Flee est un documentaire d’animation sorti en 2021. Ce film joue avec deux techniques (du dessin animé classique et une sorte d’effet noir blanc sous forme d’ombre quand les souvenirs sont traumatisants). On va faire des retours en arrière durant les entretiens d’un trentenaire afghan, on nous montrera son enfance à Kaboul. Mélange de dessin animé et d’archives de l’époque dans un style super 8, ou extrait de téléjournal qui rend la chose plus réelle. Ellipse de 4 mois à la fin.

MESSAGES

Immigration

On nous parle des immigrés afghans. Ils ont pu fuir en Russie, car c’était le seul pays qui acceptait de donner le visa. Tentative de rejoindre la Suède depuis la Russie, et cela coute cher, ils se font enfermer à Harku en Estonie. Difficile de parvenir à relire sa langue après s’être adapté à un nouveau pays (peine à relire ce qu’il écrivait en dari). Des passeurs qui font passer des personnes dans des endroits dangereux. Les personnes doivent être dans des containers ou des cales de bateau. Loi. On voit que l’on craint toujours la police en étant hors la loi. On ne peut plus se confier. Soucis financiers. Le seul moyen de s’en sortir, c’est qu’un membre de la famille parvienne à payer des passeurs. Abus. On comprend que dans ces situations, les femmes peuvent être en danger (Amin nous raconte l’histoire d’une fille qui s’est fait violer par des policiers russes).

Guerre

Guerre en Afghanistan dans les années 1989 (on voit le grand frère du héros tenter de fuir son recrutement). La famille fuit la maison de justesse, on entend les bruits des canons au loin. On fuit la guerre, mais on voit des personnes se retrouver dans des situations dangereuses.

Foyer

La maison ne devrait pas être temporaire, ne devrait pas être un endroit que l’on doit quitter. Après avoir dû fuir toute sa vie, on verra que ce qui est bien, c’est une maison avec un amoureux (et un chat).

Méfiance

Quand on fuit son pays enfant, et que l’on passe par toutes ces difficultés, cela va prendre du temps avant de pouvoir faire à nouveau confiance aux gens. On voit comme Amin va rester constamment sur ses gardes (et aura même de la difficulté à s’investir affectivement). Grâce à son travail sur soi, il va bosser sur son couple.

Flee

Flee

Historique

Afghanistan après le coup d’État communiste qui a éliminé le roi. Le père du héros s’est fait capturer par la police. On parle des Américains en 1989 et de la guerre civile contre les moudjahidin (les talibans armés par les Américains pour lutter contre la présence russe). Découverte de la Russie juste après la chute du communisme, pénurie dans les magasins, alcoolisme, criminalité.

Homosexualité

Amin explique son enfance à Kaboul, où il dit être différent des autres, il portait les robes de ses soeurs. On le retrouve plus tard universitaire au Danemark, en couple avec Kasper, un garçon de là-bas. Il explique comme il fantasmait sur les hommes déjà petit, mais comme l’homosexualité n’existait pas là bas, c’était compliqué. On voit comme cela a été compliqué d’oser avouer son homosexualité à sa famille (et sera soulagé d’entendre que tout le monde savait déjà). Couple. On voit que c’est difficile pour Amin de faire confiance et de se livrer dans son couple. On sent parfois qu’ils ne sont pas sur la même longueur d’onde (cela est dû aux difficultés d’Amin, qui a peur de pouvoir apprécier un foyer, lui qui a souffert de cela) (il raconte d’ailleurs que les couples ce n’est pas facile pour les personnes immigrées, comme la séparation d’une femme avec son frère parce que le frère devait donner tout son argent à sa famille pour qu’ils s’en sortent).

Histoire de vie

On nous présente une personne qui nous raconte son histoire, et on voit ce qui a généré chez lui ses difficultés d’adultes. On nous montre des images de Copenhague, puis on revient en Afghanistan à Kaboul. Puis c’est le voyage, jusqu’en Russie ou l’Estonie (mais sans vraiment voir ces endroits, on sent bien que la famille vit dans des appartements sans vraiment sortir).

Télévision

Des personnes peuvent regarder des télénovella toute la journée pour fuir leurs difficultés. On voit ici le contraste entre ces histoires de romance et ce que vivent les immigrés en restant cachés stressés dans leurs appartements.

Famille

Grande solidarité dans une famille qui doit traverser des moments de souffrance. Difficile d’aborder certains passages du passé familial. Fratrie. Dans la famille du héros, il y a beaucoup d’enfants, grande fratrie. Mais en étant pris en charge comme réfugiés, il doit faire croire qu’ils sont tous morts. Argent. Celui qui gagne de l’argent doit l’envoyer à sa famille pour qu’elle survivre ou s’en sorte.

Secret

Ce n’est qu’adulte que Amin, trente ans plus tard, devenu universitaire, il va parvenir à raconter son histoire véritable.

Travail

Devant les nombreux sacrifices de sa famille, Amin va faire passer son travail avant tout.

Flee

Flee

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

Images d’archives sur la guerre, avec hommes morts ensanglantés au sol, scène de désolation. Traversée dans la cale d’un bateau, des gens vomissent, Amin dit que c’est terrible, des gens ont peur parce qu’il y a de l’eau qui s’engouffre, ils veulent sortir, mais dehors c’est la tempête, le bateau risque de couler et personne ne sait nager (Amin parle de la crainte de la mère de mourir noyé, et on voit des ombres nager et couler). Hommes cagoulés qui font sortir les hommes du bateau, Amin nous raconte comme c’est violent, qu’ils crient comme des fous, Amin dit que même les hommes sont effrayés, lui n’arrête pas de pleurer.

