Fantasia est un film de 1940 constitué de différents courts-métrages musicaux (Toccata et Fugue en ré mineur – Casse-noisette – L’Apprenti sorcier – Le Sacre du printemps – La Symphonie pastorale – La Danse des heures – Une nuit sur le Mont Chauve / Ave Maria).
MESSAGES
Éducation musicale
Lier le visuel au sonore. On va parler de musique narrative qui raconte une histoire, de musique illustrative qui brosse des tableaux ou d’une musique qui n’existe que pour elle-même. Répertoire classique avec orchestre que l’on entrevoit entre les morceaux. On nous parle de la piste sonore, avec un son harmonieux qui donne une belle image. Une suite d’instruments crée différentes formes sur la piste sonore.
TOCCATA ET FUGUE EN RE MINEUR de Jean-Sébastien Bach
Découverte. On peut reconnaître des instruments uniquement avec leurs ombres ou des parties (corde, archet). Poésie. Approche de l’abstraction (la musique qui n’existe que pour elle-même).
CASSE-NOISETTE de Piotr Illyitch Tchaïkovski
Ode à la nature. Avec fée et nature qui se met en mouvement, à la rencontre des quatre-saisons. Danses exotiques ou classiques.
L’APPRENTI SORCIER de Paul Dukas
Obéissance à l’adulte. Une morale qui nous explique tous les problèmes que l’on risque si l’on ne fait pas bien les choses. Orgueil. Importance de l’apprentissage, il faut savoir contrôler les choses avant de s’en servir, accepter les basses besognes avant d’accéder au savoir du maître. Vol. Il ne faut pas voler, s’approprier le bien des autres peut nous causer des problèmes. Réparation. Quand on a fait une bêtise, il faut l’assumer.
LE SACRE DU PRINTEMPS de Stravinsky
Évolution. Naissance de la vie sur notre planète. Vie primitive, du rien aux dinosaures, en passant par l’unicellulaire et l’environnement qui peut se déchaîner. Découverte.
LA SYMPHONIE PASTORALE de Beethoven
Religion. Les Dieux de la mythologie Grecque, mais dans une version mignonnes petites licornes et satyres et des jeux qui seront perturbés par un Dieu qui envoie sa foudre quand bon lui semble. Protection du parent. Séduction des demoiselles qui par leurs mouvements et leurs beautés attirent les mâles. Histoire. On tente de dévoiler ce que nous sommes (amours adolescents, joie de la famille, et difficulté de la vie, mais c’est perçu avec la vision de l’époque (1940)).
LA DANSE DES HEURES de Amilcar Poncielli
Danse. Avec l’idée que tout le monde peut danser, on se moque sympathiquement de la danse classique, des allures de diva. Séduction. La femme doit se faire belle, même si elle peut être un peu risible comme une hippopotame et l’homme crocodile est dans une posture dominante. Beaucoup d’animaux.
UNE NUIT SUR LE MONT CHAUVE de Modeste Moussorgski / AVE MARIA de Franz Schubert
Le bien triomphe du mal. Quand le démon entend les cloches sonner, ils partent (les cloches, c’est soit une représentation de Dieu, soit du jour qui arrive).
SCÈNES DIFFICILES
Émotion forte
La musique classique qui résonne avec les dessins animés est émotionnellement forte, leur écoute peut impressionner. On recherche la synesthésie (associer son et image), sans y mettre toujours un contenu narratif, les 10 premières minutes sont assez expérimentales.
TOCCATA ET FUGUE EN RE MINEUR. Étrange début. On voit le chef d’orchestre et ses musiciens en ombres chinoises ou avec des effets de lumières. Puis l’animation reste tout aussi étrange. La musique peut stresser.
CASSE-NOISETTE. Visuel effrayant. Eaux sombres, on ne voit que les yeux d’un poisson, on le voit avoir peur de quelque chose que l’on ne voit pas.
L’APPRENTI SORCIER. Angoisse de noyade. Les malheurs de Mickey dans l’apprenti sorcier peuvent effrayer les plus jeunes. Effets parfois sombres. Le magicien sorcier fait apparaître quelque chose d’étrange depuis son chaudron. Il y a un crâne visible dans la pièce. Perte de maîtrise. Mickey se sent dépassé. Bêtise et avoir peur d’être grondé. La musique peut stresser.
LE SACRE DU PRINTEMPS. Visuel effrayant. Musicalement assez angoissant, des images de dinosaures (surtout le T-Rex) sont effrayantes. La musique peut être stressante et créer des effets sur l’environnement (lave, flots déchaînés).
LA SYMPHONIE PASTORALE. Tension. Ciel en colère, pluie et orage, avec l’apparition de Zeus dans un moment sombre où il va utiliser sa foudre, contraste assez fort avec les petits amusements du début du court-métrage.
LA DANSE DES HEURES. Tension. Apparition des crocodiles que l’on perçoit un moment comme des garçons menaçants.
UNE NUIT SUR LE MONT CHAUVE / AVE MARIA. Apparence effrayante. Musique stressante. Démon Tchernobog, yeux jaunes, ailes démoniaques, qui s’en prend à un village, on voit des fantômes squelettes qui sortent de la terre. Dans un cimetière sombre. Agressivité. Sortes d’attaques d’esprits qui s’approchent du démon, on le voit jeter au feu des personnages diaboliques, êtres difformes. Il transforme de jolies danseuses en de petits monstres qu’il finit par étreindre et de nouveau transformer. Quelques instants où différents esprits foncent contre le spectateur, dont des harpies aux torses nus.
VOCABULAIRE
Les courts-métrages n’ont pas de paroles, il n’y a que le narrateur qui introduit les morceaux. La musique peut être stressante.
Un film audacieux, qui donne envie d’être partagé avec ses enfants. Il s’agit peut-être de choisir entre les courts métrages si vous avez des petits, ils sont vraiment d’intensités différentes et certains ne sont pas pensés pour eux. Toccata et fugue en ré mineur (2 – 5 ans) – Casse-noisette (3 – 4 ans) – L’apprenti sorcier (6 – 7 ans) – Le sacre du printemps (7 – 9 ans) – La symphonie pastorale (5 – 6 ans) – La danse des heures (3 – 4 ans) Une nuit sur le Mont Chauve / Ave Maria (8 – 9 ans).
Il existe un Fantasia 2000.
Ce que disent les autres. Extrait de « Psychanalyse des dessins animé » de Geneviève Djénati « Age conseillé, à partir de 7 ans surtout pour les mélomanes. Contenu latent: le rythme, les symboles, la féerie de la musique et les représentations visuelles liées à la perception sonore constituent l’essentiel de ce qui est transmis dans ces deux films. Ils sont essentiellement esthétiques et pédagogies et sont destinés à favoriser la créativité des spectateurs.. Notre avis : principalement utilisé dans les établissements scolaires, ce film peut aussi favoriser la circulation de l’imaginaire familial en stimulant les productions graphiques et gestuelles de chacun des membres de la famille. »