Film d’animation de 2001. Nous arrivons directement au coeur de l’action, comme les deux Japonais du film qui doivent s’adapter à la ville. L’intrigue se dévoile petit à petit. Bonne qualité d’animation, avec une synthèse un peu débutante parfois sur les bâtiments. Les personnages ont l’apparence design des héros du mangaka Osamu Tetsuka, ce film est adapté d’un de ses livres. Les décors sont bien travaillés, beaucoup de couleurs. Plusieurs histoires en parallèle, on suit cinq personnages qui ont chacun leurs propres directions.

MESSAGES

Pouvoir totalitaire

Vouloir être la nation la plus performante, soif de pouvoir. Intrigues politiques, utilisation d’une révolution pour s’emparer du pays et vouloir en faire une puissance mondiale en soumettant les autres. Utilisation de la jeunesse pour avoir des chiens de garde, dénigrement de minorité pour faire naître le sentiment de supériorité, on ressent la référence au nazisme. La vie n’a aucune importance pour ce type de régime.

Critique de l’exploitation, l’esclavage

Les robots sont une main d’oeuvre exploitée, ils peuvent représenter les peuples importés et sous payés, que l’on critique ensuite parce qu’ils viennent voler notre travail. Ségrégation. Un monde où il existe des lieux réservés à certaines personnes, interdits à d’autres. Ouverture sur l’autre. Les héros vont découvrir l’humanité derrière celui que l’on considère comme inférieur. Ils sont encore trop au début d’une amitié robot humain pour réellement s’ouvrir à l’autre, mais c’est un début d’appeler son robot Médor plutôt que de lui donner un numéro. Tolérance.

Agressivité

Critique de la violence. On nous montre l’humain comme agressif, utilisant la force, la guerre, pour résoudre ses problèmes, mais cela ne mène qu’à la mort. Arme. Critique des armes à feu, critique de la course à l’armement.

Bonté

Contraste entre l’inspecteur, son neveu, la jeune fille, les robots (qui sont tous sympathiques, veulent aider l’autre), et des personnages comme Rock ou son père adoptif. Le lien et ce que l’on donne à l’autre permettent une humanité, ce sont les sentiments qui peuvent sauver le monde (l’amour que porte Rock à son père ou ce que ressent Tima pour Kenichi).

Mort

Impuissance devant la mort violente. Beaucoup de personnages se font abattre froidement, ils ne peuvent rien faire devant une arme. On ne nous montre pas des superhéros qui survient à tout, mais des humains ou robots qui meurent facilement. Suicide. Un personnage ira jusqu’au suicide dans une attitude combattante.

Dangerosité des découvertes scientifiques

Mal utilisé, l’avancée scientifique risque de tout détruire, course à l’armement, recherche de l’arme qui pourra mettre les autres à genou. Même la chose la plus belle peut devenir dangereuse.

Religion

Référence à Dieu plusieurs fois dans le récit. On parle de machines démoniaques. Ziggurat, le gratte-ciel du despote, et le nom de la tour de Babylone dans l’ancienne Mésopotamie. Tina revêt parfois les atours d’un ange.

Besoin d’obtenir la reconnaissance du père

Le dirigeant dénigre son fils adoptif qui va devoir aller loin pour avoir son attention. Il ne faut pas mettre son père sur un piédestal. Adoption. Importance d’aimer son enfant, de ne pas mettre en avant un enfant biologique au détriment de l’autre.

Différence de classe

Métropole géante où l’humain devient minuscule, Métropolis nous montre une surface magnifique, puis des seconds étages où la misère règne de plus en plus. On ne peut pas être une ville luxuriante sans exploiter ceux, qui tout en bas, la font fonctionner. Critique de la grande ville. Lutte des classes, nécessité de se libérer du joug.

Nationalisme japonais

Les deux héros sont japonais, ils sont bons et veulent le bien, tandis que Métropolis regorge de personnages agressifs.

Metropolis

Metropolis

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

Se retrouver dans une usine en feu, avec beaucoup d’éléments qui tombent, des explosions, des flammes. On tombe souvent dans des trous, en bas de bâtiments. On voit Rock toujours armé, même après son expulsion, on saisit la menace. Devoir fuir et risquer un accident. Scènes au ralenti, où une balle va être tirée contre Rock et Tima, on ne sait pas tout de suite ce qui s’est passé. Arme à feu. On verra beaucoup de personnes se faire tuer. Rock est un jeune homme pétri dans la violence, qui utilise beaucoup son pistolet.

Nombreuses morts

Le président se fait tuer par ordre de son général, on le voit acculé contre une barrière et descendu à bout portant, son premier ministre venait lui-même d’être abattu juste avant. Nombreux robots détruits par de jeunes combattants qui veulent les maintenir dans leurs zones, cela peut être très violent, l’huile peut ressembler à du sang, certaines morts sont poignantes, car on s’était attaché aux robots (mourir pour protéger l’autre ou en prônant la non-violence), ou personnages (Atlas, jeune révolutionnaire qui réalise qu’il s’est fait piéger). Fausses morts, les héros se font tirer dessus, à terre on peut parfois craindre qu’ils soient morts. La mort de la jeune fille à la fin est particulièrement poignante, reformatée, elle s’en prenait à son ami, et c’est en voulant le jeter en bas du building qu’elle tombe elle même dans le vide; rattachée à un câble celui-ci va céder puis juste attrapée par Kenichi, sa main glissera inexorablement, la jeune fille redevient elle-même dans sa chute. Suicide de Rock qui n’accepte pas que les robots s’en prennent à son père, il fait tout exploser. Kenichi retrouve un bout de Tima, cela doit être son coeur, il pleure.

Malaise

Personnages sombres qui se meuvent dans le brouillard, on ne sait pas ce qu’ils sont, ce qu’ils veulent faire. On ne sait pas plusieurs fois ce qui arrive aux deux Japonais, on peut les craindre morts, en mauvaise posture. Rock va piéger Tima et la faire venir près de lui, se moque d’elle, lui fait comprendre qu’elle est un robot, il va lui planter quelque chose dans le coup, on la retrouve plus tard inconsciente, prête à se faire dépecer par le jeune homme qui semble presque fou. L’armée parvient à trouver l’endroit où se trouve le détective et la jeune fille, on craint qu’ils ne se fassent attraper. Le détective se fait arrêter pour espionnage. Tima semble devenue l’arme pour laquelle elle a été crée, elle veut détruire toute l’humanité, elle se fait absorber par la machine, un oeil exorbité, une moitié de visage devenue robot, elle fait presque peur. Soulèvement des robots qui s’en prennent aux humains.

Un monde étrange

Pas facile d’apprivoiser ce monde, avec beaucoup d’inconnu au départ, des situations étranges, une ville immense, on peut se sentir un peu perdu.

Thèmes adultes

Trafic d’organe. Bar dans les bas-fonds, où le détective va boire pour oublier.

VOCABULAIRE

Classique. Une musique jazz très présente.

Un film dur, où les robots sont ceux qui mettent en avant la non-violence, le souci de l’autre, et ce sont eux qui se font constamment détruire, sans que personne ne réagisse. Un film ouvert, les réponses vont provenir de nous-mêmes, on peut s’imaginer plusieurs fins, car rien n’est vraiment posé. Un film pas facile d’accès, mais intéressant, plutôt pour les adultes.

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