Aya et la sorcière est un film d’animation japonais en images de synthèse sorti en 2020. L’introduction nous présente une scène qui montre l’héroïne encore bébé et encore avec sa mère, puis après le générique et une ellipse, Aya a 10 ans. Le rythme est plutôt tranquille même si certaines images veulent provoquer une sensation de vitesse ou de stress. L’histoire semble se terminer rapidement, il y a une sorte d’épilogue dessiné durant le générique, mais il n’amène rien de plus.
MESSAGES
Place de l’enfant dans la famille
Un film qui nous montre comment un enfant prend sa place dans la famille. On voit que les adultes peuvent se faire influencer et finir avec un enfant roi à la maison. On voit aussi comme l’enfant n’a pas accès à tout (ici on sait qui est la mère d’Aya, ce qui lui reste caché même à la fin du film). Tension. Un système où le père adoptif doit calmer les tensions qu’il peut y avoir entre la mère adoptive et Aya, faire en sorte que la femme permette à la petite de se former, de grandir. En échange de cela on voit comme Aya devient plus sage et sympathique (même si c’est pour finalement faire ce qu’elle veut). Tranquillité. On voit comme le père de la famille a besoin de clame et n’apprécie pas tout ce qui le dérange. C’est plutôt la femme qui s’occupe de l’enfant. Les enfants doivent aller à l’école, comme cela ils sont moins dérangeants à la maison.
Famille
Adoption. On nous montre ici comme une enfant peut se débrouiller sans son parent. Protection parentale. Étrange manière de protéger son enfant que de devoir l’abandonner à un orphelinat parce que l’on est pourchassé par 12 sorcières. C’est pourtant le destin d’Aya que de devoir se débrouiller sans maman. La directrice de l’orphelinat aura été une mère de substitution, on voit qu’elle est bien appréciée de la petite. À la fin du film, Aya aura réussi à se faire apprécier de sa nouvelle famille, elle a trouvé une place qui lui plait (on la voit comme une sorte d’enfant roi). Origine. Il y a des choses qui échappent à l’enfant, comme ce qui existait avant lui (ici on voit la mère d’Aya quand elle était une rock star) (autant dire qu’Aya qui ne connait même pas sa mère n’a pas conscience de cette période).
Manipulation
Aya a besoin de pouvoir contrôler son monde (on voit comme en faisant la gentille elle s’est mise le cuisinier et la directrice dans la poche), et cela devient compliqué pour elle lorsqu’elle est adoptée par une sorcière qui ne se laisse pas influencer. Elle parvient à faire en sorte de liguer les personnes les unes contre les autres à son avantage et d’obtenir finalement ce qu’elle veut en se faisant apprécier. On montre cela comme positif, mais on voit bien que c’est de la manipulation.
Exploitation
On critique ceux qui exploitent les enfants et les considèrent justes comme des esclaves. Menace. Pour garder l’autre sous sa coupe, on peut lui faire croire qu’il obtiendra quelque chose en échange (ici faire croire qu’on apprendra la magie). On menacer de quelque chose de terrible (comme être mangé par des vers).
Sorcière
Des femmes qui ont le pouvoir de créer différents philtres. Chat. Le classique chat noir fait partie de la maison, on le voit apprécier Aya, aller dormir sur ses genoux.
Magie
La magie existe, il faut suivre des recettes, mélanger des ingrédients et parfois avoir un familier à côté (comme un chat noir) et réciter quelque chose parce que les mots cela lie tout cela. Mandrake parvient à traverser des murs.
Travail
L’adoption de Aya est en fait le début du travail, avec une sorcière qui l’a voulu après d’elle surtout pour l’aider à faire ses potions. La petite se retrouve à être sous les ordres d’une femme qui lui fait faire des tâches ingrates, elle qui aimerait tout de suite apprendre la magie, mais elle est cantonnées à apporter des ingrédients, laver, couper, piler. Il y a des clients qui recherchent certains types de sorts (ceux que fait la femme sont plutôt futiles). Importance du travail bien fait, on voit que la femme livre des choses qu’elle va jusqu’à bien emballer.
Foyer
Aya se sentait bien dans son orphelinat, elle avait trouvé un ami, et ils avaient trouvé le moyen de rester toujours ensemble et que des parents ne les adoptent pas. Par contre, chez la sorcière, c’est moins accueillant, les pièces bougent, la petite fille n’est pas libre, elle ne se sent pas chez elle, elle a juste la salle de bain qui est son lieu à elle.
