Promenons-nous avec les petits loups est une série de six courts-métrages d’animation rassemblés en un film en 2016. IWAN ET LE LOUP (2015) une création en palette graphique qui a un rendu plutôt dessin, avec traits fins autour des personnages. GRANDMECHANTLOUP (2008) utilise la technique du stop motion avec du bois et parfois carton ou papier. Une succession de rencontres, une répétition bien adaptée aux touts petits. AU REVOIR, ÉTÉ ! (2013), une animation qui fait très peinture (en tout cas pour les décors). On peine un peu à suivre le rythme, il y a des ellipses. Rythme lent. LES SEPT CHEVREAUX (2010), technique stop-motion, avec principalement du bois. LE SECRET DU LOUP (2016), on nous montre la main qui dessine les personnages. On voit le papier qui est utilisé et la numérotation de pages qui indiquent qu’elles se succèdent pour créer le mouvement. MOROSHKA (2016) film qui a un rendu peinture même si les couleurs sont ordinateur. Ellipse.

MESSAGES

Courage

Peur. En regardant une série où le personnage du loup réapparait à chaque fois différemment, l’enfant sait qu’il va se confronter à quelque chose qui peut présenter un danger, mais il l’affronte.

IWAN ET LE LOUP

Épreuve initiatique. On nous montre comment on peut devoir travailler sur son intégration dans la société ou sa force personnelle en passant une stupide épreuve qui est de tuer un loup et comme on peut transcender cela de manière intelligente. Pression de la société. Pouvoir se détacher des contraintes en réfléchissant sur une bonne solution. On nous montre bien que les villageois sont présents pour voir ce qui se passe, le regard de l’autre n’est pas toujours évident. Grandir. Pour être un grand, un vrai mâle, il ne faut pas forcément faire des choses violentes. Vouloir prouver que l’on est plus petit, que l’on peut être pris au sérieux, s’affirmer. Dépasser ses peurs. Se confronter à des choses qui nous font peur et parvenir à découvrir que l’on peut faire face. Ouverture sur l’autre. Le loup qui est présenté comme l’homme à abattre et finalement sympathique. Comprendre les difficultés de l’autre. Amitié. C’est mieux de créer une amitié que de faire un combat. Réciprocité. Les liens sont faits d’échange et chacun peut trouver son intérêt à rencontrer l’autre. Solitude. Difficile de vivre seul, une communauté est bien plus agréable et permet de subvenir aux besoins.

GRANDMECHANTLOUP

Quête identitaire. Tenter de ressembler à ce que l’on attend de soi, mais il vaut mieux être ce que l’on est plutôt que de tenter quelque chose qui ne nous correspond pas. Cela peut toucher à l’estime de soi de ne pas être reconnu comme quelqu’un de son rang. Ne pas se fier aux apparences. Un loup n’est pas forcément dangereux. Naïveté. Il ne faut pas toujours croire ce que l’on nous dit (le loup n’arrive pas à se méfier des autres). Agressivité. On voulant faire du mal aux autres, on se fait rejeter (et on finit par soi-même recevoir des coups). IL ne faut pas être un méchant. Défense. La meilleure défense, c’est l’attaque. Il ne faut pas se laisser faire, on peut donner des coups pour se défendre. Loup. La réalité de la nature du loup est mise en avant, un animal qui tente de se nourrir, mais qui souffre surtout de la faim.

AU REVOIR, ÉTÉ !

Amitié. Rencontrer une personne, créer des liens. Jouer ensemble. Tenter de ne pas se brouiller. Quête identitaire. Trouver sa place, trouver sa famille. Temps qui passe. Intéressant de voir comme on nous montre que le temps passe (changement d’apparence, anniversaire). Famille. Être avec sa véritable famille, c’est le plus important. Parentalité. Peut-être une métaphore du parent qui éduque, s’occupe de l’enfant et qui finit par se retrouver seul quand l’enfant devenu adulte part de la maison. Solitude. Protection. Un enfant doit pouvoir compter sur la protection d’un adulte. Solitude. Être seul c’est triste et ennuyeux. Et si une nouvelle personne arrive dans sa vie, c’est peut-être compliqué au départ, mais elle devient vite indispensable.

LES SEPT CHEVREAUX

Conte. Reprise fidèle du conte. Autonomie. Faire face au danger quand le parent est parti. Faire face à l’absence. Méfiance. Il ne faut pas se fier aux apparences. Un méchant peut se faire passer pour un gentil, il ne faut pas se faire berner. Naïveté. Ne pas se laisser berner, avoir l’intelligence de faire attention. Force du parent. Une maman peut sauver ses enfants d’un loup, elle est intelligente et fait en sorte que le loup soit puni. Punition. Un méchant finit par être puni, le vilain loup tombe dans la rivière et est emporté (on ne nous dit pas qu’il est mort). Force du petit. On réalise que c’est le plus jeune qui tente de rendre attentif les autres au danger. C’est le seul qui ne se fera pas manger. Il faut écouter les plus jeunes. Danger. Il existe des dangers hors de la maison. Peur. Affronter ses peurs, les dépasser comme l’aura fait le petit du conte (mais aussi réaliser que la peur est normale et qu’il faut se protéger).

