intrigue et luttes de pouvoir de l’adulte qui tend des pièges en se montrant fourbe ou cruel. La jeune femme a plus de moyens de s’en sortir que le jeune homme.

Loulou, l'incroyable secret

Loulou, l’incroyable secret

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

Gros sangliers qui empêchent le lapin de sauver son ami. On saisit bien que le lapin est arrivé dans un milieu où il risque de finir en nourriture. Les héros s’évadent de la prison, on voit plein de gardes qui tentent de les rattraper. Tom est mis en pâture à des chiens qui tentent de l’attraper. Gros ours qui grognent forts, même attaché on en voit un tenter de croquer le lapin. Bagarre généralisée avec de grands loups en manteau à grosses dents. L’ambiance de la chasse est agressive, on y voit des loups sur des ours, avec des invités carnassiers habillés en rouge qui suivent, « pas de quartier, ceux qui rapportent le beau massacre ont gagné ». Le lapin se met devant son ami qui devait recevoir une flèche, il l’a reçoit et on peut craindre qu’il meure. Le prince veut tirer sur les héros, il se montre agressif, il envoie ses hommes se débarrasser des autres. Le prince surgit des buissons et s’en prend à Loulou.

Malaise

Des moments stressants sont amenés souvent grâce à la bande-son. Arrivée tonitruante d’un oiseau qui se transforme en femme type sorcière. On retrouve le hérisson en prison prostré, en boule répétant que l’on ne tirera rien de lui. On fait croire à Loulou que sa mère est morte. On fait boire du sang de chevreuil. Loulou se retrouve nu, entouré de personnages masqués pour subir un rite de passage dans une confrérie, on lui demande de passer l’épreuve du sang, et de déchirer, croquer son ami lapin dans un sac (en fait un rêve).

Incertitudes

Beaucoup de moments où ne sait pas ce qui va se passer. Ambiance inquiétante au début du film, une musique tendue nous laisse présager qu’il pourrait arriver quelque chose à deux animaux endormis dans une barque, elle dérive dans le courant. Bruit en pleine nuit. On ne saisit pas les motivations du prince, il semble vouloir se débarrasser des héros. On ne sait pas ce que veulent les ombres discrètes qui suivent le tailleur, on peut craindre qu’il lui soit arrivé malheur. Les héros se retrouvent à visiter un musée de nuit, comme des cambrioleurs, on peut craindre qu’ils soient découverts, ils vont être capturés par la police et mis en prison. Un jeu de « loup y est-tu ? » plutôt stressant, on ne sait pas la menace qui va arriver, rire sardonique, peur en sursaut quand le matériel d’un cagibi tombe sur Loulou ou quand le prince crie aux oreilles.

Visuel effrayant

Restaurant rempli de carnassiers grognants bien intéressés par le lapin. Repas princier où les convives se ruent sauvagement sur la nourriture, de vrais animaux, ils prendront des poussins vivants comme dessert.

Sexualité

Le lapin mate Rosetta sous la douche (on ne voit pas ce qu’il voit, mais il est content). Des loups de la garde font des commentaires sur la jolie chanteuse, un intérêt plutôt agressif.

VOCABULAIRE

Classique. Une bande-son très présente. Langage plutôt élaboré, rares mots vulgaires (je me casse, pauvre mec, ordure).

Même si l’apparence est plutôt enfantine, c’est à déconseiller aux tout petits, une histoire plutôt complexe, avec beaucoup d’inconnu, ce ne sera pas de plus évident à comprendre pour les plus jeunes, et surtout des moments peuvent être durs, avec des moments angoissants. Une entrée dans le monde des adultes, la découverte de son agressivité. Tiré d’un livre d’illustration pour enfant de Grégoire Solotareff. Film intelligent, mais qui mérite un accompagnement.

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