Jeux interdits est un film de 1952 en noir et blanc. Long générique. Le rythme est lent. On suit principalement deux enfants entourés de quelques personnages.

MESSAGES

Deuxième guerre mondiale

Nous sommes confrontés à la souffrance des civils. On voit des personnes fuyant la guerre, grande file sur les routes, avec morts à cause des avions ennemis.

Enfance

On nous montre comme deux enfants tentent de s’approprier ce qu’ils vivent avec leurs propres codes naïfs. Jeux. S’amuser dans des sortes de jeux symboliques.

Mort

La mort existe, elle peut arriver soudainement et elle nous est montrée comme difficilement compréhensible. On nous montre comme un membre de la famille va mourir dans son lit, sans faire de bruit ou comme des parents sont abattus par un avion. On a besoin de comprendre ces morts, et ici deux enfants vont tenter de jouer au deuil pour se l’approprier (célébrer la mort, fleurir les tombes et y mettre de belles croix, imaginer que l’on est pas seul après la mort). Enterrement. On nous montre comme les humains tentent de gérer leurs décès, avec cette cérémonie (on nous montre une messe). Importance de bien respecter les morts. Orphelin. La petite perd ses parents, et on n’en parle plus, personne ne s’intéresse à l’aider à faire le deuil. La petite est accueillie dans une famille de paysan, mais elle va finir à l’orphelinat, même si elle tient fort au jeune Michel qui s’est occupé d’elle. Deuil. Trouver un moyen pour faire face à la mort. Prendre soin du corps du défunt. La petite va se trouver un moyen d’accepter la mort.

Religion

La religion chrétienne va accompagner les vivants lorsqu’ils sont confrontés à la mort. Face aux difficultés de la vie, on nous renvoie que la prière peut être un moyen de trouver du réconfort. Paulette ne sait pas ce qu’est le Bon Dieu, Michel va lui apprendre à réciter des prières (parce que lui va à l’église pour les apprendre, il faut bien participer au catéchisme). On nous montre un curé plus intéressé à faire faire une prière que de réconforter une enfant qui vient de dire que ses parents sont morts. On nous montre une confession.

Différence de classe

La petite fille provient d’une haute classe et elle arrive dans une famille de paysanne (elle sent bon, tandis que les paysans semblent sales). Dans une des familles de paysan, on réalise que le plus grand fils qui reste (l’ainé est mort), n’est pas vraiment intelligent et qu’il ne va pas pouvoir reprendre la ferme.

Conflit de voisinage

Deux familles habitent un hameau, les patriarches ne se supportent pas. On voit comme c’est facile d’accuser l’autre quand on ne l’apprécie pas.

Jeux interdits

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Amour impossible

Difficile de vivre son amour quand les parents du couple se détestent (on voit les deux jeunes adultes de la famille qui batifolent dans les prés). La relation entre les deux enfants est parfois exprimée comme de l’amour aussi, quand la grande sœur dit que Michel a une bonne amie ou que le père dit qu’il faut qu’ils arrêtent de se sucer la pomme. Sexisme. Le curé va renvoyé à la jeune fille qui avoir avoir couché avec le voisin « vous êtes bien toutes les mêmes ». « Pour ce que tu as à montrer » va-t-on renvoyer à la fille qui veut se changer discrètement. Drague. Michel tente de plaire à Paulette, il rentre dans son histoire de jeu autour de la mort. On voit que ce n’est pas toujours facile pour lui de plaire à la petite. Sexe. Les deux jeunes des deux familles se retrouvent parfois dans la grange pour faire l’amour (on ne voit rien, mais ils parlent de cela).

Aider l’autre

Un jeune garçon va aider une petite fille, sa famille va ensuite s’occuper d’elle. Dans l’adversité il faut aider ceux qui ont des problèmes, ne pas penser qu’à soi. Ici les motivations du paysan n’étaient pas forcément louables, il a aidé pour que cela ne soit pas le voisin qui reçoive une médaille pour cela.

