Crin-Blanc est un film de 1953 en noir et blanc. Rythme plutôt lent, même s’il y a beaucoup de courses poursuites. Très peu de dialogue, un narrateur nous explique parfois ce qui se passe. Effet de rêve.

MESSAGES

Cheval

Un film qui met en avant cet animal. On verra quelques images de poulains. Combat pour rester le chef de la horde. Nature. Beaux paysages sans béton. Bord de mer en Camargue.

Altruisme

Un petit garçon gentil, qui nourrit sa famille, et même un flamand rose. Il apporte une tortue à son petit frère. Il apporte le chapeau au gardian. Il prend soin du cheval blessé, n’hésite à pas à aller le sauver au milieu des flammes.

Persévérance

C’est en montrant sa ténacité, en ne lâchant pas la corde qui le reliait au cheval, malgré être trainé longtemps, que Crin Blanc va accepter ce petit bout d’homme. En étant persévérant, en osant se mettre en danger, on finit par obtenir ce que l’on veut.

Courage

Folco ose se mettre en danger pour arriver à ses fins (que cela soit en tenant longtemps la corde, ou en allant sauver le cheval des flammes).

Force du faible

Le fait que Folco puisse monter Crin Blanc le revalorise. Pour un pauvre, l’idée de posséder un cheval, c’est merveilleux. Le cheval est la plus belle conquête de l’homme.

Apprivoiser

On ne peut pas espérer dominer un animal, il faut l’apprivoiser. Folco va se montrer protecteur, va tenter parfois la manière forte, mais cela ne fonctionne pas bien, c’est lorsque l’autre est d’accord que c’est possible de l’approcher ou de le monter.

Liberté

On nous montre des chevaux sauvages, en liberté en Camargue. Le chef est une bête magnifique qui ne se laisse pas dompter.

Confiance

Le petit garçon parvient à monter Crin Blanc qui lui fera confiance pour qu’il le mette hors de portée des flammes. Le petit garçon fera lui aussi confiance au cheval qui saute dans l’eau, mais on n’est pas certain que cela lui sauvera la vie.

Pauvreté

On nous montre un jeune garçon qui vit avec peu de moyen. C’est lui qui trouve à manger, poisson ou lapin, il est pêcheur. Ses habits sont à moitié en haillon.

Différence de classe

On voit bien qu’il est plus pauvre que ceux qui sont à cheval. Leur chef se moque de lui, ne lui dit même pas merci quand il lui ramène son chapeau. L’enfant va tenter de monter d’une classe en montant sur un cheval (mais cela ne va pas vraiment lui réussir, finalement autant rester où l’on est et vivant que tenter autre chose).

Poésie

Le fait que le film comporte peu de dialogue, avec un rythme plutôt lent, des plans de caméra et une nature bien utilisée, cela crée un rendu bien poétique.

Mort

On nous montre un mignon petit lapin, et si Folco met autant d’énergie pour le courser, c’est pour le manger, on le verra un peu plus tard en rôti. La mort la plus interpellante du film sera celle des deux héros, qui voulant échapper à leur poursuivant vont se jeter dans le Rhône et disparaître en mer. La phrase finale Crin Blanc l’emporta dans un pays merveilleux où les chevaux et les hommes sont toujours amis, ne laisse peu de chance de survie, c’est direction le Paradis. Montrer un gentil jeune garçon et un bel animal sauvage mourir ainsi est plutôt violent, heureusement les images préservent le spectateur.

Protection des animaux

On ne peut que critiquer ceux qui veulent s’approprier les animaux, que ne leur laisse pas la liberté. Mais finalement même Folco va vouloir de Crin Blanc, nous ne sommes pas encore dans l’idée de laisser cette espèce tranquillement en liberté dans leur milieu naturel.

Vie après la mort

La phrase du narrateur nous laisse soit entrevoir que ceux qui meurent en étant aussi gentils que Crin Blanc et Folco finissent ensemble dans un monde d’amour. Soit que même si on se fait avoir dans ce monde de brute, il faut toujours garder espoir, on peut nous même y parvenir si on a plus de chances que Folco. Espoir.

Leader

On nous montre comme on doit parfois se battre fort pour montrer que l’on veut rester le chef.

Exploitation

Les hommes n’hésitent pas à s’emparer des chevaux, on nous les montre plutôt dominants et n’acceptant pas de perdre la face. Le monde des adultes n’est pas un monde de gentils comme celui des enfants ou des vieillards.

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger.

Folco maintient la corde et se fait tirer par Crin Blanc très longtemps, il est au sol et traverse de l’herbe, de la boue, on a mal pour lui. Crin Blanc suit sa horde, mais elle l’amène de nouveau dans un enclos, il va se battre avec celui qui a pris sa place, c’est bien violent, avec des coups de sabot et surtout des morsures, cela ne semble pas du chiqué, on voit du sang sur les animaux. Le marais brule et Crin Blanc est au milieu des flammes, Folco n’hésite pas à y entrer pour le sauver. Pour échapper à ses poursuivants, Crin Blanc saute dans le fleuve, on entend bien le cri de Folco et on voit son visage plein d’angoisse, les gardians le supplie de revenir, ils disent qu’ils vont périr noyé dans le courant, mais les deux amis continuent, et disparaissent dans les vagues (certainement morts).

Malaise

Des hommes mettent de l’énergie à amener un cheval dans un enclos. Ils lui mettent une bride et tentent de le maintenir, mais il ne se laisse pas faire et la confrontation est plutôt brutale, avec cette corde toujours tendue. Après avoir pu fuir, il va continuer d’être traqué par les hommes, il va réussir à faire chuter leur chef, s’il semble abandonner le combat dans un premier temps, il va continuer de le rechercher durant tout le film. Folco tente de monter Crin Blanc, mais celui ne veut pas, le garçon tombe à terre et le cheval s’enfuit, il est coursé par les gardians qui perdent sa trace dans de hautes herbes, et la seule solution pour le retrouver sera de tout bruler le marais, on les voit mette leur menace à exécution. Pendant que Folco recherche le lapin, on réalise que les hommes ont retrouvé leur trace, le jeune garçon tente de leur échapper, longue course poursuite.

Tristesse

On voit Folco triste quand le cheval qu’il avait réussi à ramener chez lui démonte en peu de temps son attache pour suivre les siens.

VOCABULAIRE

Très peu de paroles.

Même si les hommes ne laissent pas vraiment de répits aux chevaux et que la fin semble plutôt aller vers la mort de Crin Blanc et du jeune garçon, ce film lent et poétique semble être visible par des enfants, mais c’est certainement la fin qui est le plus problématique, les deux héros, un gentils garçon et un magnifique cheval finissent noyés. Heureusement, pour ceux qui veulent espérer que les deux héros ne périssent pas, ils peuvent se raccrocher à la phrase du narrateur. Difficile sinon d’imposer l’inéluctable, c’est quand même un film trop triste. Difficile d’oser véritablement une morale, on laisse espérer à Folco qu’un jour ce cheval pourra lui appartenir, mais il a lui-même bien conscience que ce n’est pas vrai, il fuit les gardians qui lui avaient promis l’animal, et son rêve l’amènera à la mort (les adultes ne font pas de cadeaux). Vu le rythme et le sujet, certains enfants d’aujourd’hui risquent de peiner à voir ce film.

Partager cette page :

 

Vous pouvez nous soutenir sur Tipeee !