Les Malheurs de Sophie est un film de 2016. Rythme plutôt lent. Incrustation d’un écureuil ou des hérissons ou une grenouille en dessin animé. Narratrice qui explique différentes ellipses. Quatrième mur. Le montage n’est pas toujours évident à suivre. Rêve qui n’est pas présenté clairement comme tel.

MESSAGES

Voyage initiatique

Entrer dans le monde adulte, en comprenant qu’on ne peut pas faire ce que l’on veut et que l’on doit être raisonnable. Entrer dans les normes.

Éducation

Les adultes veulent que l’enfant soit bien éduqué, l’idée est d’avoir des enfants qui obéissent et de montrer comment faire, d’aider le parent qui risque d’être démuni face aux bêtises de l’enfant. Sanction. Critique de la sévérité. La belle mère va imposer une éducation stricte et sévère, c’est clairement décrié dans le film (les coups et autres punitions ne sont pas revalorisés). Mensonge. Imposer les choses à l’enfant ne permet pas une relation de confiance et le motive à mentir.

Bienveillance

Lien de confiance et amour sont plus mis en avant. L’idée n’est pas de tout laisser faire et le film permet une réflexion sur notre propre positionnement face à la sanction. Bonté. On voit les deux anciennes amies de la mère qui sont d’accord de s’occuper de Sophie durant son absence. Cela lui permet d’échapper un temps aux maltraitances de sa belle-mère.

Politesse

Devoir se montrer polie et faire ce que l’adulte souhaite. Si Sophie est un exemple de fille qui fait n’importe quoi, son cousin Paul se montre très poli et dit la vérité. On nous montre qu’avec la force, l’enfant peut se montrer poli, mais que ce n’est pas du respect.

Besoin d’attention

On ressent qu’il y a peu de lien entre Sophie et ses parents. Une époque où l’enfant était élevé par les domestiques, la bonne, où le père n’est présent qu’à travers ses cadeaux ou ses décisions. La mère montre ses performances en réparant la poupée. Les bêtises de Sophie sont des tentatives d’attirer l’attention. Pater familias. L’homme de la maison est celui qui décide.

Épuisement parental

Difficile pour le parent d’assumer les bêtises de ses enfants. On voit une mère qui n’en peut plus. Dépression.

Liberté

Il y a une sorte d’exaltation de l’action lorsque Sophie ose transgresser. L’enfant rebelle qui ose va pourtant devoir apprendre que l’adulte ne se laisse pas faire. Dynamisme. On nous montre une petite fille bien alerte et pleine d’idée. Plutôt précoce, ayant du répondant, une sorte de haut potentiel de l’époque.

Plaisir du jeu

On nous montre une petite fille pleine d’imagination et de motivation à faire des choses. Des enfants qui jouent dehors, parfois en groupe. Imagination. Une petite fille qui aime bien le jeu symbolique. On la voit raconter des histoires. Critique de l’initiative. On ne peut pas dire que ce qu’elle fait est apprécié.

Désacralisation de l’enfance

On nous montre une Sophie qui a toute la panoplie de l’humaine, ce n’est pas une gentille petite fille, elle se permet de montrer qu’elle peut être cruelle,

Mort

Le film nous montre les dangers de la vie. Sophie doit apprendre à faire attention aux animaux, elle tue un écureuil en le faisant tomber de haut, elle ne réalise pas ce qu’elle a fait. Elle tue de précieux poissons rouges. Elle fera face à la mort de sa mère dans un naufrage, puis la mort de son père, malade. La mort des parents n’est pas montrée, mais racontée en montrant un bateau en flamme. On verra aussi un accident de carriole, avec une mère bien ensanglantée et un cheval mort.

Adoption

Besoin de l’amour parental. Critique de l’enfant qui doit subir les méchancetés d’un beau-parent. Il faut habiter chez ceux qui nous apprécient.

Respect

Faire attention à l’autre, ne pas le blesser. Avoir de bons liens même avec les domestiques.

Amourette

Les enfants parlent d’être amoureux d’une personne, plutôt sous la forme de moquerie.

Historique

Une épopée du Second Empire (entre 1850 et 1870). On nous montre une famille riche avec des domestiques. Pas évident pour un enfant de rentrer dans ce monde où les convenances et l’environnement sont tout autre (on va vousoyer les parents, poupée en cire).

Quatrième mur

Un acteur parle au spectateur. Acteur. Intéressant de voir à la fin du film, juste avant le générique, les petits acteurs se présenter, ainsi que leurs personnages (puis ensuite les grands acteurs).

Littérature

Personnage de fiction créé par La Comtesse de Ségur.

Les Malheurs de Sophie

Les Malheurs de Sophie

SCÈNES DIFFICILES

Mises en danger

Sophie va cacher un écureuil chez elle. Elle se réveille la nuit, il s’est enfui, elle tente de le récupérer, on peut craindre qu’elle tombe, mais c’est l’écureuil qu’elle fait tomber, trop blessé, il meurt. On nous montre un bateau dans un tableau, il s’anime, on voit des flammes, on craint qu’il se passe quelque chose de grave, on comprend que la famille était dans le bateau. Rêve où le cousin Paul est montré en habit de cow-boy surveillé par des Indiens, puis tenu en joue par une flèche. Sophie passe par-dessus une mare gelée, cela craque, elle tombe à l’eau, elle pleure, on espère qu’elle puisse être sauvée.