Artistique
On revalorise ceux qui créent. Musique. La mère d’Aya ainsi que la femme et l’homme qui l’ont adopté sont en fait des membres d’un ancien groupe de musique (on voit comme cela peut être mal vécu une séparation d’un groupe). On voit comme ce type de musique rock peut être entrainant. On voit comme Aya est intéressée de savoir que Mandrak étant un rock-star. Lecture. Mandrak se met à écrire, mais il n’est pas bon, c’est Aya qui lui donne des coups de mains et qui fera en sorte que son dernier libre soit un succès. Littérature. Ce film a été inspiré d’un livre de Diana Wynne Jones. Dessin. Aya apprécie dessiner en écoutant de la musique.
Colère
On nous montre comme un homme peut ne pas maitriser ses émotions, surtout ses colères où il devient tout rouge, menaçant et fait peur. Agressivité.
Stérotype de genre
Dans la famille des « méchants », l’homme ne fait rien que lire le journal, décider de la composition du repas et écrire un livre, c’est un oisif qui se met facilement en colère. La sorcière doit travailler toute la journée (et finalement utiliser Aya pour l’aider dans ses tâches). C’est la femme qui s’occupe de l’enfant, l’homme est là pour poser le cadre et faire en sorte que la vie soit tranquille pour lui.
Mensonge
La sorcière a fait croire qu’elle allait apprendre la magie à Aya et en échange elle doit l’aider dans les tâches à faire (mais le méchante femme n’avait jamais eu l’intention de lui apprendre quoi que ce soit).
Force du faible
Même si ce n’est pas toujours facile pour un enfant, on nous montre qu’il a ses propres armes pour être fort. Persévérance. Aya a de la suite dans les idées.
SCÈNES DIFFICILES
Mises en danger
Une femme en moto se fait poursuivre par une 2CV, elle tente de leur échapper en se mettant en danger en passant entre des voitures, et risque d’être finalement atteinte par le véhicule qui transforme son capot, on voit des espèces des choses grouillantes qui vont l’atteindre, mais la femme transforme une de ses mèches de cheveux en vers de terre qu’elle jette contre ses poursuivants. Aya qui n’a pas l’habitude de la ville risque de se faire écraser par un gros camion. Mandrake s’énerve, il a des étincelles dans les yeux. Mandrake géant apparait dans la chambre d’Aya, sa jambe est énorme, en feu, il n’est pas content des vers qu’il a découverts chez lui, il veut s’en prendre à la sorcière, Aya est cachée sous le lit, elle entend la femme dire qu’elle n’est pas responsable, elle revient la chercher sous le lit, elle est fâchée, Mandrake la suit.
Malaise
Un nourrisson est abandonné devant un orphelinat par sa mère qui est poursuivie par des sorcières, le bébé pleure tout seul devant la porte. Deux enfants montent de nuit sur les toits, durant la montée de la tour, Aya fait peur à Custard en lui parlant d’une histoire de tête coupée. La directrice n’est pas contente que les enfants soient sortis déguisés en fantôme la nuit, elle allait les gronder, mais Aya parvient à lui faire changer d’avis en la manipulant. Des parents viennent choisir des bébés, puis on en verra deux qui viennent regarder les plus grands, ils sont louches et moches et vont s’intéresser à Aya, malgré qu’elle ne veuille pas être adoptée. La porte du jardin se referme toute seule. La sorcière n’accueille pas très bien la petite à la maison, on la voit jeter ses affaires négligemment dans une chambre. On comprend que la femme voulait juste une servante pour l’aider et pas adopter un enfant. C’est très sale dans la cuisine de la sorcière et ça sent mauvais et la petite doit toujours aider à nettoyer. La sorcière prévient qu’elle ne doit pas déranger Mandrake, car sinon il risque de se mettre fort en colère. De nuit, Aya entre dans une grande salle bibliothèque, des petits démons lui font tomber des livres dessus. Elle découvre une salle qui sent très mauvais et qui amène à une sorte de crypte où se trouve la 2CV qui poursuivait sa mère au début du film. Elle réalise que les portes bougent, et elle n’arrive pas à ouvrir la fenêtre, elle se sent prise au piège. La petite fille est exploitée. Les plantes empêchent Aya de partir, elle se fait retenir par des lianes, les démons de Mandrake surveillent toutes les entrées. La petite est frustrée, elle avait autrefois de l’influence, mais aujourd’hui c’est fini. La porte s’ouvre toute seule, on craint un problème arriver dans la chambre d’Aya. Aya est fatiguée de travailler. Sorte de