Naïveté

On nous montre une certaine naïveté d’une famille paysanne, qui s’extasie devant l’odeur de la petite, qui ne comprend pas bien que leur fils va de plus en plus mal (ils sont tout penauds devant la mort de celui-ci). Les enfants sont aussi très naïfs, surtout la petite fille.

Traumatisme

La petite a peur du bombardement, elle crie qu’il faut se mettre à terre. Cauchemar, on l’entend crier d’angoisse.

Fugue

Michel craint une grosse sanction, il décide de s’enfuir, ses parents ne le retrouvent pas.

Capricieuse

La petite fille a un côté capricieuse, veut des choses et joue la pression affective avec Michel s’il n’arrive pas à faire ce qu’elle veut. Elle a une sacrée tronche, n’est pas commode.

École

Importance de l’apprentissage, on voit que le jeune garçon a appris à lire (ce qui n’est pas le cas de toute la famille). On le voit travailler ses leçons (problèmes de mathématique).

Jeux interdits

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SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

Bombardiers et avions qui attaquent des civils, les gens se cachent. Explosions. Puis encore des bombardements, fumées et explosions. Une mitrailleuse abat les parents de la petite qui se retrouve à côté d’eux sans comprendre ce qui se passe. Le petit chien a des spasmes, il a aussi été atteint, il va finir inerte dans les bras de la petite. Grosse explosion et un cheval arrive seul. Les deux petits partent de nuit vers leur cimetière, il y a des bombardements, Paulette a peur, elle dit qu’il faut se mettre à terre.

