Linda veut du poulet ! est un film d’animation de 2023. L’apparence fait très peinture animée, les personnages ont des couleurs qui les caractérise. Ils sont dessinés en ligne noire, trait ouvert. Le narrateur introduit le film tout en poésie, difficile à saisir ce qui est dit (si on revoit la scène une deuxième fois, cela s’éclaire). Le générique nous montre l’apparition d’une enfant dans la famille et un repas où il se passe quelque chose. Le film va se dérouler quelques années après cela. Le rythme se permet parfois d’être rapide.

MESSAGES

Famille

Naissance. Le générique nous montre l’arrivée d’une enfant dans une famille. Famille monoparentale. Une maman doit s’occuper seule de sa fille depuis la mort du père. Ce n’est pas évident pour elle de tout gérer, elle demande de l’aide souvent à sa sœur, on la voit être dépassée et donner une claque à sa fille. Pas facile pour son enfant de n’avoir qu’une mère, elle va la critiquer en lui renvoyant qu’elle ne sait même pas réparer les maisons (pas facile de jouer le rôle de plombier). Préadolescence. Pas facile de faire face à une enfant qui va entrer dans l’adolescence et qui peut se permettre des moments d’agressivité, d’insulte. Linda sait utiliser le verbe pour faire mal quand elle en veut à sa mère. Fratrie. Une amie de Linda a Pablo, un petit frère qu’elle doit gérer et qui en fait qu’à sa tête. Paulette a une soeur, Astrid qu’elle appelle toujours pour lui donner un coup de main.

Deuil

Un père est mort, Linda peut poser des questions autour de cette mort (est-ce que son père peut avoir peur du noir), elle ne se rappelle pas vraiment de cette époque. À la fin de l’histoire on nous montre comme le père est tombé au sol lors d’un repas, Linda va se rappeler de cette scène et va pouvoir passer à autre chose. Chanson étrange autour de la mort. Souvenir. Linda dit ne plus se souvenir de son père (en dehors du poulet au poivron qu’il faisait). Si on ne rend pas les souvenirs vivants, ils sont tapis dans le noir. Importance de pouvoir se rappeler des choses. Espoir. On peut sortir d’une vie morne où il pleut, pour aller en couple vers le soleil.

Amour

Les personnes célibataires doivent pouvoir trouver quelqu’un pour être en couple. Paulette tombe amoureuse d’un camionneur qui va l’aider, on comprend qu’elle avait besoin de quelqu’un pour lui donner un coup de main. On comprend à la fin que le voeu de Linda soit que sa mère se remette avec quelqu’un. La tante semble commencer à créer un lien avec le jeune policier.

Nourriture

On voit que la mère n’a pas de temps, elle fait des surgelés comme repas (elle va tenter de faire un poulet au poivron à sa fille). On réalise que ce n’est pas évident de tuer un animal pour le manger. Sucrerie. La tante de Linda soigne ses frustrations en mangeant des bonbons. On voit que les enfants peuvent être bien attirés par les bonbons. Partage. Un gros repas est servi à tout le monde dans la cité, c’est sympa. Symbolisme. Le repas entoure la question du deuil, on va oser retrouver le père à travers le poulet au poivron qu’il faisait à l’époque, pour accepter un nouveau départ (ce sera la paella aux crevettes du camionneur). Végétarien. Pas de happy end pour le poulet, il va passer à la casserole, mais on entend Linda lui dire qu’elle se souviendra toujours de lui. Mangeons des animaux, mais consciemment.

Injustice

La mère a accusé sa fille à tort d’avoir volé sa bague. Lorsque l’on est tendu, on peut ne pas être capable d’entendre l’autre. Les injustices sociales sont aussi présentes dans le récit avec une manifestation générale où les gens revendiquent du pouvoir d’achat (et le seul cours de l’école que l’on entend, c’est quand on coupe des têtes à la Révolution française). Culpabilité. Lorsque l’on se trompe et que l’on accuse à tort, on peut avoir besoin de réparer la chose. Pauvreté. Le film se déroule dans une cité, nous sommes entourés de personnes qui ne roulent pas sur l’or (nous sommes plus dans le modeste que dans le pauvre) (le précieux c’est soit une bague qui brille soit le souvenir lié à cette bague donnée par un mari maintenant mort). La richesse c’est le lien social, parce que si au début du film on mange des plats précuisinés, on va se diriger vers le soleil et le partage d’un bon repas au poulet pour toute la communauté.

