Fantômas est un film de 1964 avec Louis de Funès et Jean Marais. Après une petite introduction, un long générique avec voitures. Le rythme est plutôt lent (seul de Funès crée de l’agitation). Parfois des images avec petits effets d’accélération pour créer du comique (ou un faux effet de vitesse). Les effets spéciaux sont aujourd’hui plutôt risibles, fond vert, différentes coupures visibles, mannequin sur moto (on fait croire à des effets de masques quand on voit bien que ce sont des maquillages sur les acteurs). Certaines cascades semblent difficiles à réaliser (et ce n’est pas de la synthèse).
MESSAGES
Combattre le crime
Il ne faut pas laisser impunis ceux qui volent. Loi. On se moque un peu des policiers, mais on nous renvoie quand même qu’ils doivent être présents pour bien faire le travail.
Force
Le héros de l’histoire est un journaliste qui ne se laisse pas faire, il est intelligent, beau et se débarrasse de deux sbires quand il est aux mains de Fantomas. L’exemple du vrai homme qui ne se laisse pas faire et qui ose se battre contre un vilain. Persévérance. On voit les héros ne pas abandonner leur poursuite contre le méchant.
Vol
On critique Fantomas qui se permet de voler des choses devant la police (même si le personnage a presque un certain charisme) (il y a des vols qui sont acceptés, quand Fandor assomme un policier pour lui voler sa moto pour poursuivre Fantomas, puis qu’il prend la voiture sportive d’une femme dans une station essence). Richesse. On nous montre ce qui peut intéresser les voleurs, ici plus spécifiquement les diamants.
Presse
Le héros est journaliste, il n’hésite pas à faire un faux reportage pour créer des ventes pour son journal (on le sentait frustré de ne pas avoir de véritables informations, croyant même que ce personnage n’existait pas). Son patron se montre tout content de ce type d’article. On nous montre une conférence de presse.
Couple
On nous montre une relation où c’est surtout l’homme qui décide, qui a l’autorité. Différence d’âge. On voit bien que le journaliste est plus vieux que la photographe (Jean Marais a 51 ans et Mylène Demongeot a 29 ans).
Dénigrement des femmes
L’humour est souvent dénigrant envers les femmes. Le « héros » renvoie à sa copine qu’elle doit se taire et qu’elle doit s’occuper de ses affaires. On peut l’entendre lui renvoyer « Il y a des moments où je me demande ce qui m’a intéressé en toi » (juste parce qu’elle ose le contredire). Fandor qui renvoie que c’est bien la première fois que la jalousie d’une femme lui sauve la vie. Hélène qui fait souvent une tête idiote ou sexy ou qui montre qu’elle a bien peur en s’accrochant à son homme. Apparence. Ce qui fait l’intérêt des femmes, c’est surtout leur beauté. Il y a des passages où on voit bien les seins sous les habits de Hélène. Femme-objet. Elles servent à mettre en valeur les bijoux (elles sont « nos plus belles créatures« ). Et quand Hélène apporte un hélicoptère aux deux héros, ils la mettent dehors et la laissent seule sur une plage parce qu’il n’y a pas assez de place dans l’appareil.
Abus
Sous couvert d’humour, on peut nous montrer des choses qui ne sont plus acceptables. Fantomas est tout intéressé d’avoir une liaison avec la belle amie du journaliste lorsqu’il se fait passer pour lui. Un policier regarde des filles par le trou d’une serrure, son chef le chasse et va lui-même ouvrir la porte et fera une tête de pervers.
Historique
Le film n’était pas spécialement pensé pour cela, mais on voit une vieille France sans aucune personne de couleur, avec des gens qui regardent la télévision dans les vitrines. Les habits, les coupes de cheveux, tout cela a bien changé.
Emprise
Le personnage de Fantomas exerce une certaine emprise sur le spectateur, on peut même être content qu’il échappe aux héros. Identité secrète. Une des fascinations pour le personnage provient du fait que l’on ne voit pas son véritable visage et qu’il peut en changer facilement avec des masques réalistes.