Malaise

Un homme n’arrive plus à faire démarrer sa voiture, ceux qui sont derrière l’envoient dans le fossé, il y a une famille dans cette voiture, on voit qu’ils sont bien embêtés, ils doivent continuer à pied avec deux valises. Le chien de la petite fille s’enfuit à cause des bruits, la petite fille tente de le rattraper. Une famille s’occupe de la petite, la femme prend le chien mort qu’elle continuait à tenir dans ses bras et le balance dans la rivière (la petite ne le supporte pas et s’enfuit pour aller récupérer l’animal, elle longe la rivière, n’arrive pas à le récupérer). Un fermier qui approche d’un cheval se fait blesser d’un coup de sabot lorsque l’animal a peur d’un avion. La petite fille est seule avec son chien mort dans les bras. La petite fille entend que les paysans parlent de la mort de ses parents et des fosses communes où ils vont être ensevelis comme des chiens. La petite a peur d’une explosion dehors, elle veut se mettre à terre. Elle se réveille en sursaut, crie, appelle sa maman. Le grand frère a mal, il est couché dans son lit, le docteur ne peut pas venir l’ausculter, car il a été mobilisé. Paulette va rechercher son chien mort et veut lui faire un trou, elle se cache de Michel qui l’appelle désespérément. Paulette cache son chien dans son dos quand elle voit le curé, quand elle exprime la mort de ses parents, le curé pour la réconforter lui propose une prière. Michel prend une taupe morte dans le nid du hibou pour le donner à Paulette et que le chien soit enterré avec quelqu’un. Le père donne une grosse claque à Michel. George crache du sang dans le lit, il va plus mal. Le grand frère se meurt dans le lit, la famille vont le voir, sont inquiets, ils ne sont pas certains qu’il est mort. Michel s’intéresse aux croix du corbillard (on comprend qu’il lorgne dessus pour l’utiliser dans le cimetière qu’il crée avec Paulette). Le père envoie son plus jeune fils pour espionner le voisin. Le fils du voisin est un soldat qui parle de la débâcle de l’armée et il dit qu’il a déserté. Michel vole des poussins au voisin, il se fait voir et crier dessus. Michel apporte les poussins morts à Paulette qui est contente de les avoir pour accompagner son chien. Michel donne la croix qu’il a volée à Paulette, elle ne semble pas être satisfaite. Un homme qui met la main aux fesses d’une femme (c’est le père qui met la main aux fesses de sa femme). Les deux enfants voient toutes les croix de l’église et ça leur donne des idées (ils se font gronder parce qu’ils parlent durant la cérémonie). Le père réalise qu’il manque des croix au corbillard, Michel (qui les a prises) laisse penser à son père que ce sont les voisins qui les ont prises. Le fils du voisin n’est pas content que son père critique la voisine, ils se grondent et le père donne une grosse claque à son fils qui le fait tomber par terre. Les voisins sont accusés de vol, on avertit le curé. Après s’être confessé, en même temps qu’il doit faire ses prières en pénitences, et en même temps que le prêtre est occupé à entendre la sœur, Michel va tenter de voler la grosse croix de l’église, mais il fait du bruit, est repéré est sort en courant. La famille critique les voisins et la tombe de la mère qui n’est pas fleurie. Les deux enfants s’amusent à faire des écrits pour les animaux morts, ils voient un cafard et le transperce avec le bout de sa plume, Paulette se met à pleurer. Paulette embrasse tout le monde avant d’aller au lit, Michel est jaloux. Paulette est déçue que Michel ne lui ait pas rapporté la grosse croix, elle lui demande de prendre celles qui sont au cimetière. Les deux familles veulent toutes mettre les plus beaux ornements sur leurs tombes. Le père qui croit que ce sont les voisins qui ont volé les croix se met à démonter la croix de la tombe de leur mère et la casse. Les deux pères se mettent à se frapper, s’injurient, tombent dans la tombent et continuent de se battre. Michel est accusé du vol, il fuit. Les déprédations de Michel risquent de couter cher à la famille. La grande soeur tente de faire parler Paulette, ils veulent tous savoir où sont les croix, mais elle ne dit rien, elle pleure, elle est même menacée d’être frappée, mais elle se tait. La soeur découvre Michel, mais il a de quoi la faire chanter, si elle le livre, il va dire qu’elle couche avec le voisin. La police arrive, la famille craint que ce soit pour les déprédations. Le père s’empare de Michel, le secoue, lui donne des torgnoles, c’est plutôt violent, on l’entend crier. La police vient chercher Paulette pour l’emmener à l’orphelinat, le père fait croire à Michel qu’il va la garder, mais il va finalement signer le document pour qu’elle soit emmenée (trahison d’un père). Michel jette à l’eau les croix de leur beau cimetière. Paulette entend le nom de Michel à la gare, mais c’est une femme qui appelle un autre homme, elle a les yeux plein de larmes, et court à travers la gare en pleurant.

Tristesse

Le film était tellement triste que le réalisateur avait pensé un autre début et une autre fin, mais il a préféré nous renvoyer à leur triste réalité.

Santé

Le père allume une cigarette à son fil et en fume une aussi.

VOCABULAIRE

Classique, mais avec parfois quelques vulgarités (les salauds, garde ton souffle pour péter, tu me les casses, merde alors, barrez-vous, salaud, ta gueule, bande de fumier…). Une musique à la guitare qui est très reconnaissable et culte.

Un film qui n’est pas spécialement pensé pour les enfants, mais si vous voulez traiter du thème de la mort ou montrer un beau film, un enfant de 10 ans pourra accéder à l’histoire (mais restez avec lui, des moments sont éprouvant) (et plus jeune, c’est compliqué d’imaginer qu’il ait déjà les connaissances pour saisir la Deuxième Guerre mondiale). Un film dur où des enfants sont confrontés à la mort. Un film qui a son époque semblait démoralisateur et critique envers le monde paysan. Une petite fille qui se raccroche à son petit chien mort tout le début du film, c’est une forme de crève-cœur. Un moyen de montrer les horreurs de la guerre sans rythme trépidant, et avec une certaine poésie.

Ce que disent les autres : ici, une présentation du film.

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