Linda veut du poulet !

Linda veut du poulet !

Persévérance

Linda a une idée en tête, elle va parvenir à faire en sorte que sa mère ait la même. On verra la ténacité de ces deux femmes pour réussir leur projet (aidées par différentes personnes au cours du récit).

Police

On nous montre des policiers très zélés (dont un jeune apprenti qui tente de bien faire, mais qui est un peu décalé, il est capable d’avaler les clés des menottes qu’il a mises à la mère de Linda) (en fait il avait fait semblant de les avaler). La police est plutôt montrée comme étant embêtante, il faut la désarmer. À la fin, les enfants expulsent les CRS de la cité et le jeune policier deviendra sympathique, surtout parce qu’il ne voulait pas être policier, mais magicien.

Amitié

Vie dans un quartier, avec Linda qui a plusieurs amies. Aider les autres. On voit qu’entre eux ces enfants sont solidaires et veulent se donner des coups de main. Les adultes ont plus de peine, mais ce thème est bien présent à travers une sœur qui doit toujours tout arranger, à travers l’intérêt amoureux qui motiver à soutenir l’autre. Multiculturel. En dehors des couleurs des personnages, on voit bien qu’ils proviennent d’origines différentes. Et ils fonctionnent tous bien ensemble.

Liberté

Lorsqu’il s’agit de régler quelque chose d’important, l’ordre établi n’est plus de mise, il faut oser agir et en faire qu’à sa tête. Les enfants de la cité sont débarrassés de leur parents qui sont tous à la manifestation, ce qui leur permet de faire un peu ce qu’ils veulent. Vol. Paulette, la mère de Linda va voler un poulet (cela semble ne pas leur poser de problème, mais la police va intervenir).

Travail

On parle de grève générale à la radio. Les enfants sont contents de ne pas avoir l’école parce qu’il y a une grève.

Apparence

Linda et ses amies apprécient avoir un look, elles parlent de vêtement, de bague.

Animal domestique

Chat. On peut voir un chat dans la maison de la famille. Chien. Il y a aussi un gros chien qui appartient à une autre famille. Poule. Si on élève des poules, ce n’est pas pour les avoir comme animal de compagnie, mais pour les tuer et manger (un chat et un chien ont plus leur place dans la cité).

Dormir

Une chanson sur le sommeil où on voit les enfants au lit.

Linda veut du poulet !

Linda veut du poulet !

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

Le jeune policier poursuit toujours le camion, mais avec son vélo, il va très vite en prenant une lanière du camion, on craint un accident. Le conducteur du camion tente de prendre l’arme du policier pour tuer le poulet, c’est un peu dangereux. Chanson étrange autour de la mort, on y voit le père avec une fourchette plantée dans son torse.