SCÈNES DIFFICILES
Mises en danger
Des personnes qui regardent la police à la télévision vont s’enfuir quand une grenade est lancée, cela explose et détruit tout. Explosion dans le journal, et le journaliste Jérôme Fandor, le commissaire Paul Juve et le directeur du journal se retrouvent à l’hôpital. Juve se retrouve suspendu à un fil de grue, il est très haut. Utilisation d’arme et d’une grenade fumigène contre la police. Lady Maud Beltham a libéré le journaliste et son amie, mais elle a saboté la voiture et ils se retrouvent à descendre une route en pleine vitesse, risque d’accident, en plus Hélène s’accroche souvent à Fandor. Un policier les suit en moto vu leur vitesse. La voiture passe entre deux camions et perd une grande partie de la carrosserie. La voiture passe le barrage de police, qui leur tire dessus, ils sont suivis par trois motards, on verra comme les gardiens de la loi vont être malmenés par le conducteur, utilisation d’huile pour les faire glisser, il y en a un qui finit dans le fossé, échange de tirs à la mitraillette et surtout un qui va se faire écraser par sa propre moto (on voit bien la scène et le cadavre de l’homme au sol). Fantomas saute sur un train en marche, les autres le suivent et on voit une poursuite sur les wagons. Fandor tente de descendre de l’hélicoptère jusque dans le bateau, mais il finit par tomber dans l’eau. Juve veut entrer dans le sous-marin, mais il commence à descendre et le commissaire crie qu’il ne sait pas nager.
Malaise
On ne verra jamais le véritable visage de Fantomas et son masque peut être impressionnant pour un petit. Un homme achète beaucoup de diamants et fait un chèque, il part et le chèque est un faux, l’encre s’enlève et la signature de Fantomas apparaît. Musique tendue, dans un cimetière on voit un Fantomas entre les tombes. De nuit, avec une musique tendue, on découvre un clochard qui est en fait le commissaire (il se fera ensuite embarquer par deux policiers qui ne le reconnaissent pas). Une carte de Fantomas se trouve au domicile du journaliste, puis il entend au téléphone que Fantomas va venir le chercher, ça le fait rire, mais quelques secondes plus tard il est frappé derrière la tête et tombe dans les pommes. Il se retrouve sur une chaise, dans le repère de Fantomas (avec effet d’orgue et porte secrète qui s’ouvre et Fantomas apparaît). Il gifle le journaliste avec son journal, car il n’est pas content de l’article qui a été écrit sur lui, puis ses sbires viennent le frapper, échanges de coups. Il dit être plus joyeux que ce qui a été écrit, même s’il dit tuer des gens) (il se sent ridiculiser et veut utiliser la presse pour réparer cela) (il lui impose d’avouer avoir écrit un faux article, sinon il subira les pires des tortures) (il a seulement 48 heures). Il lui pose un engin sur le corps, et Fandor se retrouve avec la lettre F tatoué sur le corps. Gros coups à la porte, quand Fandor demande qui c’est, on lui répond Fantomas, alors il renvoie qu’il a encore 48 heures (sauf que c’était la police et que le commissaire Juve le considère maintenant lui comme suspect allié de Fantomas, il est arrêté). Juve sort du commissariat deux jours plus tard, et il découvre un article qui dénigre Fantomas dans le journal, il prend un taxi et est maintenu à l’intérieur par des barres, il est emmené au repère de Fantomas (il n’a pas rempli son contrat, on craint qu’il ait des problèmes). On ne comprend pas vraiment pourquoi il veut le cerveau du journaliste. Fantomas renvoie qu’il réussit toujours ce qu’il entreprend. On apprend qu’il a participé au meurtre du mari de la jolie femme qui bosse avec lui. Fantomas veut détruire la réputation du journaliste, commettre des méfaits sous ses traits. Il le menace en lui disant qu’il y a des hommes qui vont l’empêcher de partir, et qu’il y a des cellules photoélectriques. Hélène se fait kidnapper. Pour mettre en avant des