La Jeune Fille et son aigle (The Eagle Huntress) est un documentaire de 2016. Une narratrice explique la coutume de l’utilisation des aigles au début du film. Puis on va suivre une jeune fille dans son apprentissage de fauconnière. Belles images de nature. Rythme lent. Film en version originale sous-titrée. Différentes ellipses, le film se déroule sur plusieurs mois, avec une partie liée à l’apprentissage, une autre sur le festival des aigles et la dernière sur la chasse en montagne en hiver.

MESSAGES

Rôle de la femme

Des voix conservatrices ne sont pas d’accord que les femmes fassent le métier de fauconnier. En renvoyant en plus à la fin qu’elle devra se marier. Pour la première fois, une fille va participer au festival des aigles, le père craint un peu la réaction des autres. S’affirmer. Devoir prouver par des hautes actions, ce que l’on est capable. Après avoir gagné le concours, la petite fille doit encore aller chasser en montagne parce qu’elle doit prouver qu’elle peut y ramener un renard.

Égalité

Un père qui croit aux potentiels de sa fille et qui veut qu’elle puisse accéder à un métier qui est traditionnellement destiné aux hommes. On va lutter dans ce film contre des positionnements de personnes qui disent que les femmes doivent rester à la maison et les hommes peuvent aller à l’extérieur en nous montrant une famille dont le père est fier que sa fille ose la nouveauté. Quand elle remporte un festival, ceux qui la critiquent sont bien embêtés, mais ils continuent à avoir des doutes sur ses capacités, surtout quand ce sera l’hiver et qu’elle va devoir chasser loin dans les montagnes.

Apprentissage

Si Aisholpan, une jeune fille a envie de perpétuer le travail de son père et de devenir fauconnière, elle fait l’école et veut être médecin plus tard. Persévérance. On nous montre qu’en y mettant du temps, en s’entraînant, on peut apprendre un métier. C’est Nurgaiv, le père qui est le professeur, on voit comme il la revalorise dans ce qu’elle fait. Elle passe différentes étapes, y compris avoir enfin son propre aigle. École. En parallèle, elle va à l’école, on la voit apprendre, faire du sport, des jeux, elle y habite, car c’est trop loin de chez elle. On voit comme c’est bien d’être avec ses camarades. Ils sont cinq jours loin de leur famille, dans un dortoir avec d’autres enfants. Persévérance. Continuer ce que l’on veut faire, même si on est confronté à différents échecs.

Animaux

On nous montre les animaux qui entourent les gens en Mongolie. On voit des animaux comme des moutons qui sont utilisés pour la laine ou le repas, mais ce sont les autres qui sont intéressants. Cheval. Utilisé pour se déplacer. Aigle. Les aiglons sont capturés à trois mois, on voit les hommes les chercher dans un nid. Puis sont formés pour la chasse et participer à des festivals. Animal de compagnie. La jeune fille va apprivoiser l’oiseau, en le nourrissant. On voit un certain lien d’affection entre elles et cet animal, qu’elle caresse souvent quand elle le nourrit. Elle lui parle. C’est pourtant un animal qui reste sauvage et qui va être renvoyé dans la nature bien plus tard.

Nature

Altail, en Mongolie. Magnifiques paysages de montagne. Dans une vision où on a parfois l’impression que c’est l’aigle qui voit la scène. L’homme a encore peu d’impacts sur ces régions (en dehors d’un petit moment où on voit une ville). Hiver. La dernière partie nous montre l’hiver qui est arrivé, les chasseurs en cheval sur la glace, de la neige.

Chasseur

On voit un père qui apprend son métier à sa fille, on le voit tirer au fusil et tuer un animal, et surtout donner la passion de la chasse à sa fille. Ils utilisent des aigles (en allant en prendre un de trois mois dans un nid, et en le formant, puis sept ans plus tard le remercier de son travail et le renvoyer dans la nature). Cette tradition de la chasse n’est plus en lien avec la véritable vie de ces personnes, c’est plus devenu une sorte de sport ou un besoin de montrer que l’on est capable de réussir quelque chose (la chasse au renard dans la montagne en hivers fait presque un peu chasse à courre, avec un renard qui fuit au loin et le fauconnier qui envoie son aigle sur l’animal). Liberté. L’aigle après sept années de travail est renvoyé dans la nature, il a mérité sa liberté (parce qu’il faut dire que toute sa vie il aura été prisonnier).