Malaise

Dans le générique, il semble se passer quelque chose avec le père, il semble partir et le bébé pleure. La mère cède pour prêter sa bague à sa fille qui sait se faire insistante. Mais la mère ne veut pas qu’elle l’amène à l’école (la petite tentait de la cacher dans sa poche). Un petit enfant dans sa poussette semble motivé à descendre (et quand la grande sœur arrive face à la poussette après avoir fait des commissions, il n’est plus à l’intérieur) (elle tente de le retrouver avec ses copines) (il se cache dans le magasin). On entend la mère de Linda hurler depuis leur appartement qu’elle doit rentrer. Quand elle arrive, la mère est en colère, elle souhaite savoir où est sa bague, elle l’accuse de l’avoir emmené à l’école, d’être une menteuse. Elle emmène de force sa fille chez la tante, dispute où la mère finit par donner une claque à sa fille. Les enfants voient depuis leur fenêtre que Linda a reçu une claque, ils se demandent pourquoi. La tante n’a pas envie de la recevoir, la mère doit supplier sa sœur pour qu’elle accepte de la récupérer. La mère est embêtée avec une fuite d’eau qu’elle doit gérer, puis après elle voit comme le chat a fait des bêtises. Le chat vomit la bague, la mère réalise qu’elle avait accusé sa fille à tort et culpabilise. C’est le jour de la grève générale, tous les magasins sont fermés et Linda est très déçue de ne pas pouvoir acheter un poulet. Il pleut fort. La mère veut acheter un poulet, mais à la ferme, elle tombe sur un adolescent qui dit ne pas pouvoir vendre un de ces animaux, elle va vouloir voler une des poules, c’est compliqué à en attraper une. On voit la mère bien embêtée pour tuer le poulet, elle ne sait pas comment faire. Linda voit sa mère partir avec le poulet, elle craint qu’elle le ramène à la ferme, elle court pour l’arrêter. Des policiers arrêtent la voiture de la mère (on craint un problème, il y a le poulet volé à l’intérieur). Les poivrons ont été coupés et mis au four, mais les enfants sont sortis, on craint un problème. La police fait une inspection du véhicule, ils entendent du bruit dans le coffre, quand ils l’ouvrent l’animal s’échappe et Linda et sa mère vont courir après, on craint des problèmes, ils se glissent dans un camion en abandonnant leur véhicule et la police en arrière plan. Le téléphone de la tante sonne durant son cours de yoga, Paulette veut qu’elle aille récupérer sa voiture. Étrange moment chanté autour du non et l’envie de manger des biscuits. Le policier arrête le camion et demande à la mère et à Linda de sortir, il va mettre les menottes à la maman. Le conducteur du camion dit être allergique aux plumes, il dit va mourir, il semble tomber amoureux de la mère et dit que sa mère sait tuer les poulets. La tante, en face du policier et de l’ado qui s’est fait voler le poulet, comprend que c’est Paulette qui a fait cela, elle lui en veut (elle leur promet de ramener le poulet vivant). Le poulet est emmené chez une vieille dame pour y tuer le poulet, il fait une crotte sur le costume du policier (et la vieille dame ne sait pas tuer les poulets). Linda demande au policier de tirer avec son arme sur le poulet. Musique tendue avec le four plein de poivrons qui commencent à bruler, de la fumée sort. Le jeune policier ne retrouve pas la clef des menottes. La tante donne des tapes à sa soeur. Une armoire tombe dans la cuisine, la vieille dame qui habite dans l’appartement tombe dans les pommes. Linda ne veut pas que la tante récupère le poulet, elle le jette à ses amis depuis une fenêtre, il arrive sur un arbre. Les enfants tentent de le faire tomber, mais ne réussissent qu’à coincer plein de choses sur l’arbre. Les enfants secouent la voiture pour que la tante ne puisse pas récupérer le poulet. Le camionneur va enlever les menottes avec un chalumeau. Il y a de la fumée qui sort de la fenêtre. Le policier se retrouve en caleçon en haut d’un arbre. Linda parvient à récupérer la poule parce que sa mère a réussi à faire tomber sa soeur. Tous les enfants ont envie que le poulet soit tué, ils crient tous qu’ils ont faim. La police arrive avec le propriétaire du poulet. Un petit jette des pastèques qui crée diversion, en plus il y a beaucoup de fumée, on ne voit plus rien. Paulette cherche Linda. Les poivrons sont complètement brulés, les enfants veulent tuer la poule, mais il se passe quelque chose d’étrange (pas évident à saisir quoi, Linda dit au poulet qu’il ne l’oubliera jamais) (et elle va certainement le tuer elle) (peut-être même en pleurant un peu, des gouttes tombent). À l’étage il y a une inondation chez Paulette, une personne se trouve dans l’appartement, c’est le fantôme du père qui parle au chat. Chanson avec le père qui dit avoir apprécié d’avoir été papa. Les CRS doivent partir de la cité, embêtés par les enfants.

Tristesse

La mère pleure devant la recette du poulet au poivron (on ne comprend pas vraiment pourquoi, certainement parce que cela lui rappelle son mari).

VOCABULAIRE

Classique. Quelques petits moments de vulgarité quand les personnages sont énervés (je ne suis pas conne, comme une conne, la saleté, une vraie saloperie, merde alors). Une chanson sur le sommeil, sur la frustration et sur la mort du père.

Un film dont l’apparence colorée est étrange et dynamique. On va suivre une fillette dans le deuil de son père (mais ce n’est pas ce qui semble être mis en avant, les plus jeunes vont comprendre une histoire de poulet qu’il faut trouver et tuer pour faire un repas, les plus grands une ode à la liberté et une critique du système établi). Un film qui peut être vu dès 6 ans, même si l’histoire ne sera pas forcément saisie, et qu’il y a quelques petites tensions, il n’y a pas vraiment de contre-indication à ce qui est vu sur l’écran (et si le poulet est tué à la fin, on ne voit rien).

Ce que disent les autres : Ici une présentation du film, ici aussi.

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