Mon oncle est un film de 1958 de Jacques Tati. Esthétisme des images. Multiples gags visuels. Le montage n’est pas simple, on ne suit pas un personnage dans une histoire précise et l’intrigue pourra sembler complexe au jeune spectateur.

MESSAGES

Regard sur l’autre ou les choses

Le cinéaste ne nous dévoile pas simplement les choses, on doit aller les chercher, les lier. La bande-son n’est pas classique et complexifie notre regard.

Éducation

Parents qui vivent dans un monde aseptisé et moderne, qui souhaitent avoir un enfant idéal, qui met ses pantoufles et ne fait pas de bruit. Imposition familiale. Différence de fonctionnement dans une famille, le cadre qui formate ou l’ouverture qui permet l’expérimentation et de se créer soi-même. Relation au fils, l’oncle sympathique et excentrique a un bon contact avec son neveu. Le père va devoir l’envoyer travailler en province pour retrouver le lien avec son fils. Romance, une soeur tente de lier son frère avec une voisine.

Intégration

Normalisation. La famille de Hulot souhaite qu’il cesse d’être rêveur, désinvolte ou bohème, ils vont tenter de le marier ou de le faire travailler. Hulot est l’enfant il faut mettre dans le moule.

Monde de l’entreprise

Les ouvriers ne travaillent que quand le patron est dans les parages. Pistonnage de famille. Société capitaliste qui est réglée pour produire et qui doit embaucher des personnes bien dans le moule pour que cela fonctionne.

Contraste entre le modernisme et les petits quartiers

Défense des endroits bien vivants et populaires, contre des lignes géométriques qui tuent le mouvement. Critique du moderne qui n’est pas confortable. On voit bien à la fin du film que des ouvriers démolissent de vieux murs et que les bâtiments neufs et aseptisés vont prospérer, heureusement il restera toujours de petits coins derrière où il fait bon s’ébattre et où tout n’est pas contrôlé. Architecture. Jacques Tati utilise bien les maisons pour mettre en évidence les contrastes entre ces deux mondes, avec les banlieues HLM, on réalise bien où cela nous a mené. Industrialisation.

Critique de la modernité

Cela nous pousse à mettre en valeur l’objet, l’artificialité des choses. Critique de la technologie qui ne permet pas d’avoir des relations humaines, qui fait du bruit. Contemplation. Prendre le temps d’être attentif à l’oiseau.

Jeu

Critique de l’enfant confiné, qui ne peut pas jouer dans un appartement très propre. Importance de s’amuser, on voit des garnements qui font des bêtises en groupe, jouent avec ses petits camarades de la banlieue dans les terrains vagues et mangent des choses bien grasses. Nécessité de pouvoir un peu partager ce monde avec son parent.

Vieille France

France d’antan. Petit marché très vivant, avec balayeur, gendarme, enfants qui jouent, c’est sympathique.

Apparence

Le paraître, impressionner le voisin avec sa chic demeure ou ses habits. On se moque de l’excentricité pensée pour être mise en valeur. Seules certaines personnes peuvent avoir la chance de voir l’eau de la fontaine couler, ceux qui n’en valent pas la peine sont oubliés.

Stéréotype de genre

Femme au foyer pendant que le mari va travailler, dans la cuisine. Dame de ménage limitée, elle ne comprend pas les nouvelles technologies, on la voit un peu bête.

Importance du lien

Entre le père et son enfant. Entre gens du quartier au bistro. Une petite subtilité avec le monde de l’enfance où voit Hulot créer un lien sympathique avec la petite voisine, on voit qu’il prend ses distances avec elle quand elle devient plus sexuée.

Mon oncle

Mon oncle

SCÈNES DIFFICILES

Tension

Pas vraiment de frayeurs (peut-être un chien qui montre ses grosses dents à un poisson sous une table ou une altercation de nuit avec un jeune qui veut faire une bagarre, mais un coup de poing mal dirigé et c’est réglé).

Petites bêtises

Jeux d’enfants un peu sacripants (sifflent pour que des passants foncent contre un poteau, parient de l’argent). Petite gène pour les bêtises de Hulot (casser le jet d’eau, couper la plante, ne pas avoir bien travaillé à l’usine).

Santé

Des personnages fument, Tati est toujours avec sa pipe. On se moque de la voisine et de son porte-cigarette (effet de fumée impressionnant).

Tristesse

Le père de famille n’apprécie pas l’oncle, il ne le veut plus chez lui, à la fin du film, il l’envoie en province.

VOCABULAIRE

Peu de dialogue. Musique gaie. Fond sonore parfois surexploité avec des bruitages bien présents.

Une découverte d’un monde qui change, avec la modernité qui apparaît. Nous sommes un peu dans montrer des choses telles qu’elles sont, le message n’est pas de vouloir faire la révolution (presque dommage d’ailleurs). Un film tranquille, poétique (monter des escaliers qui ne cessent de mener à la maison, donner du soleil à un oiseau). Quelques moments amusants pour les enfants, avec de jolis gags bien amenés, mais pas toujours de leur niveau, ils risquent de trouver le temps long. Quand même beaucoup plus amusant pour les enfants que Playtime. Pour ceux qui veulent retrouver le facteur comique de Jour de fête, vous pouvez regarder le court-métrage L’école des facteurs. Si vous voulez montrer du Tati, montrez Les vacances de Monsieur Hulot.

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