La Jeune Fille et son aigle

La Jeune Fille et son aigle

Tradition

On nous montre comme l’enfant passe par des étapes de vie, fait lui-même la recherche de l’aigle, fait ainsi ses preuves. Force. Montrer au nid qui on commande dira le père. Voyage initiatique. Cette formation est une forme de rite qui permet de grandir. Festival. Le métier de fauconnier est maintenant devenu une forme de spectacle où les participants montrent les capacités de leurs aigles. Tourisme. Dans les spectateurs du festival des aigles, on doit constater qu’il y a aussi des touristes, des étrangers qui sont motivés à découvrir ces traditions. Historique. On nous parle des temps anciens, où les tribus nomades utilisaient l’aigle royal.

Transmission

Si normalement le métier se transmet de père en fils, ici un homme va laisser sa fille apprendre à gérer un aigle. Devenir fauconnier, pratiquer la chasse à l’aigle. Une vocation que cette famille a dans le sang. La mère constate que sa fille tient plus du père que d’elle et qu’elle a le don de s’occuper des aigles. Le père avait besoin que son père donne la bénédiction à la petite fille, ils donnent une forme de prière en mêlant la religion pour reconnaître la petite.

Imposition familiale

Même si on nous fait bien comprendre que la motivation de devenir fauconnière provient de la petite fille, on voit bien que le père est toujours présent pour accompagner son enfant. On pourrait presque se demander si tout cela ne vient pas de lui (on sait dès le départ qu’elle ne veut devenir médecin, et ce n’est pas vraiment là qu’elle semble mettre son énergie). Proverbe : Ce qu’un bébé voit dans le nid, il le reproduit en grandissant.

Se décentrer

En découvrant ce type de film, le spectateur est obligé de faire face à un monde qui est très différent du sien. Il existe d’autres sociétés, d’autres coutumes. Pauvreté. Tout est relatif, parce que cette famille ne semble pas souffrir de son statut et doit avoir des biens qui sont plutôt importants pour la région, mais on ne peut que constater qu’ils ont des moyens qui n’ont rien à voir avec les nôtres. On voit clairement la différence entre la vie de paysan que vit cette jeune fille dans la montagne et le monde de la ville qu’elle découvre rarement. On nous montre comment s’amuse un peuple (en constatant que les spectateurs sont surtout masculins) avec différents shows qui n’ont rien à voir avec ce que l’on peut vivre ici.

Réaliser son rêve

Importance de la présence du parent pour aller jusqu’au bout de ce que l’on veut (même si c’est surtout nos capacités qui nous guident). Courage. Montrer que l’on ose faire des choses difficiles (descendre une montagne avec une corde, y chercher un aigle, se trouver face à lui et le nourrir). Oser participer à un festival où il n’y a que des hommes.

Religion

On entend que Dieu est souvent cité, on renvoie que c’est lui qui va décider si la petite peut gagner son tournoi. Il est aussi cité quand le grand-père accorde sa bénédiction à la fille pour qu’elle ose devenir fauconnière. « Dieu merci, elle a attrapé son premier renard », dira le père quand l’aigle qu’a envoyé sa fille a tué un renard.

Fête

Un père est fier de faire participer sa fille à un festival. Beaucoup de personnes seront présentes, y compris des étrangers. Compétition. Elle va devoir montrer ses capacités, elle sera jugée pour un concours. Des juges donnent des notes pour différentes prestations. Elle va participer et réussir à battre tous les hommes, avec son animal qui a été plus vite que tous les autres. Force. Apparence. Importance d’être habillé avec de jolis habits traditionnels pour se montrer.

Nomade

On voit bien comment ces gens défont leur maison, migrent (maintenant c’est avec un gros camion). Importance des tapis qui sont posés sur le sol pour faire le plancher. Paysan. On nous parle de nomade, mais on a l’impression d’un monde paysan, avec des gens qui s’occupent d’animaux. On peut voir un mouton se faire enlever la peau, il n’y a pas de sang, mais on voit bien que l’animal n’a plus de têtes et sa chair blanche.