gros yeux rouges sur le mur qui n’impressionnent même pas tant Aya que cela, elle est beaucoup plus étonnée lorsque le chat lui parle. Aya, soutenue par le chat, va tenter en pleine nuit de faire une potion, mais elle n’a pas la formule et c’est l’animal qui doit tenter de la lui dire, le mélange fait des étincelles (et le chat va ensuite avouer qu’il a un peu inventé le texte, on ne sait pas vraiment si la protection contre la magie que voulait faire la petite fille va fonctionner). Ils doivent s’étaler la mixture, c’est un peu beurk. L’eau du toit tombe sur Aya, elle en a assez d’être considérée comme une esclave, elle se plaint et Bella Yaga se fâche, louche, lui donne une claque et lui dit franchement qu’elle ne va jamais lui apprendre la magie. Aya est traitée de fainéante, elle doit toujours nettoyer. La sorcière peut sortir de la maison en faisant apparaitre la porte de sortie. Pour préparer un sort, Aya a besoin d’un cheveu de la sorcière, elle veut lui greffer des bras supplémentaires. Mandrake semble fâché, mais il lui donne des gâteaux. Aya doit cacher la poupée vaudou pour que la sorcière ne la retrouve pas. Aya est punie dans sa chambre. Aya est embêtée de ne pas trouver de cheveux, elle fait un trou dans le mur, une sorte de poussière tombe sur son visage, elle regarde à travers le trou et découvre et la chambre de Mandrake (c’est étrange parce qu’elle retrouve le trou à la bonne place, dans la salle de bain, les chambres de la maison bougent étrangement). Tension où Mandrake n’est pas content de la cuisine d’Aya, mais la petite arrive à faire accuser la sorcière qui ne lui a pas appris la recette. Le sort de la petite fonctionne, la sorcière se retrouve avec un bras supplémentaire sur le front et les fesses, Aya rigole bien, mais la sorcière est furieuse et la renvoie dans sa chambre où elle va envoyer un gros nuage d’où des vers bleus vont surgir. Le chat a peur. Les vers sont inoffensifs pour Aya, elle va les introduire dans l’orifice qui va les envoyer dans la salle de bain (sauf que ce sera dans la chambre de Mandrake, qui devient très fâché. Aya ne sait toujours pas qui est sa mère (nous avons des informations qu’elle n’a pas). Custard est dehors, il ne semble pas oser entrer dans la maison, on voit finalement qu’il est accompagné par la propre mère d’Aya (et le film s’arrête là, il nous reste dont plein de questions, et ce n’est pas l’épilogue qui traitera de la question de la maman, parce qu’elle n’apparait pas du tout dans ces petites scènes).
Visuel effrayant
Sorte de gros yeux rouges sur le mur. Une scène vers la fin du film, avec Mandrake qui est devenu géant, avec des jambes de feu, on le voit en colère.
Moquerie
On rit d’un homme qui a peur de fantômes (qui sont en fait des enfants d’un orphelinat qui se cachent sous leurs draps). L’apparence physique de la sorcière Bella Yaga est dénigrante (une méchante qui a un gros nez, trop de poids). Un bras supplémentaire qui lui est apparu sur le derrière pince les fesses de la sorcière.
VOCABULAIRE
Classique. Jeu de mots intraduisible qui donne le nom de Aya en faisant un lien avec son véritable nom, Manigance. Mandrake s’énerve parfois en lisant le journal, il faut que l’enfant sache lire pour comprendre qu’il réagit sur les critiques de ses œuvres littéraires.
Mieux vaut considérer cette œuvre comme le téléfilm qu’il est (sorti à la télévision plutôt qu’au cinéma au Japon). L’image de synthèse n’est pas à la hauteur du Studio Ghibli. L’histoire lorgne du côté du fantastique, avec des sorciers et des pouvoirs magiques, on retrouve des personnages proches des œuvres de Miyazaki père, dans l’apparence et dans l’étrangeté (mais mieux vaut laisser cette œuvre pour ceux qui ne sont pas de grands fans, sinon vous serez déçu). Un enfant sera intéressé par cette petite fille qui tente de se débrouiller comme elle peut face à des adultes (surtout que pour une fois, après avoir être traitée comme une esclave, la petite parvient à bien s’en sortir et vivre comme une enfant roi). La fin est abrupte, on ne sait pas vraiment si elle va retrouver sa maman. Le film n’est pas pensé pour les plus jeunes, sa linéarité est complexe, l’enfant est montré comme exploité (plutôt une problématique des 9 ans et plus) et une scène est plutôt effrayante.
Ce que disent les autres : plusieurs présentations, ici, où on pose clairement le négatif ou ici, surtout une description du projet.