Malaise

Amin raconte ce qui s’est passé (ils ont tué mon père, ma mère, mon frère, et kidnappé ma sœur). Quand Amin raconte l’arrestation de son père, l’homme enlève son alliance et sa montre, sachant ce qui va lui arriver, même s’il n’a rien fait de mal et qu’il espérait être libéré (et trois mois plus tard, il a disparu, ce qui a vieilli prématurément la mère). Said tente de fuir des soldats qui veulent l’enrôler, Amin le voit dans un camion et craint pour sa vie. Des policiers russes vérifient les papiers de la mère, et comme leur visa a expiré, ils se permettent de leur voler de l’argent. Crainte de croiser la police. Images sombres où on voit qu’Amin a peur de la police, a peur que son ex le dénonce. Policiers russes alcoolisés qui frappent à la porte, qui veulent voir les papiers. Souvenirs sombres du voyage hors de Russie, ils passent par un grillage, à travers bois, on sent une certaine détresse, c’est difficile de marcher dans la neige, une femme peine à avancer, on va la transporter, un enfant a des chaussures qui s’illuminent cela risque de créer un conflit, ils veulent l’obliger à enlever les chaussures, la femme que l’on transporte est trop lourde, le passeur veut lui tirer une balle. Ça fait pleurer Amin de repenser à cela. Les gens continuent de tenter de vider l’eau qui remplit la cale, un gros bateau les croise, mais Amin ne se réjouit pas comme les autres, il avait honte de la situation dans laquelle il était et ils apprennent finalement que ce sont la police estonienne qui vient les chercher. Les migrants sont enfermés à Harku en Estonie, il y a des enfants, des familles, c’est sale, Amin raconte que c’est comme si sa vie s’était arrêtée (et on leur donne le choix de rester pourrir ici ou de rentrer en Russie). Les Russes vont vouloir les renvoyer en Afghanistan, mais avec de l’argent ils vont pouvoir rester. La mère d’Amin commence à tousser, il explique qu’elle devenait bizarre, mal du pays. Amin ose sortir de ‘appartement et découvre les premiers McDonad de Moscou (ils se font capturer par la police qui veulent leur argent, et comme ils n’en ont pas ils prennent la montre). Ils sont mis dans le véhicule de la police, il y a une fille à l’intérieur, et on comprend que les policiers vont la violer. Amin souffre de ne pas avoir pu agir. La mère tousse de plus en plus. Ils décident de faire partir Amin d’abord, il ne peut y avoir qu’une personne qui part parce que c’est trop cher. Il reçoit un faux passeport et on lui dit qu’il ne faut pas qu’il parle de sa famille, qu’il dise qu’ils sont tous morts. Il prend un vol pour Istamboul. Le garçon avec qui il faisait le trajet va partir en direction de Zurich quand Amin ira à Copenhague (lui qui voulait aller en Suède se retrouve au Danemark). Amin ne se rappelle pas du nom du jeune. Arrivé à Copenhague, il ne sait pas quoi faire, il suit un groupe de personne, déchire son passeport. Et il va être pris en charge par les autorités, il ment en disant qu’il a vu sa famille se faire tuer. Et c’est l’histoire qu’il a racontée à tout le monde depuis qu’il est au Danemark. Quand Amin parvient à atteindre son frère par téléphone, il lui demande de continuer de dire que sa famille est morte, de garder le secret. Il exprime comme cela a été difficile pour lui de dissimuler la vérité. On le voit dire demander d’avoir des médicaments parce qu’il aimerait guérir d’apprécier les hommes. Il craint être rejeté de sa famille, parce qu’il aime les hommes, il n’ose pas avouer, puis à force de l’entendre dire qu’il lui faudrait une fille, il leur dit qu’il n’est pas attiré par elles. Le grand frère lui demande de venir avec, il l’amène dans un bar gay, et lui dit de s’amuser, qu’ils l’ont toujours su.

Malsain

La famille n’a pas assez d’argent que pour payer le passage des sœurs, on les voit partir avec des trafiquants de clandestins (on apprend qu’elles ont fait le passage en container sur un navire marchand d’où ils ne pouvaient pas sortir). Le frère va informer la famille (et c’est à travers un extrait de téléjournal que l’on apprend la souffrance des filles, elles sont vivantes, mais traumatisées). On comprend que Amin ne parle plus à sa famille, il a fait comme s’ils étaient tous morts.

VOCABULAIRE

Classique.

Un film pensé pour les adultes, qui ose parler des réfugiés et de ce qu’ils peuvent vivre. Il y a des moments durs, visible dès 13 ans, et c’est mieux d’accompagner l’enfant face à ces images qui vont certainement le faire réfléchir, mais qui peuvent aussi le toucher (on ne montre pas vraiment des images dures, entre abus et maltraitance ce que vivent les réfugiés mérite d’être raconté et découvert).

Ce que disent les autres : En Suisse l’âge légal est 14 ans. Filmages le présente ainsi « Cette véritable histoire d’un réfugié montre sans détour à quoi peut ressembler le parcours de tous les autres avec son cortège d’humiliations, de corruption et de mensonges. La question de l’homosexualité est également évoquée avec finesse et humanité. Le travail graphique permet de montrer ce qui n’a pas pu être filmé. A noter des moments déprimants et oppressants sur fond de violence permanente, tant physique que psychologique.« .

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