LE SECRET DU LOUP

Ne pas se fier aux apparences. Avoir des intérêts spécifiques dans la vie qui ne correspond pas à ce que l’on imagine de la personne (un loup qui aime la danse). Passion. Il existe des intérêts que l’on peut avoir qui font que l’on n’a pas besoin de l’appréciation des autres pour s’y mettre. Plaisir d’avoir une activité. Danse. Montrer que la danse est bien, un plaisir même pour les garçons. Tolérance. Nous avons tous nos spécificités et étrangetés, ce n’est pas bien de se moquer. Amitié. C’est mieux de partager des moments que de se moquer. Assumer. Il ne faut pas avoir honte et faire face.

MOROSHKA

Ouverture sur l’autre. Une petite fille voit un loup géant pas comme un monstre. Elle découvre sa sensibilité. Avec le temps on peut mieux connaître l’autre. Protection. Tout le monde mérite d’être soigné. Lorsque l’on prend soin de l’autre, un lien se crée. Partage. En donnant des choses, on peut obtenir des amis. Végétarien. Une petite fille apprend à un loup à devenir végétarien, ne plus tuer les moutons pour se nourrir. Chacun chez soi. Même si on veut recevoir un animal sauvage chez soi, il reste mieux dans son milieu et moins en danger.

Promenons-nous avec les petits loups

Promenons-nous avec les petits loups

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

LES SEPT CHEVREAUX. Le loup est persévérant, il tente plusieurs fois de tromper les enfants, on peut craindre qu’il parvienne à ses fins (le loup parvient finalement à entrer dans la maison et gobe tous les chevreaux, on ne voit pas, mais on sent la crainte du petit caché dans l’horloge). MOROSHKA. Musique inquiétante lorsque des petites filles jouent dans l’herbe, grosse ombre, puis apparition du loup immense avec grosses dents et grognant.

Maltraitance

GRANDMECHANTLOUP. Pauvre loup pathétique qui n’arrête pas de recevoir des coups, des yeux de plus en plus cernés rouges, affamé.

Malaise

IWAN ET LE LOUP. L’enfant doit se rendre en forêt, il n’est pas à l’aise, il est seul et on craint de voir apparaître un loup, on voit tout d’abord son ombre, c’est un peu stressant. AU REVOIR, ÉTÉ ! Une fin plutôt abrupte, il faut regarder les dessins du générique pour être un peu rassuré (sinon on peut croire que le petit manchot s’est noyé) (à la fin, on voit une famille de manchots réunie et un loup avec des amis animaux). LES SEPT CHEVREAUX. Désespoir de la maman quand elle découvre sa maison entièrement sens dessus dessous et surtout en réalisant que ses enfants ont tous été mangés. MOROSHKA. On réalise que le loup a mangé un mouton quand la petite fille tente d’être gentille avec lui. Les hommes sont toujours à la recherche du loup, on les voit aller vers la ferme où la petite l’a caché, on craint pour sa vie, mais il n’y est pas, il est parti. Il neige et la petite fille l’imagine seul dehors dans le froid.

Tristesse

AU REVOIR, ÉTÉ ! On suit l’amitié entre deux animaux, et à la fin, sans vraiment comprendre pourquoi, il y a le bébé manchot qui part, et le loup se retrouve tout seul, c’est triste. MOROSHKA. Le loup ne peut pas rester avec la petite fille, il doit partir à la fin.

Moqueries

GRANDMECHANTLOUP. Des oiseaux se moquent du loup qui reçoit des coups, qui ne parvient pas à ses fins. LE SECRET DU LOUP. Stupide oie qui se moque du loup qui danse.

Étrangeté

AU REVOIR, ÉTÉ ! Une poésie qui peut être un peu déconcertante. GRANDMECHANTLOUP. On se retrouve à apprécier que le loup soit battu, puis on peut le plaindre, difficile à vraiment se positionner.

VOCABULAIRE

Langage simple. AU REVOIR, ÉTÉ ! et MOROSHKA n’ont pas de paroles.

De jolis courts métrages pour que le petit enfant apprivoise sa relation aux loups. C’est plutôt bien pensé pour un public de petit, avec un visuel qui ne sera jamais effrayant. Mais le thème mérite quand même qu’on l’accompagne dans sa vision, c’est fait pour qu’il puisse avoir besoin d’être sécurisé. Ce sera dans les sept chevreaux que les tensions sont les plus fortes, surtout si l’enfant ne connaît pas le conte, avec le désespoir de la mère face à la mort de ses enfants (le conte est toujours plus facile à intégrer lorsqu’il est raconté). Beaucoup d’acceptation de l’autre, on critique ici la peur de l’autre et les préjugés. Des rythmes plutôt lents qui laissent l’enfant se plonger dans l’histoire.

IWAN ET LE LOUP: Thèmes. Animal. Loup. Courage. S’affirmer. Voyage initiatique. Appartenance. Critique de la société. Solitude. Se dépasser. Peur.

GRANDMECHANTLOUP : Thèmes. Animal. Loup. Quête identitaire. Naïveté. S’affirmer. Estime de soi. Violence.

AU REVOIR, ÉTÉ ! : Thèmes. Animal. Loup. Sans paroles. Poétique. Protection parentale. Solitude. Amitié.

LES SEPTS CHEVREAUX : Thèmes. Animal. Loup. Conte. Protection parentale. Autonomie. Méfiance. Danger. Peur.

LE SECRET DU LOUP : Thèmes. Animal. Loup. Danse. Passion. Ouverture sur l’autre. Amitié.

MOROSHKA : Thèmes. Animal. Loup. Ouverture sur l’autre. Partage. Végétarien. Protection. Sans paroles.

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