La Jeune Fille et son aigle

La Jeune Fille et son aigle

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

On voit la famille s’intéresser à un aiglon qui est dans un nid, ils montent avec des cordes, le père attache sa fille sans baudrier, juste avec la corde autour de la taille, c’est elle qui doit récupérer l’oiseau, on voit qu’elle n’est pas à l’aise, effet de vide pour créer un peu de tension chez le spectateur. Le cheval du père s’enfonce dans la neige, on craint un problème, il parvient à faire passer l’animal, mais sa fille doit le suivre avec son cheval qui ne veut pas avancer.

Malaise

On voit un homme tuer un mouton, il sort son couteau, on ne voit pas vraiment ce qui s’ensuit. On entend des hommes ne pas accepter qu’une femme prenne ce rôle de fauconnier, on voit que leur excuse c’est que les femmes sont trop faibles. Aisholpan aide son père à dépecer un mouton. . La petite va mettre l’aiglon dans un sac, l’animal est déjà assez imposant, l’animal se laisse pas faire, elle le fait venir en le tirant avec une corde, il se débat, mais finit sous la couverture qu’elle va attacher et faire monter vers son père (c’est montré comme une réussite, mais cela reste un enlèvement d’aigle). Long trajet en cheval pour aller au festival, en portant l’aigle qui fait sept kilos. Pour la première fois, une fille va participer au festival des aigles, le père craint un peu ce que diront les autres. On voit les regards critiques quand elle s’inscrit. C’est le moment où elle va devoir passer devant les juges, on craint un peu la note, des gens rient, mais elle parade bien. Il y a ensuite un exercice où on la sent stressée, on voit des notes négatives et des aigles qui ratent leur cible, on ne sait pas si elle va être capable pour sa première participation. On entend des critiques quand la petite mange avec les hommes (et qu’on voit au coin les femmes faire la cuisine), on comprend bien qu’elle gêne un système. On voit que l’on se moque de certaines personnes dont les aigles ne se sont pas posés là où ils doivent, on craint que cela se passe comme cela pour Aisholpan, on voit que l’aigle qui se pose en vol sur la main ce n’est pas facile, c’est le tour de la petite et on met un peu de tension dans le film. On entend que le périple est dangereux, même pour un adulte, le père promet de faire attention à sa fille. On nous dit que ce n’est pas rare qu’un cheval glisse et qu’ils tombent en bas d’une falaise. On parle du froid qui peut descendre à moins 40 degrés. L’aigle est envoyé contre le renard, on voit un combat entre ces deux animaux, mais l’aigle ne parvient pas à tuer le mammifère. La petite fille l’envoie une deuxième fois contre l’animal, il rate de nouveau, on la petite fille déçue, le père la réconforte. Ils retrouvent le renard et ils lancent de nouveau l’aigle contre, on le voit attaquer, grosses griffes, avec finalement l’aigle qui a tué le renard.

VOCABULAIRE

Classique. En anglais, Daisy Ridley est la narratrice, les dialogues du film sont en langue kazakhe. Sia a fait une chanson.

Une tradition en Mongolie, c’est la chasse à l’aigle. C’est montré comme étant une tradition sympathique (n’empêche qu’ils prennent des aiglons dans les nids) (n’empêche que l’on voit une petite fille envoyer son aigle contre un renard en pleine montagne enneigée juste pour la gloire et pas vraiment pour se nourrir). C’est surtout un film qui nous montre que les filles peuvent réussir aussi bien que les hommes et qu’il faut oser son rêve. En anglais, Daisy Ridley est la narratrice, les dialogues du film sont en langue kazakhe.

En regardant ce documentaire, on a l’impression qu’il ressemble beaucoup à un film scénarisé.

Ce que disent les autres : pour Filmages, ce film est suggéré 8 ans « Malgré de nombreuses libertés prises par le réalisateur, ce film présente à la fois de magnifiques paysages et un pan de la tradition millénaire de la chasse à l’aigle en Asie Centrale. Si une scène d’abattage rituel au début peut impressionner les âmes sensibles, l’ensemble du film est accessible aux enfants. Cependant, il convient de rendre attentif au fait que son aspect documentaire est discutable et que son propos semble avoir été « occidentalisé ». Ni le sujet, ni l’âge des protagonistes ne nous semblent pas destinés à un très jeune public« .

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