bijoux, on prépare des demoiselles pour qu’elles portent les diamants (femmes-objets), quand elles se changent, un policier les mate. Le commissaire Juve trouve une personne louche, on le voit s’imaginer sans poils, en différentes coiffures, on craint qu’il agisse n’importe comment. Fantomas arrive et parvient à injecter un gaz qui endort ceux qui surveillent les diamants. Les bijoux sont volés. Poursuite pas vraiment vertigineuse sur les toits de Paris, et Fantomas enlève son masque quand il parvient à s’enfuit, et Juve voit que c’est Fandor. Fantomas a des vues sur la jolie amie de Fandor (et celui-ci transfère ce qu’il dit à celle avec qui il est actuellement, elle entend qu’il veut lui cacher cette liaison). Fantomas veut maintenant faire croire que c’est Juve qui se cache sous ses traits, il commet diverses malversations et finalement le commissaire est accusé. Le commissaire entend des coups de feu de nuit chez lui, il se lève avec une arme dans la main. Le commissaire est accusé par un de ses subordonnés d’être Fantomas, et comme les résultats des empreintes le condamnent, il se dit lui-même qu’il doit être coupable. Jérome Fandor et le commissaire Juve se retrouvent les deux en prison, un vieux gardien les libère (et leur renvoie que la guillotine est démodée, qu’il est content d’avoir maintenant deux cerveaux) (on n’avance pas plus sur cette question, le robot ne sera pas dans ce film). Fantomas s’enfuit avec la moto de l’homme mort. Les deux héros se font libérer par le dernier policier et le frappent pour lui prendre sa moto et poursuivre le méchant. Fandor vole la voiture à une femme. Fantomas parvient à s’enfuir en prenant un bateau qui l’attendait au bord de l’eau. Quand l’hélicoptère arrive avec Hélène à son bord, elle embrasse longuement Fandor plutôt que d’aller à la poursuite du malfrat (et elle est laissée seule sur la plage parce qu’il n’y a pas assez de place dans l’hélicoptère). Fantomas s’échappe en sous-marin, laissant les héros dans un petit bateau pneumatique risible.
Moquerie de la loi
Le commissaire, rôle que joue Louis de Funès, est plutôt montré comme un personnage nerveux, criard, qui n’arrive pas à ses fins et tombe dans tous les pièges de Fantomas, il critique facilement son adjoint. On peut voir un policier reluquer à travers la serrure des femmes qui se changent.
Santé
Cigarette. Énormément de personnes fument (et à l’intérieur des lieux publics, dans leur travail). On verra même bien le paquet de cigarettes avec la maque à l’écran.
Jeu d’argent
Une scène avec un casino où les gens dépensent de l’argent.
VOCABULAIRE
Classique, petites vulgarités (le petit trou du cul, imbécile, foutez-moi la paix, abruti, on se fout de moi, saligaud, le salaud). Il y a des passages où il faut lire le journal que l’on montre à l’écran.
Une comédie policière qui tire son comique de la prestation de Louis de Funes. On se moque de la police, on met en avant un journaliste imbu de lui-même et un Fantomas encore plus centré sur lui-même. Les femmes ne sont que des objets que l’on utilise. En dehors de ces valeurs d’époque, le film peut être vu par les enfants dès 7 ans, histoire de comprendre l’histoire (on joue avec les déguisements pour faire porter aux autres de mauvais agissements). Le scénario est parfois risible, surtout dans la fin du film, où on nous propose des concours de circonstances magiques (en hélicoptère Hélène retrouve la voiture de Fantomas comme si la France était un petit mouchoir de poche ou quand elle arrive avec un bateau pneumatique sauver les héros dans les dernières secondes du film (elle qui avait été abandonnée sur la plage il y a quelques minutes de cela). Fantomas, en dehors de voler des bijoux, semble avoir un projet de cerveaux à mettre dans un robot, mais cela reste un projet (faudra voir les films suivant pour cela).
Ce que nous disent les autres : ici une présentation du film.