Visuel effrayant

Accident de calèche où deux parents sont blessés, on voit beaucoup de sang sur la mère vers le coup, le père ne peut plus bouger et une petite fille est en état de choc. Un cheval est mort.

Malaise

On ressent assez bien les enjeux dramatiques de l’enfance dans les petits moments du quotidien. Sophie n’est pas assez attentive à son beau cadeau, n’écoute pas et laisse sa poupée de cire au soleil. On réalise que Sophie a dû voler le matériel de couture en or de sa mère, elle laisse les adultes chercher ailleurs et risque d’avoir des problèmes. Sophie n’accepte pas sa punition et sort de la chambre, tout le monde s’inquiète, elle réapparaît le visage rouge, on craint que ce soit du sang, c’est en fait des groseilles, une bêtise supplémentaire. Quand Sophie regarde les poissons rouge, on réalise qu’elle va faire une bêtise, on la voit clairement couper ces animaux pour les donner à manger à sa poupée (la mère qui ne sait pas ce qui s’est passé avec ses poissons s’inquiète pour eux) (la bonne tombe dans les pommes quand elle réalise que les poissons ont tous été coupés). Enfants qui jouent aux quilles avec des bougies allumées. On ne comprend pas vraiment pourquoi Sophie veut faire boire du thé fait avec du produit lessive, de l’eau de la gamelle du chien et du sucre craie. Bagarre entre Sophie et Paul. On ne sait pas vraiment ce qui s’est passé avec les deux camarades qui jouaient avec Paul et Sophie dans l’eau, on peut craindre une noyade. La mère est tellement épuisée ou malade qu’elle ne peut plus parler. La mère accidentée est embarquée, sa petite fille ne peut pas la laisser partir. Commentaire désobligeant de la belle-mère qui vante la laideur des petites gens qu’elle apprécie employer. Sophie retrouve la poupée qu’elle avait laissée dans l’étang il y a longtemps. Quand Sophie part chez les voisines, il y en a une qui dit que le fouet est le meilleur de maître (pas certaine que les petits saisissent que c’est du deuxième degré).

Maltraitance

On nous montre un homme d’église qui ne supporte pas que Sophie réponde à l’adulte, on le voit plutôt sévère, il rabaisse la petite. La belle-mère traite Sophie d’idiote. Cette femme n’hésite pas à lui donner une gifle après avoir entendu qu’elle avait embêté des enfants, comme elle répond, elle en reçoit une autre. Sophie est obligée de jeter au feu une lettre de son cousin Paul d’Amérique dans une scène où la belle-mère rabaisse la petite. La belle-mère sort un fouet en disant que c’est l’unique moyen d’éduquer les enfants (on entendra les coupes de fouets, les pleurs de la petite). La belle-mère dit qu’elle fait jeter les choses que sa mère avait tendance à garder. Sophie doit garder ses habits mouillés et se mettre derrière la calèche. La belle mère veut faire dire à Sophie qu’elle a volé quelque chose dans sa chambre, elle lui donne une gifle, se montre menaçante, l’envoie au lit (c’est en fait une autre petite fille qui avait fait la chose).

Domination

On sent le besoin de la belle mère d’avoir un pouvoir sur sa belle-fille. On la voit tenter de faire craquer Sophie, mais la petite se montre résistante, ce qui motive la belle mère à se montrer d’autant plus sévère.

Agressivité

Sophie se permet d’embêter une petite, en machant sur les fleurs qu’elle apprécie où en lui jetant une grosse pive dessus, la petite semble avoir pris de mauvaises habitudes.

Mort

Mort de l’écureuil qui est tombé à cause de Sophie. Mort d’un cheval. Un chasseur tue la maman de petits hérissons devant des petites filles, on voit une tache de sang sous la mère, les bébés qui vont vers elle triste, le chasseur prend le sac de hérissons pour les tuer.

Tristesse

On voit que Sophie rend le petit écureuil complètement stressé, il est blessé, il finira mort. État de la mère, qui semble souvent faible, est alitée, on peut s’inquiéter pour elle. On nous montre la mère pleurer, en disant qu’elle ne veut pas partir, ce que lui impose son mari. Rêve éveillé où la petite de nuit appelle sa mère en pleur, on voit des images de la mère, Sophie s’assied sur des marches enneigées, c’est triste.

VOCABULAIRE

Classique.

Un film avec une petite actrice bien convaincante et un rythme qui pourrait convenir aux petits. Certaines scènes sont très dures. Des situations oppressantes et une adulte particulièrement dénigrante, surtout dans la deuxième partie du film, après la mort des parents, avec la méchante belle-mère. La première partie nous renvoie l’image d’une mère dépressive, ayant peu accès à sa fille, une mère sans énergie, ce qui permet à Sophie de partie dans n’importe quelle direction, mais c’est encore visible par des petits, par contre la situation de Sophie dans la suite du film est particulièrement dur). La morale du livre n’est plus vraiment d’actualité. Étrange de voir un récit qui critique les bêtises de l’enfance quand une petite fille s’amuse avec son environnement (une anti Fifi Brindacier) et qui finit par nous montrer une bande d’enfants faire les fous sous la pluie.

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