Les triplettes de Belleville est un film de 2003, à l’aspect un peu usé, sali parfois, avec une bonne incrustation de la synthèse dans les quelques scènes où elle apparaît. Introduction en faux vieux style, noir blanc et film usé. Plutôt complexe à décrypter, les enfants devront comprendre que c’est le programme d’une ancienne émission. Différentes ellipses (le temps qui passe peut se percevoir à travers le chien qui vieillit ou l’environnement qui change). Le rêve du chien est en noir-blanc aussi. Des transitions de séquence peuvent surprendre en jouant sur des transformations de l’environnement. Petit gag final à la fin, après le générique.

MESSAGES

Soutien parental

Passion. Les parents doivent pouvoir découvrir quel hobby peut plaire à leur enfant, et leur permettre de la pratiquer. Imposition familiale. Critique du parent qui utilise la passion de l’enfant pour exister et qui le pousse à l’extrême.

Sport

Critique du dopage. Pas de chance, cela tombe sur le cyclisme. Dopage.

Jeux d’argent

Critique des paris sportifs

Protection parentale

Les grands-mères peuvent assurer. Pour sauver quelqu’un qu’on aime, on peut aller jusqu’au bout du monde.

Soin par la musique

La musique est un remède à la souffrance de l’âme et elle peut se vivre à travers beaucoup de choses.

Deuil

Difficile de ne pas être triste après la mort de ses parents. Besoin de trouver une motivation à vivre.

Histoire

Découverte des années 60 avec une nostalgie toute poétique.

Différence de classe

On nous montre différentes classes sociales, on nous montre une classe pauvre d’argent, mais riche du reste. Richesse du coeur.

Industrialisation

L’industrie y est présentée comme bruyante, elle salit le paysage. Mais elle est aussi mouvement et rythme le temps.

Quelques stéréotypes

Les Américains sont gros, les gangsters français ont leurs baguettes sous le bras et le nez symptomatique du buveur de vin.

Les triplettes de Belleville

Les triplettes de Belleville

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

Une explosion inattendue quand une grand-mère fait exploser une grenade dans la mare pour pêcher des grenouilles. Les gangsters ont des armes (on ne le voit pas, mais ils tuent un des cyclistes enlevés). Longue poursuite finale.

Maltraitance

La mine fantomatique dépressive du personnage principal peut interpeller les plus jeunes. Le fait qu’il soit plus traité comme un cheval de course qu’un humain aussi.

Crainte

Courte scène de tempête dans l’océan. La motivation des méchants reste inconnue bien longtemps, ce qui peut inquiéter (et pas certain que les plus jeunes comprennent ce qui se passe avec les cyclistes enlevés).

Tristesse

La grand-mère se retrouve en Amérique sans sous. Se retrouve sous les ponts sans rien à manger.

Cupidité

Histoire de mafia, d’argent, avec des bandits.

Étrangeté

L’introduction est plutôt bizarre, pas certain que les enfants saisissent qui est Joséphine Baker et pourquoi les hommes de la salle se transforment en singes et bavent devant ses tétons qui bougent bien (ou les chaussures de claquettes qui mangent Fred Astaire.). Dégoutant. Une scène de soupe à la grenouille, brochettes de grenouilles, dessert de têtard. Plutôt beurk.

VOCABULAIRE

Bande-son hors du commun, il n’y a pas de dialogue. Les personnages ne se parlent pas, même si on comprend leurs interactions. Les voix que l’on peut entendre proviennent de la TV ou de différentes présentations.

Ce n’est pas vraiment un film d’animation pour les enfants. Les adultes y trouveront leur compte. La famille n’y est pas présentée idyllique, la grand-mère peut représenter les pressions des adultes sur les enfants qui doivent réussir leur vie à tout prix, on ressent une relation plutôt rustre. Beaucoup d’allusion à une ancienne époque. Des références uniquement compréhensibles que par des adultes (une première époque avec Fred Astaire, Django Reinhardt, Joséphine Baker, puis De Gaulle à la télévision ou Jacques Tati). Par sa bande-son, le film nous maintient dans son monde, et donne l’impression d’être dans une relation avec les personnages. Avec ce film, nous vivons tous dans notre tête. Il y a à la fin un poétique qui doit nous permettre de revenir dans notre monde: « il est fini le film ? Hein ? Tu veux pas le dire à mémé ? …. c’est fini mémé … » Qui clôt ce petit moment d’existence en s’enfonçant encore un peu plus loin dans le temps.

Ce que disent les autres. Pour FilmAges, l’âge conseillé est 14 ans: « La richesse du scénario et ses complications, la violence de certaines scènes (cycliste abattu par la mafia, méchants qui tombent dans une chaudière, etc.), l’ambiance glauque et parfois déprimante et l’humour très noir réservent ce film à de grands adolescents ou à des adultes. »

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